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O P U S C U L U M
VIII.
8t7
qu'
il mange
&
qu'
il
boive :
&
il le trompe. Il le fait
manger ,
&
penda
ne
qu' ils font
a
table Dieu fait entendre
fa
voix au vieux Prophete qui
r'
a
ramené,
&
il
fe fert de lui pour lui fignifier
fa
Sentence •
Voici ce que dit le
Seigneuf
:
parce que vous
n'
avtz pas obi!i
a
ma parole
'
&
que
'fJOUS
n'
avez point
gard!
le
commandement que
le Seigneur votre Dieu vous avoit fa it
,
votre corps
mort ne '[era point porté att Sepulchre de vos Peres
•
L'
homme de Dieu
s'
en retourne ,
&
comme il eíl: en chemin ,
Dieu
le
livre
a
un
Lion qui le met en picces
&
qui le tue •
L'
intention de ce Pro–
phete étoit bonne.
11
avoit agi fur fon autoricé .
Il
ne feroit pas retourné ,
&
il
n'
auroit point mangé
ni
bu a
Bethel ,
s'
il avoit
f~u
qu' il mentoit •
Cependant cette probabilité extrinfeque ne l' excufa pas devane Dieu , parce
qu'
il avo-it contrevenu a fes Ordres •
Comme les Regles du Pere Alexandre font prefque toutes foutenues de
t'
aut0rit~
de Saint Thomas , done la doétrine eíl: la plus probable
&
la plus
füre daos la pratique , felon
te
Jugement de l' Eglife; l' Auteur Anonyme
croit
la
pouvoir éluder par cette figure
d'
un petit Rhetoricien de College
º
,, 11 .
feroit, dit-il, inutile de
s'
arreter au paílage de
S.
Thomas,
(a)
que
le
,, Pere Alexandre cite pour appuier
fon
opinion , d' autant que ce paffage
,, porte folutíon avec foi .
11
en eíl: ·de meme de plufieurs atatres textes de
,, ce Saint Doaeur , que
le
Pere Alexandre cite
fur
les propofitions prece–
,, dentes
&
fuivantes '
&
don t on ne dira ríen pcur
la
meme
raifon • "
Je
11e
doute poim
qu'
une
fi
méchante défaite
n>
~it
fait fentir
a
tous ceux qui
ont
lU
ce Libelle fans prévention , que les Regles
du
Pere Alexandre
fonc
les fentimens veritables de Saint Thomas,
&
que l'
A
non
y
me ne pouvant ré–
pondre
a
f
autorité
ni
aux raifons du Doéteur Angelique ,
n' a
pas cru
fe
pouvoir tirer d' embaras
que
par un trait pueri le de Rhetorique.
11
n' eíl: pas difficile de prévoir
quel
jugement Monfeignenf l'
Arthev~que
pourra faire de cette propoíition que l' Auteur Anonyme foC!ti en t :
(b)
L~
p•·ob4bilité extrinfeque fo"tldee
fur
la
fcule autorité d>un,
ou
de pluf1eurs Doéfeurs
,
fuffit pour rendre uí2e opinion fure dans
la pratique
•
On le peut deviner fans
peine , en
la
comparant
avec
la trnifiéme
de
celles
qu'
Innocent
XI.
con–
damna par fon Decret du deuxiéme . de Mars
1679 .
Generalement
lorfque nou1
41giff
ons fur le fondemen t d' une probabilite, foit intrinfeque; e' efi a dire fondée fu.,
la
ra.ifon, foit extrinfeque;
e'
efl
a
dire fondée fur
l'
autorité , quelque ·/egere que {oie
la
probabilité
,
nous agiffons toújours prudemment
,
pourvu que
l'
on ne [orte pas de1
-
limites- de
la
probabilité
.
GEN E R AT I M
dum probabilitate
,
five intrinfeca
•
fzve extrinfeca
,
quantumvis tenui
,
modo
a
probabilitatis finibus
n<Jn exeat-ur
,
confifi
aliquid
agimus,
f
emper prudenter agimus.
CHA P IT RE
VI.
De la Probabilité
•
L ,
Anonyme
(e)
n' en
& meure
¡>as
la
:
il
combat
encore
opinifttrement
cette
R~g le
que
le Pere Alexandre érabiit au fujet de l' opini!h eré
~
lme des
filles
de
1'
orgue1l •
LetbaUS pertinacittZ
reus
e,fl quifquis
opitJionem
.
f
f f
4
t'1
·0-
fa)
Dift:
p.
14.
(b) Prnpolitions de l' Auteur
Ano•1yme J;>ift:
p..
i~
-
11121.
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s.~
.Art.
18.
Rtg.
6.
pag,
4.9í·