![Show Menu](styles/mobile-menu.png)
![Page Background](./../common/page-substrates/page0155.jpg)
CAL
naiil'ance
a
pluíieurs
fociétés
ou l'on affeéloit de
donner
a
la raifon tous les g ·elots de la folie.
C'eíl fans doute dans ceue vue que l'on a établi
a
Perouíe une académie fous le nom d'
lnflnfés,
une
a
Pife, fous celui
d'Extravagans,
&
une autre
a
Pez–
zaro , fous le titre d'
Hétéroclites.
Ce fut auíii !'origine
des tnfans fans fouci,
de
la mere folle,
ou
infanterie
_
lyonnoife, (V.
ces art. )
a
laquelle a fuccédé, -au
commencement de ce fiecle, le
régiment de la CaLotte.
Selon l'éditeur d\m recueil de pieces du régiment
de la
Caloue
,
ce régiment doit fa naiífance
a
quel–
ques beaux. efprits de la cour
#
qui formerent une
fociété. Ils
{e
propoferent pour but de corriger les
mreurs' de réfonJ'l':er le fiyle
a
la mode en le tour–
nant en ridicule' & d'ériger un tribunal oppofé
a
ce–
lui de l'académie
Fran~o1fe.
Les membres de cette
compagnie ayant prévu qu'on ne manqueroit pas de
les accufer de légéreté Ú,.1r la difficulté de Ieur en–
treprife ' ju<Yerent
a
propos de prendre une
calotte.
de plomb
p~ur
embleme, & le nom de
régiment de
la Calotte.
Voici quelle en fut l'occaúon.
Vers la fin dn regne de Louis
XLV,
M. de Torfac,
exempt des gardes-du-corps, M. Aymon, porte-man–
teau du roí,
&
divers autres offi.ciers ayant un jour
fait mille plaifanteries fur un mal de tete auquell'un
d'emr'eux étoit fu jet, propoferent une
calotte
de
plomb au malade. La converfation s'étant échauf–
fée, ils délibérerent de créer un régiment unique-
ent compofé de perfonnes difiinguées par l'extra–
vagance de leurs difcours ou de leurs aB:ions. lls le
no merent
le régiment de La Calotte,
en faveur de la
Catotte
de plomb , & d'un confentemcnt unanime : le
fteur Aymon en fut auffitot élu général. Cette bur–
iefque úlillie fut pouífée
íi
l?in., que l'on
fit
fa~re ~es
étendarts
&
frapper des medatlles fur cette míhtu–
tion. II .fe trouva des beaux efprits qui mirent en
vers les brevets que le régiment difiribuoit
a
tous
ceux qui avoient fait quelque fottife éclatante.
L'étendart de ce régiment repréfentoit l'image de
la folie affife fur fon trone furmonté des armoiries
de la
calotte;
aux q;1atre angles
d~
l'étendart on
voyoit quatre queues ou fanons parfemés de pa–
pillons de toutes couleurs, avee un fautoir formé
dans le premier quartier d'une marotte
&
d'un
éventail pour le fexe; dans le recond, d'une marotte
&
d'une épée , fymbole du régiment ; dans le troi–
fieme, d'une marotte & d'une palme pour les écri–
vains dignes d'etre enrolés ;
&
dans le dernier'
d'une marotte
&
d'une harpe, embleme des poet<;>s
qui ont mérité le meme honneur. La trabe
01.1
le
baton étoit furmonté d'un croiífant.
Les armoiries étoient un embleme parlant du ca–
raB:ere &de l'emploi de ce célebre régiment. L'écu{–
fon d'or au chef de fable chargé d'une lune d'argent
&
de deux croiífans oppofés de meme métal. L'é uf–
fon chargé en pal du fceptre de Momus, femé de
papillons fans nombre, de différentes couleurs, efi
couronné d'une
caloue·
a
oreillons, dont ]'un efi re·
trouífé ,
&
l'autre abaiífé. Le fronton de la
calotte
efi orné de fonnettes
&
de grelots indifféremment
attachés; elle a pour cimier un rat paífant, furmonté
d'une girouette pour en marquer la folidiré; les ar–
mes ont pour fupport deux finges, ce qui d ' note
l'innocence
&
la fimplicité
:
l'un efi habillé en mili–
taire, & l'autre en robe
&
en collet, tenant un mé–
moire
a
la main. Au-deífus du fupport font deux
cornes d'abondance en lambrequins
~
d'ott forrent
des brouillards fur lefquels font affignées le pen–
fions du régiment; au haut de ces arme voltige un
oriflamme avec cette devife:
Favet Momus Luna in-
fluit.
.
,. Cet
~tendart,
ainíi que les ,armoiries , font de
1
mvent10n du fieur Aymon, genéral; elles font re–
tJréfentées avec le portrait de l'auteLu
dans
le poeme
CAL
calotii? dn
confe.il?e
Momus. On ne fera pas faché
de _v01r la defcnptwn de ces
armoiri.esen fiyle ca–
lotm dans les lettres-patentes données pour faire
battre la médaille du régiment :
Le noble écu de la
calotte,
Portant en pal une marotte,
Le champ femé de papillons,
Les plus Légers des oijillons;
Le chef, comme nobLe partie
,
Aura La lune dans fon plein
;
Cet aflre qui du genre hu.main
Regle La conduite
&
la vie,
Dont les croijfans aux dmx cvtés
Marqueront Les
variétés~
Une
calotte
a
double oreille,
En couvrant le chefa merveille
S
.
1
'
ervLra de tymbre a L'écu.
Sur ce cafque plein de vertu
D •
'
'
ou pendront greÜJts
&
fonnettes,
S era pLantée une girouette
Légere
&
tournant
a
tout Vint
.
'
Ayant au pzed
le
rat paffant;
Pour lambrequins, une
fi~mée
D 'un des plus jins brouiLLards
formé~;
Deuxjingej' gemeaux
&
tres-forts
Feront a cóté les fupports;
Mais
quo~que
pareiLs en nature,
lls ferOJlt divers en véture:
L'un portera manteau, colüt;
L'autre, la botte
&
le plurnet,
lmage de la gent occupée,
Tanta la robe qu.'a l't!pée.
Ordonnons qu'on y mette auJJi,
Cornme pour devife
&
po-ur cri
,
"
La Lune nous conduit, Momus nousfavoriJe
;)•
Vers renfermant doélrine exquife,
Et duque! vers tout calotin
S efouviendra Joir
&
matin.
On fit frapper un fceau & plufieurs médailles, ou
d'un coté, Motnus étoir affis fur un nuage, avec
1~
légende :
C'
efl régner que de favoir rire;
&
de l'<aurre,
les armoiries. On voulut que chaq\íe frere, de quel–
que qualité qu'il
flh,
porrat le médaillon attaché
a
la boutor.niere , m "me les cordons bleus, car l'or–
dre. de Momus n
'e.fiincompatible avec aucun autre.
·on
devo.itfur·tout porter le méda1llo.n dans les tems
de frairie, auxquels la compagnie s'aífembloit. Voici
COmme s'expriment la-deífu·S les memes
lettres-pa~
tentes:
De
l'
a1
1
ÍS
done des calotins,
(
Autrem~nt
freres de La joie)
Ordonnons au jieur Roélierins,
Le graveur de notre monnoie,
De grav,;_r avec beaucoup d'art
Le grand dieu Momus d'une part
>
A fjis fur un
L~!Jer
nuage
,
Et montrant un riant vifage,
Avee ces beaux mOtJ
a
L'entour
·"
••
C'efl
régner que de favoir rire
H:
Mots que La ville
&
que la cour
Devroient
a
tous momens redire..
Quant au revers, on y verra,
Autant que L'art le permettra,
Le noble écu de la
calotte ,
&c.
Youlons de plus que clzaque/rere.
Porte
Le
[ufdie médaitlon,
T
ant en or, qzlargent, bron{e
~
plomh
>
Du
cócé
de La houtomziere.
Entendons que tout cordon bleu,
Noir, rouge ou de couleur
bizarr~,
Tel que celui de
S.
La{_arre,
S
e
dife, par un noble ayeu,