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LETTRE~
ÉDIFIANTE5
hite de cette jeune filie, dont je vicns
c.le'
_p:uler, elle vint me voir; et au nom de
Dieu
qu
i
avait rend.u la san té
a
cette
ení'a nt,
elle
me
pria de l'instruire eles vérités
qu'il
fallait
croire pour recevole le Bapteme.
Elle
de–
meura neuf jours dans l'Eglise , et
a
mesure
qu'elle s'instruisait, elle se
sentail
soulagée
;de plus-en-plus: enfin , le dixieme- jour se
voyant tout-a-fait délivrée de ses·
douleu.rs,elle protesta qu'elle nc voulail plus aclorcr
que le vrai Dieu, et partit pour ali er publier
parmi ses concitoyens !'insigne f:weur qu'dle
venait
de
recevoir.
A
peine eut-elle fait quelques pas hor:s
:de l'Eglise, qu'elle ressentit les
atteintcs--.deses premieres douleurs, et qu'elle retomha
dans les memes défaillances. Elle se fit de
nouveau transporter dans l'Eglise , et des–
qu'elle
m'aper~u.t:
«Ah!
mon
Pere,
s'éeria–
»
t-elle,
j'ai
.péché,
il
m'est
éeh;:¡ ppé
d'in–
»
voquer
Ganr:;amrna,
n~
croyantpas que,
»
sans son secours, mon retour
au
Villa ge
>>
put etre heureux.
»
C'
est la coutume des
lndiens, lorsqu'ils co·mmencent quelque ac–
tion d'implorer l'assistance du Dieu parti–
.culier qu 'ils adorent. Celle - ci adorait
le
Gange , et
en
portait
le no!?· La
D(esse
du
·Gange , selon
les
Poetes Indiens, est
la
femme de leur Dieu
Routren.
Je
consolai cette pauvt·e veuve, qui recon....
naissait
sa faute et la pleurait ameremeut..
«
Réparons-la, 1ua fille , lui répondis-je ,,
~)
par une foi vive ' et par de sinceres ad.o--·