CfIAPITRB PRBMIER. - LA MORALITÉ
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rJeUr, pcu de respect pour un état illégitime fondé sur
la violence, el en général on ne croit plus
a
la justice
des tribunaux. Quand un meurtre est commis, on se
déclare involontairement pour le meurtrier, méme avant
de connaitre les détails du crime '. Une contenance virile
et fiere avant el pendant le supplice excite une telle
admiration que ceux qui racontent l'exécution oublient
facilement de dire le motif de la eondamna tion
2.
Mais
quand au mépris de la justice et au! vendettes sans fin
vient s'ajouter encore I'impunité, I'État
ét
la société
eivile semblent parfois pres de se díssoudre. Naples
traversa des erises de eette espeee en passant de la
domination aragonaise sous eeHe de la Franee et de
l'Espagne; Milan connut aussi des phases pareilles sous
les Sforza tour
a
tour exilés et restaurés. Alors on voit
surgir ces hommes quí, au fond, n'ont jamais reeonnu
l'État et la société, et qui se livrent sans frein
a
leurs
instinets rapaces et meurtriers. Cherchons un exemple
de ee geore dans un eercle restreint.
Lor qu'en 1480, apres la mort de Galéas-Marie Sforza,
le duché de Milan étaít agité par des erises intérieures
(voir plus haut, t. 1, p. 61 ss.),
il
n'y avait plus
de sécurité dans les villes de la provioce. Il en fut de
méme 11 Parme
a,
oil le gouverneur milanais, effrayé par
des projets de meurtre dirigés eontre lui, essaya d'abol'd
• Piaccia al Signore lddio che non
,i
rilro,,;,
disen t daos GUULDI,
In,
DOV.
lO,
les (emmes de la maison, quand on leur raconte que le
crime peut cOl)ter la téte au meurtrier.
' C'est ce
qni
arl'ive, par elcmple, :t Jovianus Pontanus.
(Dejor–
nlvdine,
1.
11.)
Ses héroiqucs Ascolans, qui passent leur derniere
nuil:t danser et :t
ch~ nter,
la mere ahruzze qui encouraae son.
fils marchant au supplice, etc. appartiennent probablement :t des
familles de bri¡¡ands, ce qu'¡¡ passe toutefois sous silence.
'
,
Diarium Parmen,e,
dans
1I1UI\~T
••
XXII,
col.
330
~
349
pa6fim.
Le
sonne col.
340.
n.
14