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LETTRES
e'étoit dommage; il devoit
m~me
y
en avoir de cu–
riettses. Les méclailles sont aujourd'hui extremement
rares: depuis sept ans on n'a découvert que quelques
médailles consulaires , et celles de quelques rois
de
:Macédoine, ou de quelques emperenrs romains; mais
presque toutes assez communes: on n'y trouve plus
meme ces pierres précieuses gravées qn'on
y
trouvoit
autrefois. Un chancelier Francais de cette échelle ert
avoit de fort belles, qu'il a
~mportées
en }"'rancc :
j'en ai retenu des empreintes en cire d'Espagne et
en cire comnume.
Les mosquées sont presque les seuls édifices so–
lides et considérahles de la Turquie : on en compte
ici jusqu'a trente grandes, outre quelques autres fort
petites qui sont peu fréquentées. J_,es Turcs en
ont
:bati quatre ou cinq; les autres sont d'anciennes églises
dont ils se sont emparés. Les plus célebtes étoient
celles de sainte Sophie, de Notre-Dame, de saint
Démétrius et des saints
A
potres.
Sainte Sophie,
a.gía Sophía
>
cotnme on l'appelle
encore aujourd'hui, est constrnite, coinme beauconp
d'
églises grecques , sur le modele de sainte Sophie
, de Constantinople, mais en petit. C'est un éclifice
carré , couronné <l'un dome assez plat, tout couvé.'rt
de plomb; le vestibule est soutenu par ele belles co–
fonnes de marbre, et il y
a
au dedans
un
siége de
porphyre mal travaillé.
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y a pres de quatre-vingts a'ns que l'église de
Notre-Dame a été changée en mosquée. On estime
l'architecture de l'édifice et la hardiesse de la' cou–
pole. On
y
voit
de
chaque coté douze gta:ncles co–
lonnes de marbre ja·spé ,. d(!>nt les chapitea'l.1x sont
surmontés de croix que les Turcs n'out point
en~
dommagées; c'est
a
présent la' principale tn:osqitée
de la ville.
Celle de saint Démétrius est un granel vaisseau qui
a une nef et deux. ailcS. de chaqne cóté, séparées les