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CAR

u Malabar, fort bien gravée avec la plupart de fes

détails par Van-Rheede, dans fon

Hortus Malaba–

rtcas ;olume JI,

imprimé en

1692 ,

planche

XLI

Y.

page

91.

~· ~inné

dans fon

Syflema

n~turce,

édition

12 ,

impnme en

17?7

page .

23

4

'.

1

appelle

p~n­

uderia

3

haflata

,

fo lus lzajlaus

,

jlonbus umbellaus

,

&

la confond avec la

halla

gravée fous le nom

d'aloes pallf.flris,

par

Rumple,planche LXXV,jigure

1

duvolumeYI,

de fon

HerbariumAmboinicumpag.IJ8,

&

avec la plante que Plukenet a fait graver,

plan–

che CCXX ,fig.

8.

de fa

Phytograplzie,

fous le nom de

fagittarice quodammodo fimilis

plan.ta

Maderafpat~na,

jloribus

medi~

cauLe quafi ex

lftnculo

pro~u~nttbus.

Mais ces trms plantes font tro1s efpeces ddferentes

du rn€me gente, cornme on va s'en convaincre par

leurs defcriptions.

Premiere efpece.

CARIMGOLA.

La

carimuola

efr une plante aquatique vivace,

dont la tigttracrante fous terre, jette par intervalles

de deux

a

trois pouces une touffe de deux pouces

de diametre de racines fibreufes, cylindriques, fif–

tuleuíes, blanchatres

&

rougeatres d'abord , enfuite

jaunes, d'Otl

{ort

un

faifc~au,

de h,uit a dix feuilles ,

longues d'un pied

&

dem1, ecartees fous un angle

de trente dégrés' étendues a leur origine en une

efpece de gaine fendue entiérement d'un coté ' par

laquelle elles

s'ernbr~ífent

r

'cip~oqueme?t, ~ormant

au-deírus de cette game un ped1cule cyhndnque de

quatre lignes de diametre , crettx de

pn~s

de trois

]ianes

<\U

centre, terminé par une feuille en cceur

n~uf

a

dix fois plus court qu'elles ' long de deux

pouces

a

deux pouces un tiers ' une fois rnoins

larae

entiere ' légérement échancrée a fon ori-

2ln~

'épaiífe , tendre, liífe , relevée de fept ftries

longi~udinales

verd-brunes deífns, plus clair deífous.

Le pédicule de chaque feuille tient lieu de tige aux

fleurs ; il efr ouvert

a

une difrance égale a la lon–

~ueur

des feuilles au-deífons de ces feuilles, d'une

feote longitudinale de laquelle fort une ombelle de

fix

a

fept fleurs bleues, luifantes, tres-brillantes, lon–

gues de fept

a

huit lignes portées fur un·pédicule cy–

lindrique de meme longueur

~

&

accompagnées d'une

gaine univalve , c'efi-a-dire, en feuille elliptique_

pointue aux bouts, auffi longue qu'elles

&

que les

feuilles , c'eH-a-dire, atteignant la moitié de la dif–

tance qui les fépare des feuilles,

&

deux fois plus

longne que large; les feuilles avant de s'ouvrir for–

meot un bouton ovoide

a

:íix cotes comrne firiées

&

erépues·ou tortillées en fpirale.

Chaqne fleur e11: herrnaphrodite, polyp ' tale, lilia–

cée, réguliere , pofée autour de l'ovaire : elle con–

fiíl:e en un calice a fix feuilles bleues , ouvertes en

étoile d'un pouce de diarnetre, dont trois intérieu–

res plus petites, toutes ellipriques, con caves , une

fois plus longues que larges, rninces comme une

membrane, períifientes. Six étamines bleues

a

an–

theres jaunes, une fois plus courtes que les folioles,

font attach¿es

a

chacune d'elles.

Bu

centre du calice

s'éleve un ovaire verd-janne, ovoide furmonté d'un

fiyle blanc-bleuatre, un pe u plus épais que les éta..:

mines,

&

terminé par un ftigmate fphéro1de blán–

chatre.

L'ovaire en rnl'triífant devient une capfule ovoide

pointue , longue de trois lignes, de rnoitié rnoins

large ' brune

a

trois angles

&

trois cotés plans ftriés

en long de deux nervures, partagée intérieurement

en trois loges ,

&

s'ouvrant

n trois valves, por–

tant chacune

a

leur rnilieu une cloifon rnembra–

nenfe ; chaque loge contient environ huit a dix:

graines ovoides, blanchatres d'abord, enfuite rouífes.

Culture .

La

carimgola

croir fur toute la

cote

du

Malabar dans les terres marécageufes , couvertes

de quelques pouces d'eau; elle fe rnultiplie par le

Tome]["

·

CAR

prolongement de fa t1ge qui , en tra<;ant fous terre ,

jette par intervalle des touffes de racines qui pro•

duifent autant de plantes nouve les.

QuaLi.tés.

Toute la planre a une fa veur aíhingenté

fans odeur feníible.

li{ages.

Pilée elle fe mange dans

~e

lait pour gué–

rir les ñevres bilieufes ; fa d ' cothon dans l'buile

s'ernploie en bain fur la tete dans les maladies des

yeux; fa racine fe mangc cuite au fuere pour chaífer

les vents

&

corriger les vices du foie ; pilée dans

le beurre

&

l'huile , elle fe boit pour diffiper l'in:o

flammation

&

la rougeur des yeux ;

1'

' coree de fa

racine pulvérifée fe prend avec le

fuere pour

l'a1l:hme; on la mache

&

on la garde dans la bouche

pour appaifer le rnaux de derus.

Deuxieme ifpece.

BALLA.

Rumphe a faitgraver en

1684,

auvolume YI,page

1:78,

planche LXXJ7,jig.

1,

de fon

Herbarium Am....

boinicum ,

fous le nom

d'olus paluflre,

une autre

efpece de

carimgola

que les Macaífares appellent

halla halla

&

tsjappo tsjappo;

les habitans de

~aleya

hia bia,

&

ceux de Java

veweam.

Elle differe de la

carimgola

en ce qui fuit:

1°.

Elle

a deux pieds de hauteur.

2

°.

Ses feuilles font écartées

fous un angle de cinquante

a

foixante dégrés' long

de trois

a

huit pouces' d'une fois un tiers rnoins

large' e'e11:-a-dire ' deux fois a fix fois plus courtes

que leur pédicule,

&

marquées, comme les feuilles

des gramens, de plus de trente nervures tres-fines

peu feníibles. 3

°.

Ses

fleurs fortent au nombre de

huit

a

dix: du rnilieu du pédicule des feuilles,

&

font

avec leur pédicule de rnoitié plus courtes que les

feuilles.

4°.

Elles font purpurines. 5°. La capfule eíl:

ovoide hexagone, longue de íix: lignes, deux fois

moins large. 6

().

Chaque loge contient environ trente

a quarante graines brunes rnenues cornme du {able.

Culture.

La halla croit aux iles de Macaífar, Ba-–

Ieya

&

Java, dans les champs de riz

&

dans les ma–

rais d'eaux Jlagnat'ltes

Oti

fe plait le nénuphar;fes feuil–

les péri:ífent pendant Ia faifon de la féchereífe, rnais

fon bourgeon efr vivace

&

repou:ífe de nouveau aux

premieres pluies.

Qualités.

Sa faveur eft fade , melée d'un peu

d'acreté a-peu-pres comme daos l'arifamm.

Ufages.

Néanmoins les Macaílares, habitans de

la cÓti rnaritime

Otl

Qn cultive beaucoup de riz, en

rnangent les feuiltes , foit cuites a vee leurs autres

herbages, foit CrtleS en y melant quelques aromates

qui en corrigent l'acreté. Les habitans de Baleya ne

la rnaogent point , quoique leurs animanx domefii..

ques , comme les chevres , les canards , les dindons

&

atttres la rnangent avec avidité.

Remarques.

Les fleurs de cette plante deffinées par

Rumphe font polypétales fans tu be, comrne eelles de

la

carimgola

de

l'Horws Malabaricus:

&

cependant

M. Burmann dans fa traduétion latine de Rnrnphe,

dit qu'elle a un long tube ; c'efr fans doute une ré–

forme qu'il a cru devoir faire

a

la defcription de cet

obfervateur, ne pouvant fe perfuader que M. Linné

ei'It rapporté certe plante au genre de pontederia ,

quoiqu'elle ne lui reífernble que par la maniere de

porter fes fleurs.

Troifieme efpece:

La plante gravée en

1

69

t

par Plukenet dans

fa

Phytographie ,

planche CCXX, fig.

8 ,

Almageft~

page

3 26,

fous la dénomination d

j.tgittaiúe quo–

dammodo fimilis pLanta Maderafpatana

,

jloribus me...,

dio caule quafi ex utriculo prodeuntibus

,

ex herbario

viYo duboijiano

,

differe des deux préc ' dentes en ce

qui fuit:

1°.

Ses feuilles , au lieu d'etre taillées en

cceur; font triangulaires comrne celles de la fagette

11

íagittaria'

auffi larges ' ou meme un peu plus

large~

~

Hh