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208

MOEURS

IT

RELIGION.

eon lemporain regardaienl leurs paroles comme I'expres–

sion fi dele de leurs sentiments;

il

ne nous est donc

p.as

Don plus permis de les traiter de pures

déclamation~ .

Celui qui voudra prendre la peine de Jire daos le

Corli–

giano

le discours dont nous avons parlé,

reconnaitJ'~

combien

il

serait difficile d'en donner une idée par

110

extrait. En ce temps-Ia vivaient en Italie

quelque~

femmes di tioguées qui oot dtl leur célébrité surtout

a

des relations de ce genre, telles que Julie de Gon ·

zague, Véronique de Coreggio et, par-de su - loutes,

ViLtoria Colonna. Le pays des libertins le plus effrénés

et des plus graods moqueurs respectait ceHe espece

d'amour et cette orte de femmes : e'e t ce qu'on peut dire

de plus fort en leur faveur. Y avait-iI un grain de vanité

chez Villoria? aimait-elle

a

entendre les hommes les plus

¡lIu tres de I'ltalie lui répéter I'expression raffinée d'un

amour sans espoir? Qui pourl'ait le dire? Si parfois cela

devin t une mode, c'e

t

du moias un fait con idérable

que Villoria resla loujours la beauté a la mode, el que

méme

a

la fin de sa cart'iere elle inspirait encore les plus

fortes passions II fallut bien du temps avant que d'autres

pays pu seat produire des phéoomeacs de ce genre.

L'imaginalion, qui gouverne ce peuple plus que tout

autre, est géaéralement cause que toute passion devient

violeate et, uivant les circon tance , criminelle daos

les moyeas qu'elle emploie. On connait une certaiue

violence de la faíbl es e qui oe sait pa se dominer; ici,

au eonlraire,

iI

s'agil d'une dégénérescenee de la force.

Parfois s'y raUache un développemeot qui atteiut des

proporlion colos ales

i

le crime preod une consi' tanee

parliculiere, personnelle.

I'l

ne reste plus que peu de frein . Tout le monde,

jusqu'aux g ens du peuple, se sent, daos son fo r inté-