DE LA BONITE.
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qui commandait cette embarcation; il n 'était point ré–
servé
a
d 'autres de voir la ville de Guayaquil.
Le voyage fut long et pénible; la chaloupe remorquait
le canot sur lequel M. Vaillant n'avait gardé que trois
hommes; mais la brise_était faible et parfois nuJle, en
sorte qu 'il fallait presque constamment marcher a l'avi–
ron. Tout alla bien tant que la petite caravane fut pous–
sée par le courant .de flot, mais la marche se ralentit
bientót
d~k
que le courant devint contraire. Partis de
Puna a sept heqres du matin, nos voyageurs avaient en–
core une assez grande distance a parcourir lorsque la
nuit vint les surprendre. Le commandant se décida alors
a compléter l'équipage de son canot et
a
poursuivre la
route avec cette embarcation plus facile a mouvoir, lais–
sant la chaloupe .a l'ancre jusqu'au moment ou elle pour–
rait pr.ofiter du retour de la marée . Grace
a
cette dispo–
sition, il put aborder
a
huit heures
~n
quart le quai de
Guayaquil, non sans avoir failli s'échouer en chemin sur
le dernier banc de sable de la riviere qui git en face de la
ville'. 11 avait fallu treize heures pour venir de Puna.
Avec le canot seul on en eut mis huit ou neuf au plus .
Aspect de Guayaquil.
Guayaquil gagne peu t-etre a etre vu de nuit; la longue
file de réverberes qui de loin servent de guide au voya–
geur et lui font embrasser d 'un coup d 'reil le développe–
ment des quais, rappelle a son esprit l'image d 'une im-