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"
P.
NATAL. ALEXANDRI
EPISTOLE
erroneam, aut minus probabilem
in materia morum
,
vertR,
&
probabiliori anteponit
;
&
fecundum illam
agit
•
Tune
enim innititur
f
U(t
J'ententict
,
nolem
credere
fa..
~iori
•
-C'
efi un
peché
mortel d' opiniatrete
,
de preferer
dans
la Morale une opi–
niun
errone'e
&
moinr ,
probable
,
d e
elle
qui efi
vrai
&
plus
probable,
&
de la
fui–
'Vre dans la
pratique
•
Car e' efi
s'
appitier
fur fon propre jugement, fans vouloir cro–
ire ·le meilleur avis
&
le plus
f
ain
•
Et
cela d;ms la chofe la plus importante
du monde,
&
oú il s' agit du falut éternel •
C'
eíl: la raifon de Saint Thom.
foutenue par
un beau.
principe de Saint
Augufün ,
que
le
Pere
Alexandre
met dans fon jour au meme enároit.
,, S' il n'
étoit
queíl:ion
q~e
de
la probabilité , dit l' Auteur Anony–
" me ,
le
Pere
Alexandre
ne diroit rien
de
fingulier •
(a
) Mais
felon
luí
,, il ne
fuffit
pas qul on s' attache au plus probable
2
il
faut atteindre ju(–
,., qu'
au vrai •
Be quoi done e(l. il queftion ,
fi
ce n" eíl: de la probabilité
?
De
den~
opinions dont l' un e
eíl:
la plus probable
&
qui tient pour la Loi l' autre
la
moins probable ,
&
qui favori[e la c1Jpidité , la plus probable
eíl:
la
feu.–
le verit:ible • Ainfi
il
faut la
fui
vre
fous peine de damnation • ,,. Car ce
n"
,, eíl: point (ur les opinions des hommes que nous devons nous regler ,
fi
,, elles ne font pas conformes
a
la loi de Dieu • C' e!l fur les preceptes
,, de l' Evangile , aufquels ni
la révolution des tems , ni les circoíl:ances
,,, differentes des chofes humaines ne peuvent apporter de changement ; mais.
)1 qui demeµrent toüjours
les memes ,
&
tels qu' ils ont
été
prononcez.
,, par la
bouche facrée
de
JE
sus
e
H.
R Is T •
Au lieu que les hommes fon
e–
,,. f
emblables
a
des
nuages
qui changent coénme les vents. Ces font les pa,..
,, roks de Saint Bafile dans une Leme qu'
il
adreffe
i
un Evéque
de fes
,., amis nommé Patrophile . ,, ( b)
Ne
morer bominum
judicia
,
fed
per Ei
1
an.
t.elica
pr~ce-pta
abfolute
infiieuat
,
qulf n
eque cum temporibus
,
neque. bumanarum
r.erum
circumfiantiil mutantur
,
f
eá ead·e:m
permane.nt,
ita
perdurant-ia
ut a vera–
Gi
ac he
ato ore prolata
f
unt
•
Homines ver
o {imiles funt
nuheculis
pro ventarum im–
muwi-<>ne
ad
aliam
a·tque
aliam
aeris- partem jaélatis
• Le Pere
Alexandre
ne–
dit rien
de
fingulier • I1 parle c,omme Saint Thomas . 11 fuit
les inre rnions.
du Pape Akxandre VII. qui témoigna aux Religieux: de Sail'lt Domini–
que affemblez
a
Rome en leur Chapitre General , l" ann ..
16),5.
le defü
'qu~
il
av:oit que quelque Doéteur de ce
f~avant
Ordre c
omposatune Theolo–
gie
Maule
felon
les maximes
rigoureufes de Saint
Thom:i.s, qui
eíl:
la
plus fure dans la pratique , pour
arreter
le
relacheme
nt & la corruprion des
mre~ cs
qui: s' aug,menroit de plus en plus au grand fcandale de
l'E~life
.'
yar
la ltcence que quelques nouveaux Cafuiftes fe donnoienc dans.
leurs
opin10n~
&
dans leurs décifions fur beaucoup de
point~
de la Morale Chrérienne.
Ex.
feveriort
&
tuta Divi
Thom~
d<J.élrina,
quo htec
mo~um licen~ia
qui;e in
di~s
graff
a.-
tur, quafi cauterio cobibeatur
.
·
·
11 faut en verité manquer
tout
a·
fait
de prudence Chrérienne , de ju....
:füce ,
&
d~
amour de Dieu , pour préferer l' opinion la moins
P\Obable–
&
qui fav0nfe la cupidité
~
a
la plus probable
qu~,
tie:nt pour la 101 .
Un
Medecin doit
fe
fervir dans la cure de
fe.s
malades des remedes
qy'
il
croit plus probab.lement leur devoir erre falutaires. '
&.
s' abflenir de ceu"
qti" il
roi t plus probablement leur devoir etre nuifibks .
Autrement
il pe-.
dieroit
contre les Regles de l' art , contre la Juílice,
&
contre la. chari...
té.
Le-