É
DIFIANTES ET CURJEUSES.
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Si on les consulte sur leur origine , iJs vous diron t
que leurs ancetres étoient du nombre de ceux qui
, suivirent Godefroi de Bouillon
a
la c onquete de la
Terre-Sainte en
1099,
et qu'apres la perte d e
J
érn–
salem ils se r etirerent dans des montagnes pour se
mettre
a
couvcrt de Ja fureur des Turcs : car ceux- ci
les poursuivirent partout, pour achever de massacrer
et de détruire les restes du christianisme, dont le
seul nom leur é toit devenu odieux.
Qu_elques écrivains leur donnent une autre origine,
et
prétendent qu'un c9rnte de Dreux, du temps·des
croisades, ayant été défait par Saladin, les soldats
de ce comte s'enfuirent dans les montagnes et s'y
retrancherent; et que s'étaut e11suite Inultipliés ils s'y
firent des habitations, et prirent le nom de Druses
en mémoire du comte de Dreux qui avoit été leur
chef.
Mais comme
il
est certain qu'avant les croisades
cette nation portoit déja en ce p.ays le· nom de Druses
J
il demeure pour constant que leur origine est plus
ancienne que celle qu'ils se donnent, ou que d'autres
écrivains leur attribuent.
Si on en veut j11 gcr par leurs livres, il est vrai–
semblable que leur nom de Druses vient par corrup–
tion du mot arabe
deuz
, qui signifie cette ligne ou
se joignent le deux parties du crane' lesquelles
for–
ment le crane entier de l'homme; car il est aisé de
remarquerque les auteurs de leurs livres font souvent
la.comparaison de l'union parfaite des deux partit>s
· du
crtme de l'homme avec l'union qui doit i·égner
constamment dans la nation. Par cette comparaison
les auteurs de leurs livres lenr ont voulu faire en–
tendre , que comme la conS'ervation de l'homme dé–
pend de l' étroite union des deux parties du crane
de
sa téte , ainsi la perpétuité de la nation Drusienne
dépendra toujours de l' union parfaite de tous ses
membres,
pour se
maintenir et se défendre
contre-