COM
tamifications des nerfs qui adherent
a
ce vifcere ;
paree que l'inertie de la capacité offenfée ne fauroit
s'oppoíer d'une maniere vié.torieufe
a
l'impreffion
du mouvement qu'elle a
re~u,
a moins que la force
avec laquelle elle réúfieroit
a
u choc ne fut propor–
tionnée
a
{a
maífe; t'efi ce qu'on pourroit apprécie,r
&
donner
a
entendre par un fair bien naturel
&
aifé
a.
concevoir
:
par exemple , fi quelqu'un jettoit une
p1erre contre un arbre de médiocre groífeur ,
il
eft
ce~tain
qu'elle.cauferoit une émotion par fon choc,
qm
pa~roit
fenfiblement jufqu'aux plus pe tites brf!n·,
ches de l'arbre , paree que fª
r~fifiance
tro.p foible
n'ayan~
pu s'oppofer a la force qui l'a follicité
a
f.e
n:ouv01r, le coup a détermin&plus
on
moios d'émo–
tiQn
ou de vibrafions confécutives, jufqu'f) ce que
le. mouvemenr fe foít
ré~llement
confomm·é pour
la1ífer l'arbre dans fon pr_emier état de repos.
11
en arriveroit qe
in
eme par rapport aux ,fluides
expofés
a
nos fens; car fi un corps étoit pouífé dans
11n volume d'eau déterminé, la percuffion de ce
corps produiroit un déplacement des particules du
.fluide , de maniere que tputes en (eroient fucceíij–
vement agitées;
&
il efi conftant que cette agitation ,
déterminée· par l'effet 'de la percuffion, ne repren–
droit qu'apres un certain tems fon premjer érat de
repos, que cette confufion de roouvement ne ceífe–
roit
~uffi
qu'a propottion qu'il fe perdroit, pour
laiífet le fluide dans fon premier état de tranquillité.
Si nous comparions maintenant la tete
&
l'épine
vertébrale au tronc d'un arbre, dont les .extrémité5
du corps feroient comme les branches' nou,s pour–
rions rendre fenfióle l'explication des effets que
·pourroit produire la percuffion fur l'économie
411Í-
male, c'efi-a-dire, jufqu'oti elle produit:oit quelque
dérangement dans l'ordre de la circulation.
Il
eft done évident que Iorfque l'impreffion d'un
corps arrive fur une partie fenúble, elle la tend ou
elle la rompt, d'ott
il
réfnlte une fenfation qui n'eíl:
plus fimple, mais compliquée
&
douloureufe; alors
les organes des fens qui font frappés par ce cprps ,
étant irrités fuivant les divers dégrés de la flexibilité
c:le la partie frappée, il doit
en
réfulter que les chocs
impriment un
mouvem~nt
proportionné
a
la force
<jui les fait agir,
&
~
la nature foíble ou forte de
l'organe qui le res:oit. L'on voit par-la que l'aétion
que nous rapportons a la
commotion'
eíl: tout-a·fait
différente du contre-coup , paree que le propre de
ce dernier efi de contondre , de rompre o u ·de divi–
fer; au lieu que dans la
commotion
il
n'y a ni fraéture
ni conrre-coup.
Lorfque la percuffion fe fait fentir fur une étendue
peu élafiique ;elle rompt
la
partie quila res:oit, ou
bien fi la partíe réfifte tr<<>p·, le coup eft intérienr
&
fe porte quelquefois fort avant; mais file co.rps cho–
q'uant agit fur une large fnrface , cette impreffion
n~
trouble réellement nos folides que par une impul–
fion femblable a une agitation confufe
&
indétermi–
née, laquelle eft auffi fpécifiquement le propre de la
commotion.
Ainfi , ces príncipes pofés , examinons
ce que doit produire un coup appl.iqué fur la tete ,
a-fin de
conc~voir
la révelution qu'éprouvent nos
fluides dans Ieurs diamerres.
. Toute la
t~te
eíl: ébranlée
a
l'infiant du coup, les
liqueurs -f9uffrent au{Ii un mouvement inverfe, qui
continue
t~nt
qu'elles trouvent des vaiífeaux de oom–
munication; la
commotion
qui arrive
a
l'infiant
au
cerveau ' l'oblige
a
s'abaiífer en quelque forte '
&
a
S~éloigneT
'de la dure-mere; les vaiífeaux qui l'u–
niífoienr ( pour ainfi dire ) , avec ceux de la pie–
mere , fe gorgent plus ou moins, mais ne fe rom–
pent pas, fans
cel~
i:J
y auroir contre-coup; il s'en–
fuit non-feulement la íl:agnation des liqueurs dans
ces vaiífeaux , ma.
s
meme clans ceux du cerveau,
qui
produit engorgement; cette compreiflon alors
Tom' 11!.
COM
~íl: ~ccómpagnée
de fymptomes qui ne font plus
eqmvoques ; le malade fans connoiífance
&
fans
mouvement, touche bicmtót
a
fa fin' s'il _n'eft fe–
couru promptement.
L'on fent tres-bien que les caufes qui peuvent
dé_terminer
~e ~emblab,tes ~aladies,
ne manque–
roient pas
d
arnver, d apres
la
preffion fubite
&.
violente de l'air corrtre nos fotides, foit que cela
ñtt
occafionné
par
l'explofton de la poudt:e ou
du
ton–
nerre, foit encore que éela arri"!át par la ch{he d'une
botte de paille ou de foin, d'un matelas. o
u
d'un
lit
de plull)e, o u bien encare par la réfiíl:ance d'un vo•
lurpe d'eau aífez confidérable qui offriroit une fur–
face plane, dans laquelle l'on fe précipiteroit d'aífez
haut
la
tete la premiere; car c'efi pour s'en garantir
que les nageurs ont l'attention de joindre les mains
au-deífus de la tete pout fendre Ía colonne d'eau.
11
n'arriveróit pas non plus d'accident a celui qui feroit
to,mbé fur fes pieds , fur fes genoux ou fur fes feífes,
fila colonne vertébrale n'e('tt point frappé l'occipi–
tal, &
déterminé l'ébranlementfurune large furface
du crane.
Il
n'y a pbint de doute que cene foit
a
l'impreffion
de femblables mouvemens qu'on doive attribuer l'e.f–
fet de la
commotion,
paree que les folides n'ayant pu
etre divifés' il s'eít: engendré ( pour ainfi dire) des
mouvemens ifochrones , qui ont fucceffivement
éb:anlé
tou~
les organes des fenfations , pour pro–
dmre les derangemens que nous avons expliqués
précédemmen't. De plus, les nerfs qui fortent par
les trous fymmétriques de la bafe du cráne ne re-
.
/\
'
cevant pas m01ns les memes impreffions
&
fenfa-
tions qui, comme nous l'avom remarqué, paífent
!ufq~'aux ~us ~etites
extrér;lités de l'arbre frappé,
1l doit coníecut1Vement en refulter que l'ébranle01ent
que les nerfs ont fouffert, ainfi que les ganglions
frS'heno-palatins , décoLtverts par
M.
Meckel
[a],
d'ott fortent les rameaux de la cinquieme paire
pour former l'intercofial avec fes communjcations:
peuvent nous fournir matiere
a
l'explication des ac–
ci?ens les plus urgens qui arrivenr par l'effet de
la
commotion:
nous devons done coníidérer les nerfs,
lotfqu'ils fortent du cerveau, ainfi que leurs gan–
glions , comme aurant de di vifions de branches de
ramiñcations ou de ñlets de nerfs qui partent d'un
meme tronc, afin que nous rendions raifon des mou–
vemens fympatiques qui arrivent a l'économie ani–
rnale , dans l'inílant
Oti
quelque partie eft .affeél:ée
par la percuffion de quelque corps, lorfqu'eUe eft
capable de produire des dérangemens.
Nous voyons , d'apres tous
ces
raifonnemens,
que les exemples que nous fonrniífent tous les effets
de la percuffion, nous font juger, ave
e
beaucoup
de
certitude , qu'ils ne fauroient arriver dans aucunes
parties de la tete, que le jeu de l'hydraulique , qui
s'exers:oit auparavant, n'en foit dé.rangé; car tous .
les fluides , pour ainíi dire , refoulés dans leurs
diametres' n'ayant pas le tems .de céder Iibrement
a
l'ébranlement déterminé,
&
de vuider les lieux du
cerveau comprimé, une partie
du
fluide par fon re-–
flux précipi,té, s'infiltre
&
s'extravafe dans la fubf–
tance des parties, pour produire par la fiagnation
des líqueurs, le coma, le carus, l'apoplexie, lapa–
ralifie , l'oppreffion , les ñevres irrégulieres , les
fyncopes , les douleurs ñxes
&
poignantes dans
les
parties oü cet ébranlement fe fait fentir.
Lorfque dans l'infrant du choc il arrive
le
faigne•
ment
cln
nez, des
y
e
IX,
de la bouche
~
des oreil·
les, avec le vomiífement ou l'iífue involontaire des
9éjeétions ; ces accidens font les effets de l'effer–
'~"/ efcence
pu
clu
mouvement inverfe,
&
pour ainfi
dire tumultueux de nos liqueurs; c'efi pourqu01,
(a)
Mémoires d.e
~:AcadémieRoyale
des Sciences de
Berlín,
'l'om.
V, P· "14·
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