Pf:ROU ET BOLIVIE.
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espérait s'ouvrir une ronte
a
Ja ri–
che se et au pomoir par les memes
moyens.
" l\lais ces troupes, servant ainsi
sans paye rrguliere, ne se Jevaient
qu'avec de. frais immenses. Parrni des
l10tnmes acroutumés
a
partager les dé–
pouillt'S d'un si ri1be pays, Ja soif des
richesses devenait chaque jour plus ar–
den te,
a
proµortion meme de l'espoir
du su
rcl's.Tous étant entra1nés par le
ml!11 1e
bl.Jtet dominés par la meme
pass1
on, · il n'y avait qu'un moyen de
gagner de porti 'ans et de se les atta–
cher. Les officiers connus par leurs
talrnts, 0t1tre la prornPsse de grands
étnblissements, recevaient encore du
chef auqu
1
ils se donnaient des som–
mes considP.rablcs.
II
en coilta cinq
cent mille pesos
a
Gonzale Pizarre
pour lever mille hommes.
Ga~ca
en
dépensa neuf r.ent mille pour former
le r.orµs qu'il conduisait contre IPs re–
belles Les r.oncessions Je tPrres et
d'foctiens qu'on accordait aux vain–
queurs comme récompense apres le
succes, étaient encore plu exorbitan–
tes. CépPda, pour l'adresse et la per–
fidie qu'il uvait monlrP.e
a
persuuder
a
l'audii•nce royale ele do1111er a anc–
tion
a
l'u urpation
de
P1zarre. obtint
une concession qui lui valait cent ,.¡n–
_qnante mille pesos de revenu annuel.
Hinojosa, qui se detaoha un des pre–
miers de Pizarre , et livra
a
son en–
nerni la Ootte qui décida du destin du
Pérou, oblint en terres un revenu de
deux cent mille pesos. Tandis qu'on
tra1tait les principaux officiers avec
cette magnilicenoe, on récornpensait
les simples so.dats en proportiun.
• Des
changt'ments de fol'tune sira–
pides produisHient les effots qu'on de–
vait en atterrdre, donnaient naissance
a
dt nouveaux besoins et
a
de nou–
veaux désirs. Des vétérans, accout'.l·
mP.s aux plus grandes fatigues, ac-
' quérai ent to11t
iJ
coup le
~oilt
de la
profusion, Pl s'abandonna1ent
a
lOUS
les excc de la licPnce militaire. La plus
basse crapule occupait les uns, IPs au–
tres se lil'l'aient
au
lu xe
fe
plus di -
pendleux. Le dernier soldat, au Pé–
rou, se seraitcru dégrlidé en marchant
a
pied. Malgr.é le prix exorbitant des
chevaux en A111érique,
a
cette époque,
chacun voulait en avoir un avant de
se rnettre en campagne. Mais quoique
devenus alors rnoins capables qu'au–
paravant de supporter les fati¡mes du
service, ils affrontaient les dangers et
la mort avec la míime intrépirlité, et,
animés par
l'cspoir
de nouvelles
récompenses, ils ne manquaient ja–
rnais, en un jour de bataille, de dé–
ployer toute leur ancienné valeur.
u
Avec leut'"Murage, ils conserve·
rent toute leur ancienne férocité.
En
aucun pays In guerre civile n'a été faite
avec plus de fureur qu'au Pérou. L'a·
varice se joignait aux passions qui ren·
dent les querelles •atrores entre con–
citoyens, et donnait
a
leur inimitié
plus de violence et de durée. La mort
d'un ennemi entralnait la confisca–
tion de ses biens; on ne faisait point
ele quartier dans les . oombats apres la
victoir~;
tout homme riche était ex–
posé aux accusations les plus terribles.
Sur les plus égers
soup~ons,
Pizarra
oondamna
a
mort plusieurs des riches
habitants du Pérou. Carvajal en
fit
1)1ouri · un plus grand nombre, sans
chercher meme de prétexte pour justi·
lier sa cruauté.
II
périt presque autant
d'hommes par la main du bourreau
que dans -les batailles ("), et presque
tous furent condamnés sans aucune
for1m de p.roces.
• La violence avec laquelle les par·
tis se trnitaient n'était ml!me pas ac–
compagnée, comme il est assez or–
dinaire, de fidélité et d'attaehement
au chef auquel on s'était dévoué. Les
sentiments d'honneur auxquels les mi·
litai res tiennent le plus fortement,
et
la droiture qui domine dans le carac–
tere espagnol, autant que dans celui
d'aucuneautre nation, semblaientavoir
été entierement oubliés. On trabissait
(') Pendant la révoll e de Gonzale Pizarre,
sept cenls hommes furenl tues en combat·
tanl, et trois ceut q•rnlre-vingts furent pen·
dus ou dérapilés (Herrera,
Décnd.) .
Plus
de lrois
C('nls
forent taillés
en
pieces par
Carvajal (Fernandes). Zarate fait monter
ii
cinq cenls le nombre de ceux qui périrent
sous la
main
d11 hourreau.
30.