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LETTRES
Sarepta. Quoi qu'il en soit , on appelle ces cellules
ou sépulcres, les grottes d'
Adnoun.
Depuis ces grottes jusqu'a11 fleuve Eleuthere on
ne voit rien qui mérite attention. Ce fle ve , dit-on,
tire sa source du Mont-Liban, traverse. l'ltuxée et la
Galilée pour se jeter dans lamer de Phénicie entre
Sarepta et la ville de Tyr.
11
sépare les terres de
Seyde d'avec celles de Tyr. C'est ce qui lui donne
aujourdh'ui le nom de Kasemieh qui
signifiepartage.
Les ,différens détours de ce fleuve qui coule
att
pied des montagnes , le rendent tres-rapide;
la
p~che
destortues q:uiyesttres-ahondante danscertainstemps
de l'année, lui donne une grande considération dans
le pays. Mais ce qui rend ce fleuve plus célebre, c'est
l'honorahle meutiou qu'en
fait
le ¡)cemier livre des
Machahées, ou il est dit que l'illustre Jonathas, frere
de Judas Machabée , accompagna par honneur le roí
Ptolomée jusqu'au bord du fleuve Eleuthere (
1 ).
Et
le me1ne livre nous apprend que ce fut jusqu'au hord
de ce fl.e uve , que ce grand capitaine ponrsuivit
les généraux
~e
Démétrius, qui trouverent dans
leur
faite pcécipitée , le m.oyen de gagner ce fleuve et de
le traverser.
A trois ou quatre lieues de .ce fleuve , et
a
neuf
ou dix de Seyde , et sur la
m~me
cote , nous nous
trouvames vis- a-vis de Tyr, ville qui étoit autrefois,
ditEzéchiel, si superbe, que ses citoyens se croyoient
nés potff donner la loi au reste du monde ; si
opu–
lente, que l'or et l;ar
genty
étoient aussi communs
que la poussihe de la ter.re; si magnifique dans ses
édifices, que toutes ses maisons étoient autant de
pa–
lais ;
&i
recloutahle par sa garde composée des plus
vaillans soldats de la Perse·, de la Lybie et de la
Lydie , qu'elle passoit chez les étrangers pour
.áre
invincible.
(1)
~hnp.
11
.et
12.