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VOYAGE
Quand les cargaisons qui leur sonl consiguées onl été
vendne el leur valeur réalisée, ils sont obligés·d 'attendre
l'occasion incertaine du départ cl ' un batirnent de l'Étal
pour expédier leurs fonds en France; et lor que ces fonds
sont partis,
il
faut encore attendre que le batiment qui
les porte parvienne, apres bien des retards et des rela–
ches multipliées,
a
atteindre un port de France; qu'on
en ait donné avis aux destinataires des valeurs embar–
quées et qu'enfin, les valeurs aient été remi e a ces
demiers. Ce n'est qu 'apres tout cela qu 'on peut songer
a
de nouvelles expéditions.
Comment en serait-il autrement, en l'absence de tout
titre négociable? Certes, nul n 'éprouve d 'inquiétude sur
l'exacte remise des fonds confiés aux comrnandants de
nos batimenls de guerre. La garantie de leur honneur
vaut toutes les garanties commerciale ; rnais si elle ras–
sure pleinement les expéditeurs, elle ne peut etre es–
comptée comme on escompte des titres en regle.
Aussi a-t-on souvent demandé, depuis plus de vingt
ans, que le transport des valeurs du commerce a bord
des batiments de l'État se fit' non plus
a
titre gratuit '
mais moyennant un fret au prix duque) l'État ou les
commandants seraient rendus responsables et délivre–
raient aux chargeurs des litres équivalents
a
ceux qu 'ob–
tiennent les expéditeurs de valeurs par batiments de
guerre anglais.
Jusqu'a présent ce vreu n 'a pu etre exaucé . 11 es t en
effet peu compatible avec le entiment d 'honneur qui