DE LA BONITE.
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de profits; mais ils sont solidairement responsables des
-yaleurs expédiées, et le rec;:u qu'ils en délivrent aux char–
geurs devient entre les inains de ceux-ci un titre négo–
ciable avec leqnel ils peuvent immédiatement se créer
de nouvelles ressources. .
Voicj, en effet, comment ils operent :
Des qu 'un navire arrive, le négociant
a
qui 'il est
consigné s'occupe de placer sa cargaison et d'en réaliser
la valeur en numéraire ou en métaux précieux, qu'il
embarque sur un batiment de guerre. Cela fait, il expé–
die par terre
a
la Vera-Cruz les copies légalisées des
pieces constatant l'embarquement, afin qu'elles par–
viennent en Angleterre par Je paquebot qui part tous les
mois de ce port pour Londres. Ils adressent par la meme
voie Ja demande des marchandises dont ils prévoient le
facile placement, d 'apres les besoins de
fa.
place, et un
mois plus tard, leurs correspondants de Londres ou des
villes manufacturieres d' Angleterre sont en position de
réaliser de nouvelles expéditions . 11 suffit, en effet,
a
ceux-ci d'etre certains par les connaissements de la ré.,.
ception ultérieure des valeurs représentant leurs précé–
dents envois, et ils operent
a
nouveau , sans perte de
temps, bien que l'or et l'argent qu 'ils attendent ne doi–
vent leur arriver quelquefois qu'un an apres.
Voila ce que voudraient pouvoir faire aussi 'les négo–
ciants frarn;:ais et ce qui donnerait
a
notre commerce
l'activité et la suite qui manquent aujourd'hui tout
a
fait
a
ses opérations.