ÉDIFIANTES ET CURIE USES.
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et il n'y a point de jour qu'a l'autel je ne me sou–
vienne de mon bienfaiteur.
Une nouvelle grace que j'avois fort
a
creur en ve–
nant dans ce pays-ci, et qui m'a été accordé.e
a
-votre
~riere,
augmente encóre l'obligation <¡ne je
vous
ai.
.
Ma vocation pour la Syrie avoit fait na1tre dans
mon coour le meme désir qu'eut saint Ignace apres
sa
conversion, d'aller visiter les saints Lieux. Je
quittai la France avec
joie ,
et
je
traversai la Médi–
terranée, dans l'espéranee <le pouvoir hientot offrir
a
Dieu mes vreux dans le temple de
J
érusalem, et
au
pied du saint sépulcre de notre Sauveur.
lVIes vooux, mon révérend pere, ont été exaucés.
J'ai visité la sainte cité, oú le grand mysthe de
nolre rédemption s'est accompli, et o_ú on découvre
a
chaque pas que l'on fait de nouveaux ohjets qui
sont autant d e témoins bien touchans de l'amour in–
fini de Dieu pour le salut des hommes. Heureux
·si
tant de saints monumens, que j'ai considérés les uns
apres les autres, et dont je me rappelle souvent le
souvenir , conservent dans mon creur
l'
esprit de
piété et de religion qu'ils inspirent
!
C'est pour acquitter roa parole, que je vous pré–
sente Ja relation de mon voyage. Recevez- la, s'il
vous
plait,
mon révérend pere; comme
une
II).arquc
de ma r econndissance; mais avant que de
la
com–
mencer, je dois vous avertir que sa simplicité
n~
pourra etre relevée que par la dignité et la sainteté
des
lieux dont j'ai
a
vous parler.
Ce
fut
au
port de Seyde ,
ville
maritime
de
Phé–
nicie ,
que nous nous embarquarnes pour la Terre–
Sainte; cette
ville
s'appeloit autrefois Sidon ; vous
savez que nous
y
a..vons une mission anciennement
établie.
Nous ne sortimes de ce port qu'apres avoir
fait
plusieurs
tentativ.espour
le
quitter.• Les vents con-