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t::AA
fes alliances:
i1
époufa la filie cadette d'Atanagilde, roi
des Vifigoths
~n
Efpa&ne. C'étoit l'illufire
Bn~neha~lt,
princeífe vra1ment d1gne de partager le trone d un
béros. Les noces furent célébrées
a
Metz avec la der–
niere magnificence,
&
les -deux époux vécurent
toujours
dep~is
dans une union que la vertu feule
oeut entretemr.
~
Un dégout malheureufement paífager que reifen–
tit Chilperic pour fa Fredegonde,
lui infpirale def–
fein de
la
l"envoyer: il demanda Galafon.te, freur
ainée de l'illufire Brunehaut. Atanagilde eut bien
de la peine
a
confentir
a
ce mariage' dont il craignoit
les fuites pour fa filie.
I1
exigea le ferment des Fran–
~ois,
comme Chilperic n'auroit jarnais d'autre fe
m–
me. La nouvelle époufe fut rec;ue
a
la cour de
Soif–
fons, avec les démonflrations de la joie la plus vive,
ou
plutot avec les tranfports du plus a.rdent amour;
mais ce n'étoit qu'un feu paífager; fa paffion pour
Fredegonde ne tarda pasa fe rallumer. Galafonte fe
voyant négligée demanda
a
repaífer eh Efpagne : ne
pouvant en obtenir la permiffioa, elle fit fes plaintes
dan~
l'aífemblée générale. Les feigneurs fe montre–
l"ent fideles au ferment qu'ils avoient fait a
u
roi des
1
Vifigoths,
&
obligerent Chilperic de renoncer
a
fa
concubine. La deffinée de Galafonte n'en devint pas
meilleure. Cette princeífe fut trouvée morte dans fon
lit, on l'avoit étranglée. Ce crime fut-il l'ouvrage
¿e
Chilperic'
0U
de Fredegond@
?
I1
eft
a
croire qu'ils
y
tremperent l'un
&
l'autre: au moins leur inrelli–
gence íl pres ce meurtte, autorife ce foupc;on: La
íeine d Auflraíie etu bien voulu vc:nger la mort de
fon infortunée freur; elle engagea meme Sigibert
dans une guerre contre Chilperic, qui pour l'appai–
fer
lui donna la dépouille de Galafonte.
CependantGontran, Chilperic &Sigebert s'aírem·
J:>lerent pour faire
le
partage des états de
Caribert.
Les feigneurs n'eurent point d'égard
a
ce qui pouvoit
convenir
a
chacun de ces princes : par exemple,
Avranche fe trouva dans le lot du roi d'Aufi:rafie.
.Tous trois avoient une grande prédileaion pour Pa–
l"is,
qui cependant n'offroit rien de cette magnificen–
ce qu'on admire en elle aujourd'hui. Son territoire
fut partagé entr'eux;
&
tous trois firent ter ent de
ne
point entrer daos la ville fans la permiffion d<rs
deux autres.
Incontinent apres le pattage, qui ne fut pas éga–
-lement au gré des trois princes , les Huns Abares
fi–
cent une irruption dans la Turinge. Sigebert, qui
étoit particuliérement intéreífé
a
les repouífer' fe
rnit auffi-tot en campagne ; c'étoit pour la troifieme
fois q1.1'il en venoit aux mains a vec
ces
peuples.
ll
!es avoit vaincus dans les deux premieres guerres;
.cette troifierne fut des plus malheureufes. Les Huns
¡aillerent fon armée en pieces ,
&
lui-meme fe vit
fur le point d'etre réduit en fervitude.
Il
étoit dans
la fituation la plus '"ritique
~
mais fa prudence ne
l'abandonna pas.
Il
eut recours aux préfens,
&
fa
~énérofité
défarma fes vainqueurs Les Abares luí
permirent de faire fa retraite ; ils firent meme allian–
ce avec lui,
&
le comblerenr de careífes. Gontran
étoit occupé 'Contre les Lombards, qui defiroient
joindre quelques provinces de fes états au royaume
qu'ils venoient de fonder en ltalie. Sigebert, profi.
tant de fon embarras, furprit la ville d'Aries, fur
laquelle il avoit des droits. Son avantage ne fut pas
de longue durée, les géntraux de Gontran reprirent
non-feulement la ville
d'
Arles, mais tneme ils con–
quirent celle d'Avignon fur Sigebert. Chacun des
princes afpiroit
a
fe revetír des dépouilles de l'autre.
Chilperic excité par Fredegonde, profite de la que–
!t'elle de fes freres ,
&
envoie contre le roi d'
A
ufira–
Íle Clovis, fon fecond fils, qui fe fignale par la prife
¿e Tours
&
de Poitiers. Sigebert
&
Gontran s'étant
récc¡)nciliés
~
les
villes
fureut
rendu~
a
le~us
premiers
CAR
maitres;
ii
y eut meme un traité : mais une difpute
eccléfiafrique occafionna une rupture entre Gontran
&
Sigebert. Chilperic
atre nti~
a
ce qui fe paffoit
a
la
cour de fes freres, crut devo1r profiter de leur rné–
fintelligente; il envoya ThéodebeYt fon fils fur les
terres de Sigebert. Ce jeune prince remportade tres–
grands avantages:
ma~s
le roi d'Aufirafie ayant fait
entrer fur le territoire de Soiífons une armée Alle–
inande , Chilperic fut contraint de demander la
paix: elle lui fur accordée par l'entremife des fei–
gneurs fran<;ois. Les trois freres promirent par fer–
ment de ne rieo entrepre- dre les uns contre les
an~
· tres. Ce ferment fut bien-tot violé : le roi d'Auflrafie
avoit
a
peine congéclié fes troupes , que Chilperic;
&
Théqdebert fon fils , ligués avec Gontran , repri–
rentles armes. Le premier entre dans laChampagne
~
q~'il par~o.urt
en brigand. Le fecond marche en Aqui–
tame, o u
1l
combat
&
meurt en héros. Cette mort ·
la
réconc!liati~n
du roi de
~ourgogne,
&
les
appro~
ches de
1
armee de Germame, fement la confiernac
tion
a
la cour de
Soi~ons~ ~hilp e ric,
a
u
défefpoir ,
fe fa uve dans Tournat, ou
1l
s'enferme avec Frede–
gonde
qui
y
accoucha d'un fils. Tout plie fons
le~
coups du monarque Aufiraíien ; tout fuit devant lui.
Chilperic, ou plutot Fredegonde, défefp érant d'é;o
chapper au péril, le fait aífaffiner ·dans Vi tri ,
oi1
il
étoit allé recevoir l'hommage des habitans. Ainfi, dit
M.
Velli , périt a
u
milieu de fes triomphes le mo–
narque le plus parfait qui eí'tt encore paru fur le tró–
ne Franc;ois : généreux
libéral, bienfaifant, jamais
fouverain ne régna avec plus d'empire fur le creur
de fes fujets ; intrépide dans le danger, inébranlable
dans le tnalheur,
il
fc;ut jufques dans les fers fe con–
cilier le refpea
&
l'amour d'un vainqne1J1r
qui
avoit
a
peine l'extérieur de l'humanité. Réglé dans fes
n:reurs., toi jufques dans fes inclinations, on ne le
Vlt pomt s'attacher
a
des objets qui
d
1
shonorent la.
majefi:é. On peut dire que fon regne fut celui de la
décence
&
de l'honneur : il eftt été celui de toutes
les vertus ,
fi
ce prince ettt fc;u vaincre le reífenti–
ment qui l'animoit
a
la perte de íon fre
re ; 1e carae)te re de Chilperic eft en quelque forte fa jufl:i.fication.
Il
avoit
a
fa mort qu{lranre-cinq ans, dont il avoit
régné quatorze. Sof! corps fut tranfporté
a
íaint Me.
dard de Soiífons '
Olt
il fut inhumé pres de Clotaire
r.
fon pere. Chilperic, profi.tant de l'aífaffinat commis
dans la perfonne de Sigebert , forr ele Tournai
&
pourfuit
a
fon tour les Aufirafiens
a
demi vaincus
par la douleur que leur occafionnoit la perte de leur
roi.
11
fe rend ma1tre de la veuve
&
de,s enfans de
Sigebert, qu'il confine dans une prifon. Chilperic fe
regardoit comme le plus heureux monarque de
la
terre , lorfque fes inquiétudes fe
r
1
veillerent.
Un
feigneur avoit trouvé le fecret de délivrer Childe–
bert , fils
&
u
nique héritier de Sigebert,
&
l'avoit
fait proclamer roi d'Aufirafie, malgré !'extreme jeu–
neífe de ce prince. Brunehaut fut auffi délivrée, non
pas par des feigneurs de la cour du feu
roi
;
ce fut
Merouée, propre fils de Chilperic qu'elle avoit eu
l'arr d'intéreífer, qui brifa fes fers. ChiJperic paya bien
cher la fenfibilité qu'il avoit montrée pour elle. Fre–
degonde le fit aífafliner pour l'en punir. L'hifroire n'a
pas de traits pour peindre cette Fredegonde , elle _
s'applaudiífoit de {es crimes,
&
les comm ettoit avec
ce fang froid, avec ce calme qui paroit fur le front
du fage , lorfqu'il verfe fe s bienfaits
{ur
les malheu–
reux qui l'entourent. Elle fembloit
un
tigre a
u
miüeu
de la famille royale ; elle n'avoit pas immolé
un~
vi8jrne que fes yeux en cherchoiem une autre .
Clovis~
dernjerfils dulit de Clulperi.c , ne put lui échapper:
elle le fi.t aífaffiner ous prétexte qu'il avoit fair empoi..
fonner fes trois fils, morts de lyífent -rie. Chilperic
lit la trifie expérience- qu.'iln'efi pas toujours fftr de
viy
re
¡yec de
femhlable¡..mo nfires; ell le
fit
aífaffin~r