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CHE

enfuite cendrée dehors , brnne intérieurement ;,

comme laineufe ou fongueufe.

Sa racine efr bJanehe, recouverte d'une écorce

brune.

Ses feuilles font alternes, difpofées circulairement

autour des branehes, elliptiques, pointues aux deux

extrémités ' longues de huir

a

neuf pouces ' deux

fois

&

demie

a

trois fois moins larges' entieres '

iuifantes, verd-noires deífus, plus claires deífous,

relevées fur les deux faces d'une cote longitudinale

épaiífe' ramifiée des deux cotés de quatorze a quinze

paires de nervures alternes, prefqu'oppofées, por–

tées fur

L111

pédicule cylindrique ' huit

a

dix fois plus

court' attachées autour des branches' a des difian–

ces d'un

a

deux pouces '

&

écarté fous un angle ou–

.vert a peine de

4)

dégrés.

Chaque branche eft terminée par un corymbe,

formé de neuf

a

dix épis ' auffi longs

e les feuil–

les , arqués en

has:~

velus, verdatr-es, portant cha–

cun dans Ieur moitié

ft~p-érieure

enviran vingt fleurs

hlanehes

1

ouvertes en étoile, de trois lignes de dia–

metre, portées fur un péduncule une fois plus long,

&

éearté fous un angle de 4) dégrés d'ouverture.

Chaque fleur eft hermaphrodite, polypétale com–

plette, pofée fur l'ovaire; elle confifie en un ovaire

petit, dvo1de, long de deux lignes , prefqu'une fois

moins large, couronné par un calice

a

cinq feuilles

petites, une fois plus courtes , triangulaires équila–

térales' pendantes • perfiftentes ; en une corolle

a

cinq pétales blancs, triangulaires équilatéraux, tres–

velus ou laineux, ouverts horizontalement en éroile,

&.

en dix étamines de meme longueur ' blanehes

a

antheres rouges , dont cinq relevées droit,

&

cinq

épanouies horizontalement; a leur centre s'éleve un

ílyle couronné par un ftigmate fort court.

L'ovaire en muriífant devient une baie ovo!de,

affez femblable au raifin, appellé

boumajlos

par les

Grecs, longue d'un pouee un tiers, d'un tiers moins

large, d'abord verte

&

velue, enfuíte bleu-noir,

liífe'

a

chair brune intérieurement' fucculente' vif-

,

queufe, a une loge, contenant un oífelet ovoide ,

long de neuflignes, prefqu'une fois moins Iarge,

a

amande

blanch~hre'

femblable a une aveline.

Culture.

Le

clzeru

croit au Malabar, dans les terres

montueufes, au bord des forets

&

des rivieres : il

vi jufqu'a deux cens ans, toujours chargé de feuil–

Ies, de fleurs

&

de fruits. On le cultive communé–

ment dans les jardins femés en riz

&

en atttres grains

pour en éearter les oifeaux par fa qualité veni–

meufe.

Q ualités.

Toutes fes parties bleífées répandent un

fue rougeatre vifqueux, d'une odeur fort défagr ' a–

ble, tres-acre, brf'1lant

&

caufiique, comme celui

de la renoncule,

&

qni fe feche en larmes noires au–

fol il: fes fruits

&

fes fl eurs ont la meme fa veur

&

la meme cauílicité,

&

fon amande a un pe

1

d'acreté

&

d'amertume. Ses fleurs ne paroiífent pas avoir

d'odeur fenfible lorfqu'on les flaire féparément,

mais leur corymbe entier en répand une aífez

agréable.

Ufages.

Cet arbre efi en général pernicieux,

&

il

y

a des Indiens dont le corps devient enflé par un

fimp le attouchement de fes parties; rnais eette en–

flure fe diffipe facilement par un liniment funple de

lait de beurre ou d'huile.

Les Malabares font de fon bois des efpeces de ba–

teaux ou de pirogues, qu ils appellent

mansjous.

Les

peintres melent avec la chaux le fue rouge-brnn qui

conle de fon écorce

&

de fes fruits , pour peindre

d'une couleur ineffac;able lenrs toiles de coton. La

cécoélion de fes fruits dans le lait doux

:1

fe boit pour

la ga le , la lepre, les vertiges, les migraines ca

u{¡ '

es

par le froid, les coligues

&

a:utres affeB:ions produi–

tes par

des

humeurs pituitenfes. Le fue exprimé de

CHE

3

9

fo~

fruit

f!>l

de fon écorce, s'applique fur les dents,

&.

Il en d1ffipe la douleur en cautérifant

&

en brulant

le nerf;

il

cautérife de meme

&

excite des véficules

a

la peau fur laquelle on l'applique pour ouvrir les

tumeurs froides

&

indolentes.

Deuxieme efpece.

BIBO.

Les Brames appellent du nom de

bibo

une autre

p~ante

, appellée

tsjeero

par les Malabares , qui ne

dlffere du

cheru

qu'en ce que fes fruits font parfaite..

ment fphériques

&

noiratres.

Remarque.

Le

cheru

forme , comme l'on voit, un

genre partic.ulier de plante, qui vient naturellement

dans la fam1lle des onagres o1t nous l'avons placée.

Voyez

nos

Familles des plantes, volume JI, page 8z¡..

e

M.

ADANSON.)

*

§

CHESIADE,

furnom donné

a

Diane ,joitdu

mont Chejias dans L'íle de Samos

:~

foiz de La ville dt

Che{io en

1

onie.

11 n'y a point de mont Chefias dans

l'ile de Samos, mais un fleuve de ce nom.

Yoye{

les

Notes

du P. Hardouin fur Pline. Au lieu de

Cher_io

en

1

onie

,

il falloit dire

Chifium. Lettres_fur

l'

Encyclop.

CHEVAL ,

e

Myth.

)

cet animal étoit confacré

a

Mars cornme au dieu des combats. La vue d'un

cheval

étoit un préfage de guerre, paree que le

che–

val

eft un animal belliqueux. Enée eut

a

peine pris

terre en ltalie, que ponr premier préfage il vit qua–

tre

chevaux

blancs paiífant dans la prairie

~

auffi–

tot Anchife s'écrie: O terre étrangere, tu nous pro–

mets la guerre! Les Pe1-fes, les Arméniens, les Maf–

fag~tes

immoloient des

chevaux

a u foleil.Les Sueves,

anctens p uples de la Germanie nourriírent

a

frais

communs, dit Tacite, dans des bois facrés, des

che·

vaux

blancs , dont ils tirent des préíages; perfonne

ne peut

y

toueher en aueune maniere: le feul pre–

tre avec le prince de la nation les attachent

a

un

charriot facré

~

les aecompagnent ,

&

obfervent

leurs henniífemens

&

leurs frémiífemens. Il n'eft

point de préfage auquel non-feulement le peuple

mais les principau:x de la nation

&

les pretres

ajou.~

tent plus de foi.

e+)

CHEV

AL

de Troye'

e

Myth.)

les Grecs' dit Vir..

gile, laífés d'un fiege qui duroit depuis dix années

fans efpérance d'en voir la fin , eurent recours a

u~

ftratageme. Ils s'aviferenr de eonfiruire

~

fuivant les

le~ons

de Pallas, un

che-;;al

énorme , haut comme

une montagne, eompofé de planches de fapin anif–

tement joir.aes enfemble ;

&

ayam enfermé dans fes

vaftes flanes un grand nombre de guerriers ,

ils

pu·

blierent que c'étoit une offrande qu'ils confacroient

a

Minerve pour obtenir un heureux retour,

&

pour

remplacer le Palladium de Troye, qu'ils avoíent

enlevé. Les Troyens donnerent dans le piege,

&

croyant que ce

cheval

n'avoit été fait d'une grandeur

fi prodigieufe, qu'afin qu'il ne put entrer par les

portes de leur ville, ils en abat irent une partie des

murailles ,

&

placerent au milieu de Troye la fu–

nefte machine. Lorfque la nuit fut venue, les Grecs

qui étoient each 's dans les flanes du

cheval

de bois,

en fortirent par le moyen d'un cable

&

introdui–

firent dans les murs de Troye toute l'armée enne–

mie.

H

Cette fiB:ion qui nous paroit aujonrd'hui

fi

'' folle, dit M. l'abbé des Fontaines, éroit appuyée

,, fur une vieille tradition,

&

fur la crédulité des

, anciens peuples. La plupart des poeres Grecs la

,

fu ppofent. Plurarque , dans la vie de Romulus ,

»

affnre que l'on célébroit une fete

a

Rome en

»

commémoration de cet événement,

&

que pour

, cela on immolGit un

clzeval

au dieu Mars "· Paufa–

nias eroit que ce

cheval

étoit un efpece de bélier,

qu'Epéus imagina pour battre les murs de Troye ,

&

qu'on

y

fit une large breche par laque!le l'ar–

mée entra de nuit dans la ville. En effet Plme date

l'ufage du bélier

~

du fiege de Troye,

&

regarde