DA P
bien fous quelque ombrage naturel ou artificiel: c'eíl:-
13.
qu'il faut planter ces freles arbriífeaux, apres les
avoir arrachés avec beaucoup de précaurion, de
crainte de bleífer leurs racines fibreufes larérales
d'otl dépend leur reprife; on les efpacera de cinq
a
fix pouces pour pouvoir les lever en motte le prin–
tems fuivant qu'il conviendra de les placer
O tl
l'on
veut les fixer:
ces
tranfplantations doivent fe faire
a
la fin da vril par un tems doux
&
né~ul~ux.
'
Les lauréoles forment des touffes epalÍfes d un
verd grave
&
glacé dont l'eífet eft tres-agréable dans
les bofquets d'hiver
&
d avril (
voyet
l'
artic!e
Bos–
QUET,
Suppl. );
comme ils fontd e la plus baífe ftature,
i l conviene de les placer fur les devants des maffifs;
ils ont le mérite fingulier de fe plaire
a
l'ombre;
qu'on en garniífe done le pied des arbres, qu'on en
jetre
c;a
&
la
autour des hautes cepées, dans les
taillis qui dégarniífent_du bas, ils en rhabilleront le
fond d'une maniere tres-gracieufe
&
tres-pittorefque:
on peut les entremeler avec la variété
a
feuilles pa–
nachées que nous avons obtenne de graine.
· L'efpece
n°.
2.
eíl: indigene de l'Europe occiden–
tale ott elle croit dans les bois; fa rige droite
&
peu
fu bdivifée s'éleve fuivant
les
lienx de 3
a
7
pieds
de haut; elle eíl: cou verte d'une écorce cendrée
&
polie; fes feuilles font moins rapp-rochées que celles
de l'efpece précédente; elles font arrondies par le
bout, un peu blanchatres par-deífous,
&
d'un tiífu
léger; elles tombent en automne, mais elles com–
mencent
a
poindre dans les derniers jours de l'hiver:
c 'eft auffi alors , c'eíl: vers la fin de février qu'on
commence
a
jouir de fes fleurs; leurs pétales font
d'un rouge clair,
&
parfemés de petits globules
gélatineux
&
brillans; elles naiífent trois
a
trois aux
cotés
&
tout le long des pouífes de l'année précé–
dente. Ce bel arbuíl:e qui feroit remarqué dans
les
1
faifons les plus abondantes en fleurs, efr raviífant
daos le tems
oh.lanature nous l'offre; il ouvre
a
l'i–
rnagination la Garriere brillante du p.rintems ,
&
fes
feíl:ons purpurihs melés parmi les feuilles fe ches des
chenes, fonr un contrafte agréable : l'odorat r epofé
r efpire avec délices le parfnm délicieux qu'il exhale:
c'eíl: la premiere odeur dont fe pénetrent les vents
printaniers.
Cette
daphné
fe mulriplie
&
fe cultive comme
l'efpece précédente; mais illa fa ut tranfplanter ,en
automne ou en février; elle a deux variétés qn'il
faut propager par les marcottes en juillet, ou par la
greffe en approche au mois de mai; on jouira d'une
décoration charmante aux premiers jours de la be !le
faifon,
fi
on les entremele avec l'efpece commnn€,
&
fur-tout fi on les interrompt par la
daphn¿
nv.
3.
qui porte des flenrs blanches: nous
re~ar?~ns
celle–
ci comme une efpece, paree que les mdi v1dus pro–
venant de fa graine , confervent fans variation lettr
caraB:ere fpécifique, c'eíl-a-dire, gu'lls portent
coníl:amment des fleu rs blanches
&
des baies jaunes:
les baies des autres bois-gemils brillent d'un rouge
tres-vif
&
font nn bel effet au mois de juin: il con–
vient des-la d'en mettre quelques pieds daos les
bofquets de ce mois; la variété féminale
a
feuilles
panachées
y
trouvera auffi fa place.
-
Lorfque les bois-gentils foot livrés
a
leur naturel,
ils croiífent de préfé rence fous l'ombrage au pied
des cepées
&
ordinairement
a
l'expoíition du nord;
il convient done de les placer de la meme
mani~re
dans
les bofquets; quoiqu'on les rencontre dans les fables
gras
&
me me dans l'argile douce,
Oll
ils s'élevent
a
trois ou quat re pieds, c'e íl: daos le terreau végétal
qu'i ls fe plaifent le plus ; leur hauteur, le nombre
de leurs rameaux, la groífeur de leur tronc, le poli
de lenr écorce , l'abondance
&
l'éclat de leurs fleurs
font un langage muet qui donne aífez
a
conno1tre
leur got1t d _' ádé pourt 'et alimenr ; il efi tel qu'a
-)
DA P
l'aide des forces qu'ils y puifent, ils peuvent braver
les feux du jour. Auili ai-je v-u dans des platte-bandes
emplie.s d'excelleot terre au des bois-gentils de fix
a
fe pt.
p1~ds
de hauteu.r
~
de la groífeur du poignet,
~u01qu
tls fuífent €XpOfes
a
tOUS
les afpe8S du foleil;
Ils fo uffroient m8me la ferpette
&
le cifeau : on leur
avoit formé par la tonte
un~
touffe arrondie
&
élé–
gante fnr une tige droite
&
élaocée; il fuit de-
la
que l'ombrage
&
l'expoíition du nord leur font né–
ceífaires dans les terre.s manvaifes ou médiocres •
qu'ils peuvent s'en paífer, lorfque leur racine s'éteod
d~ns_
un
excel~erit
terreau ; mais que ces avantages
reums pourro1ent feuls leur procurer la plus riche
végétarion dont ils foienr fufceptibl es.
La
da¡Jhné
n°.
4·
cro!t d'elle-rneme eq Efpagne,
en Italie
&
en Provence : elle s'éleve
a
trois ou quatre
pieds fur une feule tige dont l'écorce eíl: de couleur
claire: les fleurs qui naiífent en grappes aux cotés
des branches font d'un
jaune-verd~ltre,
&
par con–
féqu nt de pen d'effet; illeur fuccede des ba.ies ci–
trines' qu'il faut planter en automne trois
a
trois
daos de petits pa niers enterrés
a
demeure ' o u bien
une a une daos de petits pots qu'on enfoncera au
printems dans •une couche tempérée: lorfque les ar–
buíl:e~
qu'eUes auront produits feront d'une force
convenable , on les fixera avec les mottes mmilées
par le p_ot dans les endroits qu'on leur a deftinés ; ils
réfiíl:eront aíi'ez bien au froid de nos hivers ordi–
naires.
L'efpece
n°.
5.
habite le midi de la France; ce
n'efr qu'un tres-petit .buiífon formé de pluúeurs
branches greles qui s'étendent fans ordre,
&
dont
les moins ioclinées n'atteignent guere qu'a un pied
de hauteur; elles devjennent rarement boifeufes dans
les pays fitués au nord &
a
l'occident de l'Europe,
&
le fruit n'y mflrit pas: cependant cet arbufte peut
y
braver a un certain point la rigueur du climat'
fi
l'on a l'attention de le planter daos
un~
terre feche
a
l'expofition du levant : dans fon pays originaire,
il aime
a
fortir des creva.ífes des rochers; ainfi la
culture lui répugne : ne remuez done jamais
1a
terre
a
fon pied' conrentez-vous cl'arracher
a
l'entour les
herbes qui pourroient l'affamer
&
l'étouffer ; fes
feuilles font perites, ovales, blanchatres, douces au
toucher,
&
luífantes comme du fatin , elles naiífent
fort pres les unes des atltres; c'eft de leur intervalle
au coté des rameaux que forteor fes fleurs qui font
blancbes, raífemblées en grappes étoffées
&
rem~
placées par des baies arrondies; on le multiplie de
la mcme maniere que l'efpece précédente.
Les montagnes de Genes
&
quelques autres par–
ti es de l'Italie fourniífent l'efpece
n°.
6;
elle par–
vient
a
la hauteur d'environ trois piecls; fes feuilles
font figurées en lance émouífée par le bour,
&
Ieur
deífous efr velu; les fleurs naiífent en grappes ame
cotés des branches'
&
fe montrent des les premiers
jours du printems ; il leur fucc_sde des baies ovales
qui rougiífent en muriífant; on cultive cette efpece
comme celle
n°.
4
&
J.
C'efr au plus haut des Alpes qu'on rerrcontre des
tapis étendus de la
daphné
!l
0
•
7·
qui eft
parure
&
le baume des rochers. Cet. humble arbriífeau ne
s'éleve guere qu'a un pied fur plufieurs riges
épar(es
dont quelques-unes font trainantes ; fes feuilles font
étroites
&
femblables
a
celles dulin' mais plu cour–
tes , d'un tiffu plus fort, moins aigues
&
plu rap–
prochées; elle fubfiíl:ent durant l'hi ver. Chaque
branche efr terminée par
011
bouton applati entouré
de feuilles
:
aux derniers jours d'avril ce bouton
s'ouvre
&
doone na1ífance
a
une ombelle de fleurs
d'un po urpre
d air
tres-brillant qui durent ou fe fue·
cedeo t tour le mois de mai,
&
exhalent au Ioin une
odeur d ' licieufe un peu analogue
a
celle des petits
ceillets ou mignardifes; leurs t ubes font plus étroit ·