228
LETTRES
C'est dans tous les·temps que l'expérience a
fait
conuoitre, que des-lors qu'on abandonne la regle de
la foi catholique, que le Sauveur uous a donuée pour
nous conduire infailliblement dans la seulc voic
du
salnt, on tombe aisément dans autant d'erreurs que
l-'csprit humain a de différentes manieres de penser.
C'est ce que l'apotre saint Paul vonloit. faire en–
tendre aux .R.omains, lorsqu'il leur disoit que ces
homrnes qui se croyoieüt sages et fort au-dessus
du
vtalgaire, se sont perdus dans leurs vains raisoune–
mens, et que leur esprit insensé a été frappé, par
une
juste punition de Dieu, d' un affreux aveugle–
ment.
~1alheur
qui
n '
arrive pas seulemen
t
a
ces esprits
forts, qui ne veu] eut point d'autre juge en matiere
de foi que- Jeur raison; mais malheur eucore pour
les ignorans , lorsqu'au lieu d'ºobéir avec simplicité
a
la voix de l'Eglise notre commune mere, ils se
laissent séduire et entrainer
par
de
fanx
prophetes
qu'elle réprouve.
C'est ce qui est arrivé
a
ces nations dont nous
venons de parler, et
a
d'autres encare qui sont
dans
notre voisinage.
Les Ismaelites qui habitent
un
petit terroir nommé
Cadmus,
sont de ce nombre. Leur vie cst si brutale
et si honteuse qu'ils ne méritent pas qu'on en parle,
si ce n'est pour humilier l'homme , en luí faisant
sentir qu'il
n'y
a point de bassesses, de désordres
et
d'extravagances ou il ue se laisse aller , des-1ors
qu'il ne veut avoir que ses passions pour guides..
Nous avons aussi dans nos montagnes une autre
1~ation,
dont il n'est pas aisé de conuoitre l'origine
JJOn
plus que la religion. On la nomme
Druse.
Cette
nation habite une partie du Mont-Libau, les
mon–
tagnes
au-d~ssus
de Seyde et de Balbec, et le pays
<le
Gebail et de Tripoli.
Ces
Drnses s'élendent
ju.squ.~
daus
l'Egypte.