Table of Contents Table of Contents
Previous Page  843 / 1328 Next Page
Information
Show Menu
Previous Page 843 / 1328 Next Page
Page Background

0

P

U S C

U

L U M

Vllf:

~h ~

'té .

le Direéteur eíl:

le Medecin des ames qui fe confient

a

fa

conduite

º

Divintt .dnimarum Me!icina1 nos Miniflri

&

adjutom fumuI

,

quicumque aliis

priefidemus ;

dit Saint Gregoire de Nazianze • (a) Done dans la concurren–

ce ·de deux opinions dont l' une e!l moins probable ,

&

qui Bate la cupi–

dité ,

i'

autre pl11s probable

&

qui

fa

vorife la loi , il doit perfuader au

penitent· celle

!}Ui

eíl: la plus probabla , autrement il peche contre les de–

voirs de fon miniíl:ere , il expofe le falut dé fon penitent . Et comme un

malade feroit dépourvu de raifon

&

de bon fens , qui pr·endroit un reme–

de

qu' il croiroit p\us probablement lui devoir donner la mort , que lu i

rendre la fanté : de meme un penitent feroic ennemi de fon falut, s' il

fui-·

voit les opiniom de ces Iaches Direéteurs qui lui propofent une opinion mo–

ins probable daos la pratique , dans la concurrence de celle qui

efi

la plus

probable

&

Ja pl us

fu

re.

Un

}tlge

doit

ro~jours

prononcer felon

les Regles de l' opinion la plus

probable

&

la plus Cure : autrement il feroit temeraire

&

injuíl:e en pro .

non~ant

en faveur d' une caufe dont le droit feroit douceux

&

incertain ;

par exemple ,

fi

l' on intente un Procés

touchant la validicé d' un Teíla–

ment , que les legataires la fou tiennent , que les heritiers la conteftent ,

fi

les heritiers ont des raifons plus fortes

&

plus probables ,

&

que les lega ,

taires n' en ayent que de probables ; e' eíl:

a

dire , qui ont plus d' appa–

rence que de folidité , qui ne font point fondées for la loi , mais feule–

ment fur l' aucorité . ci' un , ou de deux Jurifconíultes, n' eft-il pas évident

que le droit des Jegataires eíl: doureux ,

&

par confequent gue le Juge ne

peut prononcer en leur

fa

veur , ni déclarer le Te(lament valide

'?

Nous

avons un tribunal interieur dans n6tre confcience • La raifon eíl:

le. Juge ,

les parcies font Dieu

&

l' homme, la loi

&

la concupifcence , d'

ou

vient

que Diett par Ja bouche de fon Prophéce , die :

Judicate inter me

&

vineam

meam

;

jugex entre moi

&

ma vigne

?

e' eíl: ·a-di re , entre moi

&

m<:m

peuple . Dieu eíl: quelquefois cité devane ce Tribunal quand

il differe l'

accomplilfement de fes promelfes , l' homme par une faint e préfomption en–

treprend de faire inll.mce centre fon Dieu , mais Dieu gagne toujours

fa

caufe au jugement de la raifon

m~me . ,

quand elle eíl: droite, elle

reconno~c

qu' il eíl: le ma!tre , qu' il accomplira fes promelfes quand il lui plafra; qn'

il

lllOUS

fera tot1jours grace '

&

qu' il ne doit rien

a

fa

creature. (

b) Vt

juftifo.·.

ceris in

fe1·monibus tuis,

&

vincas cum judicaris.

Mais d' autres fois 1' homme eíl:

cité

devant

ce

Tri.bunal comme un cri–

minel ,

&

Dieu deviene

fa

partie ;

&

e' eíl: Jorfqu' il exige de lui l' accom–

pliffement de la loi , l' obei{fance

a

fes CommandemeHS ' comme il

lui a

promis en íon Bapteme . Dans cette caufe l' horome a de fon c6té en cer–

rains cas Pílrticuliers quelques raifons probables qui favorifent

fa

cupidiré ;.

Dieu en a de plus probables qui favorifent fa Loi ;

fi

done la raifon veu t

·prononcer en faveur de la cupidité,

&

comre la Loi de Dieu, fon jugement

fera temeraire

&

injuíle, puifqu' elle ne rendra pas

a

Dieu ce qui lui eíl

du:.

Reddite qutt funt Dei Deo

. L' amour que nous devons avoir pour Dieu nous oblige

a

procurer

fa

glo ..

lr~,

a

étendre fon Empire ,

a

employer ·rous les efforts de n6tre zele

pm1:

fa1re rendre une obéiffaqce parfaite

a

fes divines Loix. Or un Direaeur qm.

confeille ' ou qui permet

a

fon penitent de fuivre une opinion

moín~

pro–

bable , n' employe pas cous fes

foi ns pour

lui

infpirer une obé1íla

m:

par·

(&2

Orat.

I ,

(b) Pfalm.

) o--.