![Show Menu](styles/mobile-menu.png)
![Page Background](./../common/page-substrates/page0251.jpg)
CAR
L'ov..air.e en -m\triffant,
devi~nt
nn lé gume ellipti–
que , tres- comprimé par )es cotés' long de deux
pouces
&
demi'
a
peine
de
moitié moins large, porté
dans foh calice
fur
un p éduncule cinq
a
ftx fois plus
court; il eft verd d'abord, enfuite.cendré-noir, hériífé
comme la
ch~taigne
, de
300
a
40?
~iqu-ans con~-
_ques , roides, d¡oirs , longs de tro1s
~1gnes
fur une
'ligne de largeur, épais
de
ptes d'une: 11gne , tres-fo–
·I1de, comme cartilagineux, doublé fur fes parois in–
térieures d'une peau charnue aíre:z épa-iiTe .,
fuinta nt
une gomme, a une 1oge tres-creu e, s'ouvrant en
deux valves égales,
&
contenant communément
deux
a
quatre graines ovoides' ·longues -de neuf
'lignes, de moitié moins larges , d'abord vertes,
enfuite blanc-cendré, veinées de lignes ondées, no ira–
tres' luifantes' femblables
a
une pierre de'liais po–
~ie,
&
pte(qu'auíli dures , attachées, pendantes par
un filét trois a quatre fois
plu~
court qu'elles du bord
{upérieur des deux battans ; 'leur amande efi extre–
mement blanche,
a
cleux cótiledons.
CuLture.
Le
caretti
croit en quancité au M31abar ,
éia~Js
les terres {ablonnedfes, incultes
&
les plus ex–
pofées au foleil ,
fur - ·rout vers les Iifieres des
bois.
Qualités.
11
n'a point d'odeur 8ans aucune de fes
parties ,
&
feu1ement une faveur amere iégérement
acre.
Ufages.
Cette plante efi comme le fpéciñque des
hernies ou des defcentes, foit qu'on ·boive la décoc–
tion de fa racine
&
de l'écorce de
fes
tiges , :foit
qu'on avale fes feuilles pilées dans le lait aigre, fo..ir
·qu'on applique deífus l'hernie fes feuilles' en y me–
lant
l'amande pilée du coco , ou fes feves pilées
&
réduites avec le lait de coc® en une
p~t~
qu'on ap–
plique fur le bas-ventre ; la poudre de ces
m~mes
graines {e boit daos le vin, non-feulement pour diífi–
per les hernies, mais encore pour fortifier l'efiomac,
appaifer les coliques. Leurs cendres fe donnent'
darrs le vin aux femmes, pour rappeller leurs re–
gles fupprimées ; leur amande pulvérifée fe donne
auffi dans le vin pour la pierre
&
dans toutes les ma–
ladies endémiques.
Remarques.
Le
caretti
a été confonclu par les bota–
nifres, depuis Plumier, dans le genre du
bonduc
du
Canada, quoique ces deux plantes
&
leurs efpeces
-méritent
d'~tr.
e diftinguées.
M.
Linné a été plus loin,
il a confondu
av.ecle
caretti
&
le bonduc un troifieme
genre , celui
dn
moringa , qui. efi encore bien diffé–
rent par fes 1ongttes gouífes
a
plufieurs loges
&
a
trois valves;
&
pour mafque'r cette confu:fion, il
leur a donné
a
toutesJe nom commnn de
gui.landina;
mais ce nom moderne nous paroit d'autant plus fu–
perflu , que ces .trois plantes .ayant chacune leur
nom , on peut les déiigner dans tous les cas, foit
qu'orr les regarde comme trois efpeces, foit qu'on les
diíl:ingne en trois genres, comme nous avons fait en
les pla<;ant dan la premiere feaion de la famille des
plantes légumineufes.
Voyez
nos
FamiLle.s des plantes,
·volume
Ji,
page
3 t8.
On remarquera fans Eloute ici la bizarrerie du fyf–
"teme fexuel de M. Linné, fur les étamines, qui place
d.ans fa dixieme claífe de la décandrie une vingtaine
<le genres de piantes qui, fi fon fyfteme ét-oit confi–
·déré fons des rapports plus phyfiques
&
plus boranif–
"tes, feroient·réunis
·a
fa
claífe·
r
7 ,
qui
eft appellée
ft
improprement
diadeLphie,
&
qui réunit la fume–
"terre, 1-e polygala
~
&
pluíieurs autres genres de
plantes, a.vec les 1égumineu fes qui n'ont avec .elles
..au~uns
-rapp-orts
~
ni _procbains , ni éloignés. (
M.
AD.A.N"SON.)
CARIBERT,
ou
CHERIBERT,
vnre
roi de France.
(
Hiftoire de France.
)
GoNTRAN,
II.
roi
.de
Bourgogne,
du fang de
.Fz-anc;e.,
/
CAR
SrGEBERT
1'
Olt
SrGIBERT'
rve
roi
d'
Auílrafie.
CHILPERIC'
ne
roi de Soiífons.
Ces princes panagerent les états de Clotaire
T.
1enr pere , fuivant 1'ufage d'alors, c'efi-a-dire, par
I:
fort. Chilperic, le plu
jeune
&
le plus auda–
Cieux , avoit fait plníieurs tentatives pollr réunir
dans fa perfonne la monarchie entiere.
Cmibert
eut
París,
&
c'eH: pour certe raifon qu 'on lui donne le
·litre de roi de France, exclufi.vem
nt
a
tes freres,
dom les roya
u
mes ne formoient, avec le íien, qu'un
feul corps
de
menarchie. Le partage ne fut pastel
qu'il s'éroit fait entre les enfans de Clovis ; les limi–
tes des quatre royaumes ne furent pas 1es memes:
par exemple , celui de Paris fut augmenté de
la
Toutaine, qui auparavant dépendoit du ro) aume
él'Otléans ,
&
del'Albigeois , qui avoit appartenu
a
te1ui
d'
Auftraíie. Gontran eut le royaume d'Orléans,
augmenté de t<:>ute l'ancienne Bourgogne
&
du
Sé–
.n·onois; Chalons-fur-Saone fut le íiege de fa domi–
na tion. Sigeberr, le plus vertueux de ces princes ,
eut
l'
Aufira:fie, avec toutes fes d ' pendances áu-dela
du Rhin. Chilperic enfin eut le royatirne de SoiC–
fons
:
on efi étonné de rrouver dans fon lot les villes
ae Bayeux, de Rennes,
&
d'autres plus éloigné-es en–
core.
11
efi
a
croire que les feigneurs 'ma1tres de fixer
le fort <le chacun, en ufoient ainfi , dahs la cráinte
que cesprinces ne fe fuífentdéfunis, s'ils avoient eu
leuts états féparés.
N
ous avons déja obfervé, qu'en–
core bien qu'il
y
e{h plufieurs royaumes, la domi–
nation
Fran~oii·e
ne formoit qn'un feul corps de mo–
narchie. Dans les occafions extraordinaires, comme
qu~md
il faUoit porter
la
guerre au-dehors , les
déli–
bérations fe faifoient en commun entre les feigneurs
des quatre royaumes.
Le regne de
Caribert
n'eft marqtté par aucun évé–
nement
émorable ; il fe comporta avec aífez de
douceur
&
de modération. On lui reproche fon in–
continence.
Il
répudia la reine Ingoberge, & .époufa
fucéeffivement M_eroflede , Merctefe ,
&
Threde–
childe
z
celle-ci étoit filie d'un p&tre. L'origine
de~
deux alltre-s n'étoit pas moins abjeae. Lá bénédic–
tion ne s'étendit pas fur cea rnariages: il n'en eut
aucun enfant mille. La reine Ingoberge lui donna
une ñlle, qui fut mariée
a
Ethelbert, roi des Can–
tiens.
Il
eut deux autres filles de fes concubines ,
qui
toutes deux pritent le voile
~
l'une
a
Tours, Pau–
tre
a
Po.tiers.
Caribert
mourut en
570,
dans la
cin–
quan .ieme ahnée de fon age
&
la neuvieme de fOf\.
regne.
Il
mourut dans les liens de l'excommunica–
tion, dont faint Germain,
év~que
de Paris, l'avoit
chargé. Les papes, comme l'ont remarqué tous les
modernes, n'interpofoient point encore leur auto–
riré dans ces conjondures toujours infiniment déli–
cates; chaque pr ' lat étoit juge fouverain dans {on
diocefe pour'le fpirituel.
Si
l'hiíl:oire reproche
a
Caribert
fon peu de délica–
teífe dans le choix de fes femmes, elle loue la dou–
ceur de fa fociété, la fageífe de fon gouvernement,
ainfi que fon amour pour la juftice
&
pour les belles–
lettres.
11
parloit le latín avec autant de facilité que
fa
langue naturelle: prince pacifiq)le, mais éclairé , fon
amour pour la paix ne nuifit point
a
fdn autor.ité,
dont
il
fe montra toujours jaloux. Ce tablean eft
tracé d'apres
Fortunat~
Gregoire de Tours ne nous
parle que des
vices
de ce prince.
Gontran
&
Chilperic ne furent pas plus fcrupu-
1eux dans leurs mariages : le premier négligea
la
reine Mercatrude fa femme,
&
tint deux concubi–
nes, V enerande
&
Auft.rigilde. Ce fut de cette der–
n.iere qu'il eut Clotaire
&
Clodomir. Chílperic fe
Iivra
a
rous les exces d'un amour forcéné av ec Fre–
degonde fa maitref1e
~
&
fut
le
tyran d'Audouere fa
femme.
Si~ihert
n'eutpornt,
con:uue.f<~sfrer~s,
a
roug"ir de