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88 LA DÉCOUVERTB DU ]\fONDE ET DE L'UOIlfME.

mine. On y retl'ouve l'accent d'un honnéte curé de

village, qui met une certaine ardeur .

a

éclairer les

esprils. Lorsqu'il était Carmélite,

il

avaitsans doute vu de

pres les gens de la campagne

1,

Laurent le Magnifique montre un talent bien plus

vigoureux :

il

sait s'idenlifier avec les paysans qu'il mel

en scene, Sa

Nencia ·di Barberino

t

se

lit

comlDe une

suite de véritables chansons populaires des environs de'

Florence, qu'il a réunies dans ses octaves

a

l'allure

franche et rapide. L'objectivité du pocte est telle qu'on

se demande s'H a de la sympathie pour le personnage

qu'il faíl parler (c'est un jeune paysan, ValIera, qui

déclare son amour

a

Nencia) ou s'H veut s'en moquero

Il a recherché le contraste avec la bucolique conven–

tionnelle qui met toujours en scene Pan et les nymphes;

Laurent se complait dans le grossier réalisme de la vie

rustique, et pourtant l'ensemble de son reuvre produit

une impression vraiment poétique,

I

F. Rapt, Mantuanl Rucolica leu adolescentia in dtcem tclogas di"i••;

souvent réimprimé, p. ex.

~

StrasbourGen 1504. L'époque Oll ces

églogues ont été composées est indiquée par la date de la préface

(1498),

par laquelle on voit aussi que la neuvieme et la dixieme

églogue ont été écrites plus tardo En téte de la derniére on lit :

Posl religioll¡' ingressum;

en téte de la septieme, au contraire, on

trouve ces mots:

Ctlm jam autor ad "eligionem aspirarel.

Dans ces

églogues

il

n'~st

pas exc1usivement question de la vie rustique,

iI

n'y

en a méme que deux qui en parlcnt, savoir la sixieme,

De

tlisceptatiolle rusticorul/I el civium

(dans laquelle le poete montre sa

préférence pour les paysans), et la buitieme,

De rusticorum reli–

gione;

les autres parlent d'amour, des rapports entre les ricbes el

les poetes, de la conversion aux sentiments religieux, des mreurs

de la curie romaine.

9

Poesie di ¡,orenzo Magnif.,

1, p.

31. -

Les remarquables poésies de

I'époque du

Minnegesang

allemand, qui portent le nom de

Neitbard de Reucnthal, ne représentent la vie rustique qu'autant

que le cbevalier trouve du plaisir

~

se livrer

~

cette description,

Les paysans, dans leurs cbants populaires, relevent vivement les

railIeries de Reuentbal. Comp. Charles

SCIfRCEDER.

La po¿,ie

cllafll-