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466

VUNIVERS.

ceau , au bercean encore

a

la fin de

mes jours

(*).

»

Enfin , arrivé au lieu

de l'exécution, <¡emrne

la foul e qui

l'en tourait embarrassait le bourr('au,

il s'i'cria : " Eh

!

de grace, .Messieurs,

laissez done faire .,,

II fut tiré

a

quatre chevaux, et les

lambraux de son corps furent exposés

sur le chemin de Cuzco, tandis que sa

tl!te était portée

a

Lima, avec celle de

Pizarre.

Ce ne furent pas la les seules exé–

cutions qui sui virrot la défaite de Gon–

zale.

If

autrrs officiers, parmi lesqu els

on cite JPan d'Acosta ,

Fran~ois

Mal–

donat, Jean Velez de Gu evare, Denis

de Rabadilla e.t Gonzale de Los Nidos

subirrnt aussi le dernier supplice. On

eut l'hol'l'ible cruauté d'arracher la

langue

a

Gonza le de Los Nidos, pour

le pu nir d'a voir bl asphémé contre Sa

Majes té Impér·iale. Les

tét~s

de taus

ces gentil hommes, ai nsi que celles de

plusieurs autres dont l'hi stoi re n'a pas

conservé les noms, furent exposiies

dqns différrntes villes pour servir

d'exeo1pl e et d'enseigntment a qui con–

qu e ·serait tenté

a

l'aven ir de tirer l'é–

pée contre le roí

011

son représen tant.

Enfin, car ce ne fut pas assez. d'un

grand nombre d'officiers éminents

pendus, Mca pités ou eca rtelés, le pré-

. sident

fi t

fou etter publiquenwnt plus

de cent soldats espagnols. Les mal–

heureux étaient conduits quatre par

qu atre, six par six , au lieu

~u

sup–

plice

(~,..) .

Garcil asso de la Véga qni,

alors enfant '

as~ista

a

ce douloureux

.spectacle, dit qu e les Indi ens étaient

· fort scandalisés de voir leurs 1mltres

infliger

a

des compatriotes un chati–

mrnt aussi ignomini rux . Cela prouve

qu e les indi génes avaient plus de saga–

cité et de bon sens que les .Espagnols,

(") Le

lex l~

espagnol nomme ce tombe–

r~\\U

petaqa,

c'esl-a-dire

c·orqe:tte

011

panier.

(..) Au

liet1 de pla11)1' les coodamnés sur

des r.l\e,·a,ux ou sur de.s mules, pour les faire

passer, s11ivanl l'usage, entre les rangs des

ge11s armés de ver¡;es , on les mP!lait

Slll'

des ·moutons, " ali n, dil Garrilasso, de les

fou ellcr ª''ec plus d'affronl et d'i¡;nomi nie."

Tous ces malhenreux fu rent

ensui~e

eavoyés

aax galéres , et leurs bieus fureut confisqués.

car ceux-ci ne comprenaient pas que

de parrils exces pouvaient compromet–

tre gravement lrur autorité, en exci–

tant contre eux le mépris des naturels.

· En récapitulant tous les actes

de

cruauté Qrdonnés

par

le prés id ent

Gasea, on s'étonne des singuliers élo–

ges adressés

a

cet horrime

p~r

!'histo–

rien Robertson sur sa prétendue gé–

nérosité apres la bataille.

11

est

rvid ~nt

que Gasea , d'abord pacifique et bien–

veillant, suivit les traditions dr ses pré–

décesseurs des qu' il vit srs ennemis

a

ses pieds.Quand sonna l'heure dela ven–

geance, il se souvin1 de ses habitudes

d'inquisiteur, et ne se fit pas scrupule

de substitu rr

il

l'acte d'amni stie con–

sentí par l'empereur , des sentences de

moi't et de proscription qui rappele–

rent lrs plus sanglantrs époques de

réaction p;i r irsguelles eilt passé la co–

loni r péru1•ienne.

Ici no us consignerons qu elqnes ob–

servati ons de Robert on sur le carac–

tere des gum·es civiles dn Pérou , ob–

~ervati ons

puisées, du reste, da ns les

bistoriens espa"nols . mais qu e l'écri–

va in anglais a réuni es en un tableau

clairem~nt

et énergiquement tracé.

" Quoique les co11qu érants du Pé–

rou fos ent des bommes sortis des

dern ieres classes de la société, et que

le plus grand nombre de ceux qui se

joignirent par la suite aux premiers

fussent des aventuriers sans fortuo e,

cependant daos taus les corps de trou

pPs condu1ts par les différents chefs

qui se disputaient l'autorité, il ne se

trouvait pas un seul individu qui ser–

vit pour une paye. Tout aventurie.r,

au Pérou, se

regarctait

lui - méine

comme conquérant et comrne ayant

droit, par ses srrvices ,

a

un établis–

sement dans ce pays

subju~ué

p¡ir sa

v:deur. Dans

les contPstat1011s entre

les chefs, chacun se

d~terminait

selon

son propre jugement ou ses affections,

regardai t son

~énérr>l

comrne son com–

pagnon de fortune, et se serait cru

dég radé en recevant de luí une solde.

Les chefs devaient , Ja plupart, leur

élévati on

a

leur valeur et

a

leurs ta–

lents , et non

a

leur naissance, et cba–

cun de leurs compagnons de guerre