ÉDIFIANTES ET CURJEUSES.
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sensible ; car ses belles et grandes colonues enseve–
lies dans le sable , les restes df> ses magnifiques édi–
fices ' ses grands fossés
a
fond de cuve ' cr_eusés pour
défendre les murs de la ville , et qui subsistent en–
core aujourd'hui avec leur contrescarpe : tous ces
riches ouvrages font voir combien il
y
a de diffé–
rence entre l'état présent de cette
vill~
et celui ou
elle étoit autrefois. Elle devoit son ancienne magni–
ficence autant
a
la vanité d'Hérode l'Ascalonite, qu'.a
la
reconnoissance de ce prince pour César-Auguste:,
qui lui avoit conservé le sceptre de la Judée.
11 crut payer ce bienfait en foisant p"orter
a
cette
superbe ville le nom de son illustre bienfaiteur. Elle
avoit d'abord été batie' sur les ruines de la tour de
Straton, qui commandoit l'armée de. Darius lors–
qu'Alexandre l'attaqua et s'en rendit rna'itre.
~ais
ce qui doit immortaliser la gloire de cette ville, c'est
d'avoir été la premiere éclairée des lumieres de la
foi
dans la persoune du nohle et vertueux centuri0n
Corneille.
Les Actes des Apotres nous apprennent que
Diett
envoya saint Pierre en cette ville pour coufé,rer le
saint bapteme
a
ce premier fidele d'entre les Geuti1s.
Saint Jérome <lit que de on temps on y voyo!t
encore une église qui avoit été la maison du meme
Corneille. Ce centuriou fut le successeur de Zachée,
qui en avoit été le premier éveque : tous deux fment
sacrés par l'apótre saiut Pierre.
'
Saint
J
éróme fait l' élog
de quatre vierges q\li
vivoient ensemble
a
Césarée, occupées uniquem rnt
a
chanter les louanges de Dieu , e t faisant,profession
d'une tres-exacte virginité. Ce saint pere ajoute que
sainte Paule, dans sou pélerin:::ge de la Terre-Sain
t~,
y
visita leurs chambres, qui étoient en grande véné–
ration. On peut dire que ces quatre
vier~es
ont
l'honneur d'avoir été les
premi~res
religieuses du
monde chrétien.
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