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CAR

L'ov..air.e en -m\triffant,

devi~nt

nn lé gume ellipti–

que , tres- comprimé par )es cotés' long de deux

pouces

&

demi'

a

peine

de

moitié moins large, porté

dans foh calice

fur

un p éduncule cinq

a

ftx fois plus

court; il eft verd d'abord, enfuite.cendré-noir, hériífé

comme la

ch~taigne

, de

300

a

40?

~iqu-ans con~-

_ques , roides, d¡oirs , longs de tro1s

~1gnes

fur une

'ligne de largeur, épais

de

ptes d'une: 11gne , tres-fo–

·I1de, comme cartilagineux, doublé fur fes parois in–

térieures d'une peau charnue aíre:z épa-iiTe .,

fuinta nt

une gomme, a une 1oge tres-creu e, s'ouvrant en

deux valves égales,

&

contenant communément

deux

a

quatre graines ovoides' ·longues -de neuf

'lignes, de moitié moins larges , d'abord vertes,

enfuite blanc-cendré, veinées de lignes ondées, no ira–

tres' luifantes' femblables

a

une pierre de'liais po–

~ie,

&

pte(qu'auíli dures , attachées, pendantes par

un filét trois a quatre fois

plu~

court qu'elles du bord

{upérieur des deux battans ; 'leur amande efi extre–

mement blanche,

a

cleux cótiledons.

CuLture.

Le

caretti

croit en quancité au M31abar ,

éia~Js

les terres {ablonnedfes, incultes

&

les plus ex–

pofées au foleil ,

fur - ·rout vers les Iifieres des

bois.

Qualités.

11

n'a point d'odeur 8ans aucune de fes

parties ,

&

feu1ement une faveur amere iégérement

acre.

Ufages.

Cette plante efi comme le fpéciñque des

hernies ou des defcentes, foit qu'on ·boive la décoc–

tion de fa racine

&

de l'écorce de

fes

tiges , :foit

qu'on avale fes feuilles pilées dans le lait aigre, fo..ir

·qu'on applique deífus l'hernie fes feuilles' en y me–

lant

l'amande pilée du coco , ou fes feves pilées

&

réduites avec le lait de coc® en une

p~t~

qu'on ap–

plique fur le bas-ventre ; la poudre de ces

m~mes

graines {e boit daos le vin, non-feulement pour diífi–

per les hernies, mais encore pour fortifier l'efiomac,

appaifer les coliques. Leurs cendres fe donnent'

darrs le vin aux femmes, pour rappeller leurs re–

gles fupprimées ; leur amande pulvérifée fe donne

auffi dans le vin pour la pierre

&

dans toutes les ma–

ladies endémiques.

Remarques.

Le

caretti

a été confonclu par les bota–

nifres, depuis Plumier, dans le genre du

bonduc

du

Canada, quoique ces deux plantes

&

leurs efpeces

-méritent

d'~tr.

e dift

inguées.

M.

Linné a été plus loin,

il a confondu

av.ec

le

caretti

&

le bonduc un troifieme

genre , celui

dn

m

oringa , qui. efi encore bien diffé–

rent par fes 1ongttes gouífes

a

plufieurs loges

&

a

trois valves;

&

pour mafque'r cette confu:fion, il

leur a donné

a

toutesJe nom commnn de

gui.landina;

mais ce nom moderne nous paroit d'autant plus fu–

perflu , que ces .trois plantes .ayant chacune leur

nom , on peut les déiigner dans tous les cas, foit

qu'orr les regarde comme trois efpeces, foit qu'on les

diíl:ingne en trois genres, comme nous avons fait en

les pla<;ant dan la premiere feaion de la famille des

plantes légumineufes.

Voyez

nos

FamiLle.s des plantes,

·volume

Ji,

page

3 t8.

On remarquera fans Eloute ici la bizarrerie du fyf–

"teme fexuel de M. Linné, fur les étamines, qui place

d.ans fa dixieme claífe de la décandrie une vingtaine

<le genres de piantes qui, fi fon fyfteme ét-oit confi–

·déré fons des rapports plus phyfiques

&

plus boranif–

"tes, feroient·réunis

·a

fa

claífe·

r

7 ,

qui

eft appellée

ft

improprement

diadeLphie,

&

qui réunit la fume–

"terre, 1-e polygala

~

&

pluíieurs autres genres de

plantes, a.vec les 1égumineu fes qui n'ont avec .elles

..au~uns

-rapp-orts

~

ni _procbains , ni éloignés. (

M.

AD.A.N"SON.)

CARIBERT,

ou

CHERIBERT,

vnre

roi de France.

(

Hiftoire de France.

)

GoNTRAN,

II.

roi

.de

Bourgogne,

du fang de

.Fz-anc;e.,

/

CAR

SrGEBERT

1'

Olt

SrGIBERT'

rve

roi

d'

Auílrafie.

CHILPERIC'

ne

roi de Soiífons.

Ces princes panagerent les états de Clotaire

T.

1enr pere , fuivant 1'ufage d'alors, c'efi-a-dire, par

I:

fort. Chilperic, le plu

jeune

&

le plus auda–

Cieux , avoit fait plníieurs tentatives pollr réunir

dans fa perfonne la monarchie entiere.

Cmibert

eut

París,

&

c'eH: pour certe raifon qu 'on lui donne le

·litre de roi de France, exclufi.vem

nt

a

tes freres,

dom les roya

u

mes ne formoient, avec le íien, qu'un

feul corps

de

menarchie. Le partage ne fut pastel

qu'il s'éroit fait entre les enfans de Clovis ; les limi–

tes des quatre royaumes ne furent pas 1es memes:

par exemple , celui de Paris fut augmenté de

la

Toutaine, qui auparavant dépendoit du ro) aume

él'Otléans ,

&

del'Albigeois , qui avoit appartenu

a

te1ui

d'

Auftraíie. Gontran eut le royaume d'Orléans,

augmenté de t<:>ute l'ancienne Bourgogne

&

du

Sé–

.n·onois; Chalons-fur-Saone fut le íiege de fa domi–

na tion. Sigeberr, le plus vertueux de ces princes ,

eut

l'

Aufira:fie, avec toutes fes d ' pendances áu-dela

du Rhin. Chilperic enfin eut le royatirne de SoiC–

fons

:

on efi étonné de rrouver dans fon lot les villes

ae Bayeux, de Rennes,

&

d'autres plus éloigné-es en–

core.

11

efi

a

croire que les feigneurs 'ma1tres de fixer

le fort <le chacun, en ufoient ainfi , dahs la cráinte

que cesprinces ne fe fuífentdéfunis, s'ils avoient eu

leuts états féparés.

N

ous avons déja obfervé, qu'en–

core bien qu'il

y

e{h plufieurs royaumes, la domi–

nation

Fran~oii·e

ne formoit qn'un feul corps de mo–

narchie. Dans les occafions extraordinaires, comme

qu~md

il faUoit porter

la

guerre au-dehors , les

déli–

bérations fe faifoient en commun entre les feigneurs

des quatre royaumes.

Le regne de

Caribert

n'eft marqtté par aucun évé–

nement

émorable ; il fe comporta avec aífez de

douceur

&

de modération. On lui reproche fon in–

continence.

Il

répudia la reine Ingoberge, & .époufa

fucéeffivement M_eroflede , Merctefe ,

&

Threde–

childe

z

celle-ci étoit filie d'un p&tre. L'origine

de~

deux alltre-s n'étoit pas moins abjeae. Lá bénédic–

tion ne s'étendit pas fur cea rnariages: il n'en eut

aucun enfant mille. La reine Ingoberge lui donna

une ñlle, qui fut mariée

a

Ethelbert, roi des Can–

tiens.

Il

eut deux autres filles de fes concubines ,

qui

toutes deux pritent le voile

~

l'une

a

Tours, Pau–

tre

a

Po.tiers.

Caribert

mourut en

570,

dans la

cin–

quan .ieme ahnée de fon age

&

la neuvieme de fOf\.

regne.

Il

mourut dans les liens de l'excommunica–

tion, dont faint Germain,

év~que

de Paris, l'avoit

chargé. Les papes, comme l'ont remarqué tous les

modernes, n'interpofoient point encore leur auto–

riré dans ces conjondures toujours infiniment déli–

cates; chaque pr ' lat étoit juge fouverain dans {on

diocefe pour'le fpirituel.

Si

l'hiíl:oire reproche

a

Caribert

fon peu de délica–

teífe dans le choix de fes femmes, elle loue la dou–

ceur de fa fociété, la fageífe de fon gouvernement,

ainfi que fon amour pour la juftice

&

pour les belles–

lettres.

11

parloit le latín avec autant de facilité que

fa

langue naturelle: prince pacifiq)le, mais éclairé , fon

amour pour la paix ne nuifit point

a

fdn autor.ité,

dont

il

fe montra toujours jaloux. Ce tablean eft

tracé d'apres

Fortunat~

Gregoire de Tours ne nous

parle que des

vices

de ce prince.

Gontran

&

Chilperic ne furent pas plus fcrupu-

1eux dans leurs mariages : le premier négligea

la

reine Mercatrude fa femme,

&

tint deux concubi–

nes, V enerande

&

Auft.rigilde. Ce fut de cette der–

n.iere qu'il eut Clotaire

&

Clodomir. Chílperic fe

Iivra

a

rous les exces d'un amour forcéné av ec Fre–

degonde fa maitref1e

~

&

fut

le

tyran d'Audouere fa

femme.

Si~ihert

n'eutpornt,

con:uue.f<

~sfrer~s,

a

roug"ir de