831.
P. NATAL ALEXANDRI
EPISTOL Jl
,, l'
hornme, e' eíl
a
dire ,
d' etre Iui-meme
la regle de fes
aétions, oü
de
teI~
,, les
des
au
tres .
Plomo autem qualifcumque efi
,
Ji
f¡bi credit
,
hoc efl
,
fi
bomini
credit
, (
ut non dicam fiultus
,
qui f uum non v ideat errorem
)
certe arrogans efl
,
qui
f¡b i audeat 'Vindicare quod humana conditio non recipit.
· Le
fenciment du Pere Alexandre for la probabilité, n'eíl: pas
un
fentiment
fingulier .
Il
e(t
apuyé fur l' Ecriture Sainte
&
fur
la
TraditiGn
:
i1
eíl:
foU..
t enu de
1'
aurorité
&
des raifons de Saint Thomas: c'ell le fentiment des
ce–
lebres Faculrez
~e
Paris,
&
d~
Louvaip : . du Cl erg.é de France,
&
des
pl us
f~a vans
Theol g1ens
&
Cano01lles de l Egli fe Romarne, comme on peu t voi r
par les Ouvrages que le Seigneur Fagnani , l 'Abbé Gradi Bibliothecaire du
Vatican, le Cardinal d' <o\gu1rre,
&
le
Pere Thirfo Gionzalez General des
Je–
fo ites, ont donné au Public fur cette ma tiere.
L'
Anonyme n'
a
pas
ra.i fon
de reprocher au Pere Alexandre ,
(a
)
que
s'
étant toujours
fort
apliqué
a
faite valoir les Décifi ons
d'
Innocent
XI.
con–
t re
la
Morale relachée, il n'a pas dit
un
feul mot de celle d' Alexandre
VIII.
contre la Morale outrée , quoique
l ~ occaÍton
d' en parler fe foit prefentée
en
d ivers endroits.
~
Ce Doé1eur a un refpeél: égal pour les Decrets
de
c~s
deux Papes.
11 n'
a
pas manqué de
cíter
le dern ier contre le peché Philofophique
,
&
contr 1'
Herefie , qui réduit préfque
a
rien le grand Commandernent de l' amour
'de
D ieu .
S'
il
n' a
pas cité le Decret
du
feptiéme de
'Decem b~e
1690.
cela
n'
é.
toit pas néceffa ire ,
&
des raifons de prud nce
l'
ont
pu
dffpenfer d, en
par..
ler.
Il fuffi t
qu'
il ait rejetté
&
combattu toutes les Propofitions,
foit
de
la
Morale relachée , foit de la Morale outrée, qui font condamnéq:s
par
ce
De–
cret, quand
l'
occafion s' en
efi preíentée .
CHAPITRE
V 1 1 I.
Du
Pe,hé Philofophique.
E
Ntre les Regles generales de la Morale Chrét:ienne que le Pere Alexan .:
dre établit , celle-ci ell une des plus importantes : (
b)
A ttentio animi ad
aélionis pr.mitatem, non efi neceffariá ut peuatum imputetur. Afm que le peché nous
foi t impute , il n' efi pas neceffaire que nou.t ayons fait attention
a
la malice de l' ac–
tion .
On ne peut prouver plos folidemenr une propofition , que le Pere Ale–
xandre prouve cette Regle par l' Ecriture
Sairite,
par S. Augutlin ,
&
par S.
Bernard .
.
Elle eíl: fou tenue par les Ceofures de la Faculté de Paris ,
&
de plufieurs
Eveques de_France, qui ont condamné l' opinion contraire , défendu e dans l'
infame Apologie des Cafuiltes,
Corn me fauffe , erronée, fcand11leufe, contraire d
¿>,
Ecriture Samte
,
aux Perer de l' Eglife
,
&
aux Frieres des
Fideles
,
qui reconneif–
f ent des
pec~ez
d' ign0Mr1ce
;
&
comme fou rni/fatzt des excufes aux pecheurs
,
a
la
ruine de leurs Ames
•
Soucenir , comme
f
it
l' Auteur Anonyme , qu' il eft
ne–
ceffaire afin que nous foym1s coupables devant Dieu·, que nous ayons
fait
at–
tention qu'
Í}
y
avoit du mal
a
ce que
füJU S
fa ifions
;
e' efi: foutenir que les
blafphemes de Saul
&
fa
perfecution concre les Chrétiens ne
1'
avoi ent point
rendu coupable devant Dieu, parce qu' il n' avoit point fa it d ' attention qu'il
y
avoit dt1 mal en ce qu' il fai foir • ( e) C'
eL1
donner un démenti
a
Saint
Paul ,
( a )
Pag, 18,
( b)
Tom, 7, e,
4.
11rt,
tmi,
Reg. 7•
p.
3z.o,
(e ) I.
Tim.
l,
13.