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CAR

l'on fait entrer du noir, détruifent

cet.te

. tranfpa–

rence en donnant de

1~

folidité : le

n01r

a~monc.e

un fang prefque

noir~hre ,

&

une p ea

u

épaiife

&

groffiere.Dans les

carna.tions

claires des blondes,fi l'on

rnet du noir dans l'ombre,la figure paroitra de co,uLeur

de platre ou d'albatre. Le bleu produi.r deux effets darts

la

carnation:

¡

0 ,

ilfert

a

la fairefuir;

2°.

il

fert

a

la renclre diaphane. Les perfonnes qui voudront fe

perfeétionner dans cette partie de la Peinture ne

doivent pas copier indifféremment les tabl;eaux de

tous les grands maitres; elles doivent fe borner, par

e xemple

a étudier

&

a copier des portrairs peints

par

W

andyck. Comme ce célebre anifie a peint la

plupart de fes figures en plein air , ehvironnées

.d'une lumiere uniforme, c'efr-a-dire, prefque fans

lumiere

&

fans ombre tranchantes' a force de mé–

diter

&

de copier l'on parviendra, comme luí,

a

faire

fuir les chairs par des teintes douces, féduifantes ,

qui doivent uniquement leur effet

a

un léger me–

lange de bleu.

Si

l'on parvient a faiftr la théorie

&

la pratique de Wandyck, l'on pourra pour lors,

ave

e

~ífez

de facilité, copier un des portraits peints

par le célebre Rembraot qui a travaillé dans un

genre qui paroit oppofé

a

celui ae Wandyck.

Rem~

brant a placé fes figures daos des caves ou daos des

cachots; illes éclaire par une lqmiere tranchante

&

forte, qui appelle avee violeoce,

&

qui produit les

plus grands effets.

Lorfqu'on aura étudié

&

copié dix fois de fuite

Je

meme tableau de ces de

lX

peÍRtres, alors on

pourra copier un des tableaux du Titien ; enfuite

l'on fera ,.._en· état de copier · les tableaux de tous les

ma1tres,

&

de faiíir leur maniere, leur faire ou leur

ftylle.

11.

,

'd

'

.

d'

r

.

d

r

.

I

eu ev1 ent

¡

0 ,

qu en cop1ant

IX

rots

e 1L11te

le meme portrait'

&

en le peignant la derniere fois

d'idée, fans avoir

le

modele fous les yeux, on peut

.parvenir a découvrir l'art magique de la

carnation

fuivant le fiyle de l'auteur;

2

°.

qu'il faut commen–

.cer par fe

born~r

a

copier les portraits peints par les

plus habiles ma1tres, qui repréfentent l'enfaoce ,

l'adolefcence , l'age viril

&

la vieilleífe ,. pour hom–

mes

&

pour femmes;

3°.

copier les portraits d'apres

nature dans tous

l~s

ages;

4°.

copier les tableaux des

plus grands maitres , ou ils ont réuni plufieurs

fi–

gures. )

0 •

En fuivant ce plan, l'oo parviendra a

compofer d'idée des tableaux oi1l'oo donn era le ton

de la

carnation

proportionnel a l'age' a l'état' a u

pays

&

a la circonfrance

Oll

l'on placera la figure.

Par exemple,

fi

l'on veut rendre une figure íaillan–

te ,

&

doot la

carnation

fe détache finguliérement

du fond du tableau, il faut que ce fond foit d'une

couleur daos laquelle il n'entre aucune partie de

rouge,

&

l'on peut mettre ce food ou envi ron deux

teintes pl us claires, ou environ deux teintes plus

<>bfcures que la partie la plus ombrée de la

cama–

lion.

Si au contraíre l'on veut rendre la figure liée

&

harmooique avec le fond du tablean, l'on doit

mettre le plus qu'il efi poffible de la couleur de la

carnation

dans la couleur du food du t ablea u,

&

faire enforte que les ombres de la figure fe fondent

dans le champ du tableau. Si l'on defire enfio de ren–

dre la couleur d'une

carnation

brillante

&

éclatante,

il faut que le champ fur lequel elle repofe foit un

incaroat fale, terreux, ou une feuille morte rouf–

fatre,

&c.

C'efr fur le fondement de ces príncipes

que les tilles bruoes qui font fages

&

qui a1ment ce–

pendant a plaire' ne porrent ni les blondes' ni le

linge' ni les coeffes ' ni les habits d'un beau blanc'

paree qu'il les feroit paroirre d'un coloris incarnat,

noir

&

terne; elles préfe rent les couleurs

foncées~

Les filies blondes, par la raifoo des contraires, peu–

vent rehauífer l'éclat de Ieur teint en portant des

couleurs claires , qui montrent par parallele la dif-

CAR

férence de

leur

coloris

&

celk du blanc

d'alb~tre

01

du citron de leur habit. Les femmes coquettes qui

compt~nt

plus fur leur intrigue que fnr La beauté

de

leur

camatifm,

do~vent

porter les ce>uleurs qui

ju–

rent avec le doux incarnat de la pudeur; en

un

mot~

elles doívent porter les couleurs les plus contraf–

tanres ávec leur

camation,

par exemple

>

un fard

.de carmin pur,..

&

•hariQler leurs vifages

de

mou-..

ches; noircir de conleur de .iais leurs fourcil ; en

un mót; mehre'fu.r toute leur figure des enfeignes

qui appellent a grand.s cris les paífans.

. Ces

o~fervat1?ns

générales de théorie

&

de pra–

tique dOivent neceffiter le leéleur

a

conclure qu'il

n'eft aucune efpece de ton de

carnation

que l'on ne

puiífe faire briller autant qu'on le voudra , puifque

le

peintt·e

ea

toujours le maitre de falir

&

ternir

tout le champ qui environne le portrait,

ou

fur le-

quel

appuie

la

tete

qu'il

a peinre.(

V.

A.

L.)

1

§

CARNATION,

f.

f. (

terme de Blafon.)

couleur

de chair, par

ti

es nues du corps de rhomme, re pré..

fentées

au

naturel.

La

carnation

eft un émail qui peut fe repréfeoter

dans l'art héraldique, quand les armes font peintes

ou enluminées;

mais

la gravure n'a point de traits

ou hachures qui difi:ioguent les chairs humaines.

La couleur des belles chairs étant un melange de

blanc

&

de rouge, on pourroit la repréfenter

en

gravure par trois perites lignes perpendiculaires tres–

déliées fur chaque partie, comme fur le vifage, fur

chaque main, fur chaque pie

d.

Grandmont-Faloo en Franche-Comté,

d'atur

J

trois bujles de reines de

carnation'

couronnés d'or

a

.Z'antique.

Suivant la tradirio n , ces armes furent

concédées a un de cette famille, pour avoir tué en

duel un géaot qui faifoit la guerre

a

trois freurs ,

filies

&

héritieres d'un roi d'Ecoífe. (

G. D. L.

T.)

§

CARNAVAL, (

Litt. Etym.)

voici une éty–

mologie de ce mor' qui paroit préférable a celle

de

Ménage, copiée dans le

Día.

raif. des Sciences,

&c..

cami vale ,

adieu

a

la viaode .

N

e pourroit-on pas

mietix dire,

cama vale?

On fait que, dans le paga–

nifme' parmi les divinités. fubalternes' pr

1

po~ '

es

a

certaines fonél:ioos ou

a

certaines parties du corps

,

il

y

en avoir une appellée Carna,gui préfidoit

a

l'em–

bonpoint.

Le

mot

carnaval

peut done s'etre form<i–

de l'union de ces deux mots,

Cama ( dea) vale.

Ríen:

ici .de forcé comme on voit , ni daos la lettre,

ni

dans le fens. Certe phrafe,

adieu

déelf~

de l'embon–

point

(

qui déftgne fuffifammenr l'ufage de la chair}

vaut bien Sllrement,

adieu

a

la viande.

Quant

a

Ja

ridicule étymologie, rap porrée par

Ducange,

elle

ne tient pas, je crois, contre ces deux-ci.

An. Litt.

'774,P·3-'· (C.)

*CA RNÉA DES, (

Mythol.)

Les Carnéades étoient

des jeux & des combats de muíique, qui fe célé–

broiem

a

Sparte

&

a

Arhenes, le feptieme d'avril,.

durant l'efpace de neuf jours, lorfque la lune étoit

dans fon plein . Comme ces combats poétiques fe

faifoient en l'honneur d'Apollon, on les appelloit

Carnéades,

du nom de

Camus,

fameux poete

&

mu–

ficien, fils de Jupiter

&

d'Europe,

favori

d'Apol..

Ion.

1 ettres fur

l'

Encyclopédie.

CARNYX, (

Mujiq. inflr. des anc.

)

efpece de

tromp tte des Gaulois.

Voye{

TROMPETTE.

(A1uji..

que injlr. des anc.)

Suppl. (F.

D. C.)

§

CAROTIDE, (

Anat. Phyjiol.)

l'importance

de cette artere demande une defcription plus dé–

taill ' e , d'autaot plus néceífa ire, que, dans l'excel

lent abrégé anatomique de \Vinílow, cet article eft

des plus imparfaits.

La

carotide

droite nait rarement du tronc de l'aor–

te : fon tronc eft prefgue toujours le meme que celui

de la fouclaviere du meme coté. Elle efi d'un ving–

tiente plus grande que la

carotide

gauche )

&

elle