ÉDIFIANTES ÉT CúRIEUSES.
239
J'avoue que je ne
m'am~ndois
pasa trouver aujour–
d'hui la ville de Tyr aussi magnifiquf" que Je pro–
phete nous l'a représentée; mais j'espérnis du moins
pouvoir
y
découvrirr GfUelques restes de son ancienne
splendeur, que le temps auroit -respectés.
Je fustrompé dans mon espérance; je vis au con–
traire
la
<il.estruction totale, ·et pour parler plus juste,
l'anéantissement de cette vme tel que le prophete
Ezéchiel (
1)
l'avoit prophétisé long-tempsauparavant.
J'y vis qnelques tas de pieues dispersées
s;a
et la
couvertes d'herbes et de sable, et sept ou huit misé–
rables cabanes, qui servent de re.traite
a
de
pauvres
Arabes dénués des choses les plus nécessaires
·a
la
vie.
J'y chercha.i, mais inutilement, des vestiges du
tombeau d'Origene qui subsistoit encore , dit-on ,
dans le onzieme siecle. C'est ainsi que
Dieu
a voulu
punir le mauv.ais usage que
fit
autrefois cette orgueil–
leuse ville de sa grande pTospérité , et apprendre en
meme temps
a
tous les hommes' combien une pros–
périté brillante et consta'lilte est dange1·euse.
Quelques auteurs font l'.lllonneur
a
cette ville ' de
dire que ses citoyens trouverent l'art d'écrire , de
teindre en pourpre , et de naviguer. Les Hébreux ne
convielldrollt pas dH premier; mais pour ce qui est
de la teinture en pourpre et- de la navigation, s'ils
ne l'ont point inventée , on doit leur accorder l'hon ....
neur d'avoir été les premiers qui aient exercé et
per~
fectionné ces deux arts , et surtout la navigation , qui
contribua si fort au grand commerce qui enrichit
leur ville.
a situatio.n
y
étoit tres.....propre , car elte
étoit, dit
E~échiel,
dans le creur de la mer; e'est-a–
dire, qu'elle en étoit environnée., et éloignée du
continent d'environ deux cents pas.
Alexand!fe ,
com1ne
l'om. sait.,
fit
de cette ile une
(r) Ezéch. chap.
28.