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CUAPITRR PREMIBR. - LA M@RALITÉ.

20,1

tance a ce faÍt. L'infidéJité était certaiJlement aussi lres–

tréqúente dans ces pays, et l'homme don b l'indi\!id'ua:lllé

est plus développée s'y la'¡sse S0u.ven·t ennratae:r aux ven–

geauces les plus tragi<Jues. On n'a qu'a se r élippelel' com–

ment

a

ceHe époque les ]H'ÍDces du

Nondi

traitaient

parfois leul's fernmes sur

UD

simple soup-.;on.

Cbez les Ltaliens de la Renaissance i'amour coupable

ne comprenait pas sculemerit la sensuaJUi b8ll!llale,

l'aveugJe désLr de l'hf.)lmme vldg-aiI1e;

il

s'élevaÍ't parfoi

A la passion la plus noble el la plu<s élevée, nODparce

que les jeunes tilles non mariées élaient placées en

dehol's de la société, mais paree que l'homme accompli

élait plus fortement attiré par la femme déveJoppée

par le mariage que pal' taute autre. Ce sont ces llOmillcs

qui ont fait entcndre les plus sublimes accents de -)a

poésie Iyriqtle et qui, dans aes traités et des

dialogu.es

,

ont essayé de tracer le taMeau tdéal de la passion qui

les cODsumait, de leur

amor dÍlvino.

Quand

ils

se plaignent

de. )a cruauté du pelit djeu ailé,

ils

ne songent pas seule–

men

t

a

la dureté de eelle qu'ils aimeBt ou

a

sa r éserve,

ils

son~

aussi tout'mentés par la cOIl<Science de

1'f1l é.g~ti­

mité de la

pas~ i0n qu'll~

ép1'ouveot. Ils cherchent A

oublier le81' maLheu.r au moyen de «ette spiritualisation

de L'amouF qui se rattache a la doctrine plaltoDique et

qui a

t~ollvé

dans Bembo son apótre le plus célebre. On

\'ap-preRd dhrectement

p:a.r

le troisieme IivIIe de ses

Asolani

et indirectement par

r~)Uvrage

de Casliglionc, qui lui

met daos la bou.che le mar;nifiqu.e discours qUÍi

~el'mine

le quatrieme livre da

Cortigiano.

Ces detl'X auLeurs

n'é.taient nuUe.ment des stokiens dans

]a,

vie ordinaire,

mais de leur temps c'élait déja quelque ehose que d'étre

a'

la fois un hornme célebre et un ho,mme respecla ble,

et 1'0n ne saurait Ieur refuser ces deux évithetes. Leurs