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LETTRES
par d'autres pieds. L'un et l'autre peut etre véritable.
Au reste , les mosquées sont toutes nues ; et
a
cela pres que le pavé est couvnt , du moins e11
partie , de tapis et de nattes , plusieurs sont mal–
propres. Elles n'ont
en
dedaus , pour ornemens ,
qu'une tribune d'ou les imans lisent au peule l'alco–
ran; et eu dehors une toutelle ou minaret tres-élevé
et d'une construction hardie , du haut duquel on
annonce , cinq fois par jour , les heures de la
pricrc.
Salonique n'a que deux maisons de religieux
lur
s,
l'une dans la ville , l'autre sur une colline hors des
murs ; celle-ci a un grand enclos.
11
y a dans cha–
cune de ces maisons huit ou dix freres ( c'est le nom
qu'ils se donnent) , gouvernés par un supérieur
perpétuel.
A
certains jours , ils tournent avec
une
rapidité extraordinaire dansleurmosquéc.
Ils
peuvent
se marier; mais jama·
leurs fcmmes n'entrent daus
le monastere.
}.;es églises grecques sont au nombre, non pas
de trente ( comme <lit Moréry), mais de douze ou
treize senlement. Elles sont placées , nnn pas
sur
les rues , les Turcs ne le sottffriroient pas , mais dans
des enfoncrmens, derriere des maisons. La cathé–
drale , dédiée sous le nom de saint Démétrius , est
assez proprement batie ; c'est un graud vaisscau ,
partagé en une nef, deux ailes et le sancLnaire , sans
pal'ler du vestibule : elle n'est que pfafonnér.
Deux
ou
trois rangs de siéges rl:gnent tout autour. Sur
une des alles est uue galerie pour les femmes, qui,
selon la louable coutume de l'église d'Orient, sont
' toujours séparées des hommes. Le sanctuaire est
fermé par une haute cloison de bois scnlpté , et
ornée de peintures qui représentent Notre-Seigneur
et la Saime-Vierge, des Saints de l'ancienne et
de
la nouvelle loi , et qudqnes Peres grecs. Ces pein–
tures n'ont ríen de bien délicat ni de bien naturel.
On
ne voit dans l'église aucunes
statues;
les Grecs