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DE LA BO

1

ITE.

·13

pect <le tant de misere. J'ai rencontré

a

peine une ving–

taine d'hahitants; ils sont tous maigres, jaunes et souf–

freteux, comme pour témoigner du peu de dons que

la

natme a faits

a

leur pays.

J)

Et en effet, cette contrée, pareille au surplus

a

tout le

littoral e la Bolivie, sernble entierement déshéritée.

Toutes ]es provisions de bouche : fruits, légumes,

fa–

rine, etc., viennent de Valparaiso. Lorsqu'on demande

aux hahitants : - Mais que produit done votre pays?

e!

Nada

(ríen ),

>>

répondent-ils avec inclifférence. Hatons–

nous d'ajouter qu'i]s n 'ont besoin de ríen.

Population .

La tribu qui forme la population de Cobija , et qu'on

désigne sous le nom de Changos, ne connait en effet

d'autres jotússances, que celle que donne une entiere Ji-

herté ; d'autres besoins, que ceux qu 'elle satisfait aisé-

ment par la peche. Fixée sur ce point, elle

y

reste . On

ne Ja retrouve nulle part ailleurs. Elle a sa langue parti–

culiere, qui n 'est ni l'indien, ni l'espagnol, bien que les

hahitants de Cobija parlent aussi tres-bien la langue espa–

gnole. Elle ne s'allie pas

a

d'autre populatiou. Les Chan–

gos se marient entre eux, vivent entre eux, et ne clésirent

pas autre chose que de rester ce qu'i]s sont. Le jour, ils

se livrent

a

la peche et trouvent leur bonheur

a

se sentir

balancés sur les flots clans leur légere

balsa.

La nuit, ils

dorment insoucieux sur le sable clu rivage. C'est toute

leur vie.