DE LA BO
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ITE.
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pect <le tant de misere. J'ai rencontré
a
peine une ving–
taine d'hahitants; ils sont tous maigres, jaunes et souf–
freteux, comme pour témoigner du peu de dons que
la
natme a faits
a
leur pays.
J)
Et en effet, cette contrée, pareille au surplus
a
tout le
littoral e la Bolivie, sernble entierement déshéritée.
Toutes ]es provisions de bouche : fruits, légumes,
fa–
rine, etc., viennent de Valparaiso. Lorsqu'on demande
aux hahitants : - Mais que produit done votre pays?
e!
Nada
(ríen ),
>>
répondent-ils avec inclifférence. Hatons–
nous d'ajouter qu'i]s n 'ont besoin de ríen.
Population .
La tribu qui forme la population de Cobija , et qu'on
désigne sous le nom de Changos, ne connait en effet
d'autres jotússances, que celle que donne une entiere Ji-
•
herté ; d'autres besoins, que ceux qu 'elle satisfait aisé-
ment par la peche. Fixée sur ce point, elle
y
reste . On
ne Ja retrouve nulle part ailleurs. Elle a sa langue parti–
culiere, qui n 'est ni l'indien, ni l'espagnol, bien que les
hahitants de Cobija parlent aussi tres-bien la langue espa–
gnole. Elle ne s'allie pas
a
d'autre populatiou. Les Chan–
gos se marient entre eux, vivent entre eux, et ne clésirent
pas autre chose que de rester ce qu'i]s sont. Le jour, ils
se livrent
a
la peche et trouvent leur bonheur
a
se sentir
balancés sur les flots clans leur légere
balsa.
La nuit, ils
dorment insoucieux sur le sable clu rivage. C'est toute
leur vie.