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53

2

e

o

~1

prétentions. Manuel, fans refpea pour Ieur caraétere,

les fit mettre en prifon : cet attentat ne refia point

impuni. Les

V

énitiens porterent le fer

&

la flamm e

daos fes états ,

&

il n'obtint la paix qu en fe

~oa­

mettant

a

leur payer

un

tribut annuel. Ce prmce

qu'on ne pourroit jufiifier de perfidie,

fi

ce crime

n'eut pas été celui de fon fi ede barbare , mena fur

le trone la vie d'un moine aufiere. Sa crédulité

'fuperfiitieufe étouffa en luí le germe des talens

&

du génie.

n

eut certe foi morte

&

frérile qui rétrécit

l'efprit fans exciter

a

la

vertu.

ll

mourut dans fon lit,

apres un regne de trente·huir ans.

CoMNE E

e

ALEXIS )' fils de Manuel, n'avoit

que douze ans , lor.fque la mort de fon pere le ren–

dir po!feífeur de l'empire. Sa tutelle fur confi ' e

a

Andronic

Comnene,

fon parent , qui n'ufa de ce titre

q ue pour dépouiller fon pupille. Ce prince ambitieux

fe fit d'abord a!focier a Pempire : ce premier pas

l'anha rdit

a

commettre un plus grand crime. Quel–

q ue

tems apres, il fit ma!facrer le jeune prince dont

le corps fu t jetré daos la mer, afin qu'il ne

refi~t

fur

la t erre aucun vefrige de cette atrocité.

I1

ne régna

que trois ans.

COMNENE

e

ANDRONIC), fils d'Ifaac

&

neveu

d.

e Calo -jean, monta fur le trone de Coníl:antinople

apr' s la mort du jeune Alexis, qu'il avoit fait empoi–

fonnér. Guillaume, roi de Sicile, lui déclara la

guerre fous prétexre de venger le meurtre du priAce

infortuné. Andronic, apres un melange de fucces

&

de revers, fut vaincu

&

fuit prifonnier. Le vain–

q ueur, avant <.le

l'envoye.r au fupplice, lui fit ef–

fuy er les plus cruels outrages.

11

ordonna de

luí

ere–

ver

un

reil

&

de lui lai:!Ter l'autre, afin qu'il fut le

Ípeétateur des humilíations auxquelles il éroit con–

damné. Ce rafinernent de cruauté déshonore fon en–

~emi

qui le fit prornener dans les rues de Confian–

tinople ' monté fur un ane'

la

tete tournée en ar–

tiere , tenant dans fa main la queue de !'animal pour

lui fet vir de

fc~ptre

;

&

a

u

lien de diademe, on

cergnit

fon frqnt

d'une botte d'ail. Les femmes in–

fultant

a

fon malheur' vami!foient contre lui les

plus horribles imprécations; les enfans lui jettoient

les. plus faJes ordures au vifage. Son plus grand fup–

plice fut de n'exciter am:un fentiment de pitié.

11

fut

enfuite étranglé. Le pe uple furieux mit fon cadavre

en pi eces. Les femmes fureot les plus acharnées

a

Iui porter des coups.

Il

n'

étoit qu

e dans la feconde

année de fon regne qui fut enco.re trop long pour le

bonheur des peuples. La famille des

Comnenes

fut

éteinte par fa mort. (

T

-N.)

COMODI,

f. m.

(Hijl. nat. Botaniq .)

Les Brames

nomment ainú une plante du Malabar que Van-Rhe ede

a

fait

gra•·er, avec la pluparr de fes détai ls, dans fon

Iiortus

M

a.labaricus, volume

11,

planclze LI, page 79,

fous le nom de

nir caramhu;

c'eíl: le

juffi.cea r repens,

jlorihus pentapetalis decandris, pedunculis folio lon–

giorihus

de

M.

Linné, dans fon

Syflema naturce,

édi.tion

12

,

imprimée en

1767

,page

297.

C'efr un e plante vivace,

a

tige cylindrique, ram–

pante' de trois a quatre pieds de longueur fur trois

a

trois lignes

&

demie de diametre, ramifiée en nom–

bre de branches alternes, cylindriques, fimples,

relevées, fonguenfes, fiíl:uleufes, liífes, luifantes ,

verd -blanchatres du coté expofé

a

l'ombre,

~

rou–

geatres du coté expofé au foleil.

Au-defious de chaque branche fort un faifceau de

racines fi.breufes,

blant:h ~tres

&

rougeatres, aqueu–

fes

&

fi.fiuleufes , longues d'un pouce, accornpa–

gnées de trois ou quatre tubercules ovoides, longs

d'un

a

deux pouces ' deux a fix fois moins larges.

Les feuilles font difpofées alternativement

&

cir–

culairement le long des ti ges elliptiques' obtufes

a

l'extremiré' pointues a!Jeur origine' une

a

deux

fois

plus lorigues

que

larges,

entieres , tendres ,

e o

I\1

verd-brunes, luifantes, relev 'es en-de!fous d une

cote ramifiée de trois

a

quatre paires de nervures

alternes,

&

attachées aux riges fans péd' cule, fous

un angle de quarante-cinq d ' grés,

a

des difranc s

égales' a-peu-pres a la moitié de leur longueur.

De l'ailfelle de chacune des feuilles fup ' rieures

fort une fleur une fois plus longue qu'elles,

y

com–

pris le péduncule qui les porte

&

qui efi prefqu ' gal

a

leur longueur.

.

Chaqu,e

fle.ur

efi

her~aphrodite,

polypétale com–

plette, reguhere, pofee au-de!fus de l'ovaire. Elle

coníifie en un ovaire cylindrique, long de huit

a

neuf\ lignes' deux

a

ttois fois moins large; en un

calice verd'

a

cinq feuilles triangulaires ; en une

co~

rolle trois fois plus longue '

a

cinq pétdes orbicu–

laires blancs'

a

racine jaune' ouverte en étoile d'un

pouce un quart de diametre,

&

en dix étamin es

auffi courtes, verd-claires,

a

antheres jaunes. Le

. fryle de l'ovaire s'éleve

un

peu plus haut que les

~tamin es

,

&

efr te:miné par un iligmate cu,bique

Jaune, marqué de cmq úllons rayonnans en etoile.

L'ovaire en mt1riífant de vient une capfule ovoide

Iongue d un pouce, deux fois moins large,

a

cinq

loges, ne s'ouv.rant

poi~t,

&

contenant un grand

nombre de grames ovo1des, Iongues d'une lígne

blanchatres.

'

Culture.

Le

comodi

croit au Malabar , au bord des

rivieres'

a

une petite profondenr fous les eaux.

Ufages.

Les Malabares n'en font aucun ufage.

Remarque.

Le

comodi

fait un genre particulier de

plante qui fe range naturellement dans la farnille

des onagres,

Oti

nous l'avons placé.

Voye{

nos

Fa–

milles des plantes, vol.

11,

pag.

8-S.

(M.ADANSON.)

COMPAIR, adj.

(Mujiq.)

corrélatíf de lui-meme.

Les tons

compairs

dans le plain-chant, font l'authente

&

le plagal qui lui correfpond. Ainú le prernier ton

efr

compair

avec le fecond, le troífieme avec

le

qua-·

tri eme,

&

ainú de fuite: chaque ton pair eíl:

compair

avec l'impair qui

le

précéde.

Voye{

ToNs

DE L'É–

GLISE, (

Mujiq.) D iél. raif. des Sciences,

&c.

(S)

§

COMPARAISON,

f.

f. (

Belles-Lettres.)

Daos

la

comparaifon

tantot l'on ne voit l'objet qu'a travers

l'image qui l'enveloppe, tantot l'objet fenfible par

lui-meme fe répete comme dans un miroir.

La

~re~i e re

efpece efr ce qu'on appelle

mttaphore

o

u

allegone ;

la feconde efr plus proprement úmili-

tude ou

comparaifon.

·

Le mérite de la

comparaifon

efr daos un rapport

imprévu

&

frappant.

Les hommes ont peur de la mort

dit Bacon,

comr'!e Les enfans ont.peur des ténebres

e

a):

La fleur de la ¡euneife Athémenne ayant péri au

fiege de Siracufe, Péricles comparoit cette perte

a

cell~.que f~roit

l'année fi on lui otoit le printemps.

L 1ntent10n la plus commune dans l'emploi des

comparaifons

efr de rendre l'objet plus fen fib le.

Lucain veut exprimer le refpeét qu'avoit Rome

pour la vieilleífe de Pompée

:

it

le compare

a

un

vi eux: chene chargé d'offrandes

&

de trophées.

«

Il

ne tient plus

a

la terre que par de foibles raci–

nes, fon poids feull'y attache

enc~re;

c'efr de fon

,. bois, non de fon feuillage ,

qu'il

cottvre

les

lieux

" d'alentour; mais quoiqu'il foit pret

a

tomber fous –

'' le premier effort des vents , quoiqu'il s'éleve a

u–

" tour de lui des for ets d'arbres dont la jeune:!Te eft

H

dans toute fa vigueur, c'efi encore lui feul qu'on

" révere ''·

Le Ta:!Te avo·

peindre l'effet des charmes d'

Ar-

mide, quoiqu'a emi voilés, fur !'ame des guerriers

quila virent paroitre dans

le

camp de Godefroy.

(a)

Lucrece l'avoit

d.it

avaot lui:

Nam vtluti pueri trepidan.t,

at'}ue

omn.i.a ca!cis

In. ten.ehris muuunt ;jic n

os in luce

timemus ,

lnterdltm nihilo

qua font

metuen.da

magis quam

Qua!

pu'fi.

in. unebris

pavitant

,

fogiumque

futura.