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CAL

naiil'ance

a

pluíieurs

fociétés

ou l'on affeéloit de

donner

a

la raifon tous les g ·elots de la folie.

C'eíl fans doute dans ceue vue que l'on a établi

a

Perouíe une académie fous le nom d'

lnflnfés,

une

a

Pife, fous celui

d'Extravagans,

&

une autre

a

Pez–

zaro , fous le titre d'

Hétéroclites.

Ce fut auíii !'origine

des tnfans fans fouci,

de

la mere folle,

ou

infanterie

_

lyonnoife, (V.

ces art. )

a

laquelle a fuccédé, -au

commencement de ce fiecle, le

régiment de la CaLotte.

Selon l'éditeur d\m recueil de pieces du régiment

de la

Caloue

,

ce régiment doit fa naiífance

a

quel–

ques beaux. efprits de la cour

#

qui formerent une

fociété. Ils

{e

propoferent pour but de corriger les

mreurs' de réfonJ'l':er le fiyle

a

la mode en le tour–

nant en ridicule' & d'ériger un tribunal oppofé

a

ce–

lui de l'académie

Fran~o1fe.

Les membres de cette

compagnie ayant prévu qu'on ne manqueroit pas de

les accufer de légéreté Ú,.1r la difficulté de Ieur en–

treprife ' ju<Yerent

a

propos de prendre une

calotte.

de plomb

p~ur

embleme, & le nom de

régiment de

la Calotte.

Voici quelle en fut l'occaúon.

Vers la fin dn regne de Louis

XLV,

M. de Torfac,

exempt des gardes-du-corps, M. Aymon, porte-man–

teau du roí,

&

divers autres offi.ciers ayant un jour

fait mille plaifanteries fur un mal de tete auquell'un

d'emr'eux étoit fu jet, propoferent une

calotte

de

plomb au malade. La converfation s'étant échauf–

fée, ils délibérerent de créer un régiment unique-

ent compofé de perfonnes difiinguées par l'extra–

vagance de leurs difcours ou de leurs aB:ions. lls le

no merent

le régiment de La Calotte,

en faveur de la

Catotte

de plomb , & d'un confentemcnt unanime : le

fteur Aymon en fut auffitot élu général. Cette bur–

iefque úlillie fut pouífée

íi

l?in., que l'on

fit

fa~re ~es

étendarts

&

frapper des medatlles fur cette míhtu–

tion. II .fe trouva des beaux efprits qui mirent en

vers les brevets que le régiment difiribuoit

a

tous

ceux qui avoient fait quelque fottife éclatante.

L'étendart de ce régiment repréfentoit l'image de

la folie affife fur fon trone furmonté des armoiries

de la

calotte;

aux q;1atre angles

d~

l'étendart on

voyoit quatre queues ou fanons parfemés de pa–

pillons de toutes couleurs, avee un fautoir formé

dans le premier quartier d'une marotte

&

d'un

éventail pour le fexe; dans le recond, d'une marotte

&

d'une épée , fymbole du régiment ; dans le troi–

fieme, d'une marotte & d'une palme pour les écri–

vains dignes d'etre enrolés ;

&

dans le dernier'

d'une marotte

&

d'une harpe, embleme des poet<;>s

qui ont mérité le meme honneur. La trabe

01.1

le

baton étoit furmonté d'un croiífant.

Les armoiries étoient un embleme parlant du ca–

raB:ere &de l'emploi de ce célebre régiment. L'écu{–

fon d'or au chef de fable chargé d'une lune d'argent

&

de deux croiífans oppofés de meme métal. L'é uf–

fon chargé en pal du fceptre de Momus, femé de

papillons fans nombre, de différentes couleurs, efi

couronné d'une

caloue·

a

oreillons, dont ]'un efi re·

trouífé ,

&

l'autre abaiífé. Le fronton de la

calotte

efi orné de fonnettes

&

de grelots indifféremment

attachés; elle a pour cimier un rat paífant, furmonté

d'une girouette pour en marquer la folidiré; les ar–

mes ont pour fupport deux finges, ce qui d ' note

l'innocence

&

la fimplicité

:

l'un efi habillé en mili–

taire, & l'autre en robe

&

en collet, tenant un mé–

moire

a

la main. Au-deífus du fupport font deux

cornes d'abondance en lambrequins

~

d'ott forrent

des brouillards fur lefquels font affignées le pen–

fions du régiment; au haut de ces arme voltige un

oriflamme avec cette devife:

Favet Momus Luna in-

fluit.

.

,. Cet

~tendart,

ainíi que les ,armoiries , font de

1

mvent10n du fieur Aymon, genéral; elles font re–

tJréfentées avec le portrait de l'auteLu

dans

le poeme

CAL

calotii? dn

confe.il

?e

Momus. On ne fera pas faché

de _v01r la defcnptwn de ces

armoiri.es

en fiyle ca–

lotm dans les lettres-patentes données pour faire

battre la médaille du régiment :

Le noble écu de la

calotte,

Portant en pal une marotte,

Le champ femé de papillons,

Les plus Légers des oijillons;

Le chef, comme nobLe partie

,

Aura La lune dans fon plein

;

Cet aflre qui du genre hu.main

Regle La conduite

&

la vie,

Dont les croijfans aux dmx cvtés

Marqueront Les

variétés~

Une

calotte

a

double oreille,

En couvrant le chefa merveille

S

.

1

'

ervLra de tymbre a L'écu.

Sur ce cafque plein de vertu

D •

'

'

ou pendront greÜJts

&

fonnettes,

S era pLantée une girouette

Légere

&

tournant

a

tout Vint

.

'

Ayant au pzed

le

rat paffant;

Pour lambrequins, une

fi~mée

D 'un des plus jins brouiLLards

formé~;

Deuxjingej' gemeaux

&

tres-forts

Feront a cóté les fupports;

Mais

quo~que

pareiLs en nature,

lls ferOJlt divers en véture:

L'un portera manteau, colüt;

L'autre, la botte

&

le plurnet,

lmage de la gent occupée,

Tanta la robe qu.'a l't!pée.

Ordonnons qu'on y mette auJJi,

Cornme pour devife

&

po-ur cri

,

"

La Lune nous conduit, Momus nousfavoriJe

;)•

Vers renfermant doélrine exquife,

Et duque! vers tout calotin

S efouviendra Joir

&

matin.

On fit frapper un fceau & plufieurs médailles, ou

d'un coté, Motnus étoir affis fur un nuage, avec

1~

légende :

C'

efl régner que de favoir rire;

&

de l'<aurre,

les armoiries. On voulut que chaq\íe frere, de quel–

que qualité qu'il

flh,

porrat le médaillon attaché

a

la boutor.niere , m "me les cordons bleus, car l'or–

dre. de Momus n

'e.fi

incompatible avec aucun autre.

·on

devo.it

fur·tout porter le méda1llo.n dans les tems

de frairie, auxquels la compagnie s'aífembloit. Voici

COmme s'expriment la-deífu·S les memes

lettres-pa~

tentes:

De

l'

a1

1

ÍS

done des calotins,

(

Autrem~nt

freres de La joie)

Ordonnons au jieur Roélierins,

Le graveur de notre monnoie,

De grav,;_r avec beaucoup d'art

Le grand dieu Momus d'une part

>

A fjis fur un

L~!Jer

nuage

,

Et montrant un riant vifage,

Avee ces beaux mOtJ

a

L'entour

·"

••

C'efl

régner que de favoir rire

H:

Mots que La ville

&

que la cour

Devroient

a

tous momens redire..

Quant au revers, on y verra,

Autant que L'art le permettra,

Le noble écu de la

calotte ,

&c.

Youlons de plus que clzaque/rere.

Porte

Le

[ufdie médaitlon,

T

ant en or, qzlargent, bron{e

~

plomh

>

Du

cócé

de La houtomziere.

Entendons que tout cordon bleu,

Noir, rouge ou de couleur

bizarr~,

Tel que celui de

S.

La{_arre,

S

e

dife, par un noble ayeu,