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CAL

retenir des airs : ils

n~

manquent ni d,adrefl."e ni de

· mémoire.

Nous avons d'ailleurs fait de nombreufes expé–

riences fur le corps

calleux.

Nous l'avons bleíré

&

détruit. Lesfuites de ces bleífures n'ont point différé

des ft1ites de toutes les autres bleífures du cerveau.

Le cervelet n'a pos été regardé comme le fiege de

l'ame, mais on l'a regardé comme le ft..ege de la vie.

On a cru que les impreffions des fens ne s'y ren–

doient pas, mais que les mouvemens viraux en pre-

noient leur origine.

·

Le cervelet efi fufceptible de fenfations auffi-bien

que le cerveau: comprimé par la main de l'obfer–

vateur, il excite une fopeur dans !'animal , qui va

jufqu'au, ronflement: bleíié, abcédé , il a troublé les

facultés de l'ame.

De l'autre coté, fes bleífures &tfes abd:s n'ont

rien de plus mortel que les bleífures

&

les abces du

cerveau; on a guéó meme des bleífures du cervelet.

Nous avons vu des perfonnes demander l'aumone ,

&

courir les rues avec un skirrhe

a

cene partie de

J'encéphale. Des abces au cervelet ont épargné la

vie pendant pluíieurs jours.

Nous avons bleífé , percé le cervelet , nous en

avons en levé des portions , nous l'avons extirpé tout

entier, & !'animal a furvécn de pluíieurs heures. 11

n'y

adonc rien de folide dans l'opinion qui aíiigne au

cervelet une fonétion vitale,

&

qui le prive de l'em-

p ire des fens.

_

Pour découvrir la

(o

urce des rnouvemens, con–

ful tons les exp ' riences.

Nous avons rougi un fcalpel avec du cinabre, &

nons Pavo ns enfoncé une, deux, trois ligoes par dé–

grés rnefurés dans la fubflance du cerveau,

&

juf–

que dans le ventricule. L'animal a été tranquille. Mais

.des que l'infirument a entamé les corps cannelés,

-les couches du nerf opóque, le pont

Oll

la moelle

-alongee , d'affreufes convulfions fe font fait apper-

.cevoir d'un coté ' la paralyíie de l'autre '

&

!'animal

s'eíl: courbé comme un are.

Ces

expérienc~s

paroiífent prouver que le cer–

veau ne fournit pas, depuis fa furface , la ca ufe du

mouvement mufculaire , & que cette caufe ne nait

que dans les colonnes de 1a moelle alongée' ou dans

.cette moelle elle-meme.

Les bleíTnres

dll

cervelet caufent des

~onvuliions

a-

peu- pres femblables.

Le fentiment fe perd pa r une preíiion un peu forte

o

u cerveau ou du cervelet. L'animal s'aífoupit,

il

ro nfle meme. L'hommefuccombe fous

cett~

preífton,

il perClla force de fe fout enir, & tombe fans fe.nti–

rnent. Il efl connu de tous les chirurgiens , qne Le

fang épanché {ous .la dure mere ou des fragmens du •

cdtne qui preffi nt fur le cerveau' produifent les me–

mes

fymptomes~

& que le fang enlevé ou l'os remis

a

fa place rendent les feos au malade. On n'? pasen· ,

core des expériences fuffifantes pour dérerrniner la

,

place

&

la profondeur de la preíiion néceífaire pour

o

ter les fens : mais on en a abondamment pour prou–

ver la chofe en général; feulement il réfulte des ex–

périences, qu'il ne faut pas pour opprimer les {ens,

tme léíion auili profonde que celle qui efi nécc::ífaire

pour caufer des convnlíions. La partie corticale pa–

ro1t dénuée de fentiment.

On n'a pas aífez profité encore de ces trifres de–

meures, dans lefquelles on relegue les miférables

mortels, qui font tombés dans une fatuité ftupide,

ou dont le fentiment s'efi exalté jufqu'a la manie. On

.a cependant quelques diífeétions des perfonnes de

cette claífe ·nfortunée , dans lefquelles on a prefque

toujours trouvé des vices évidens dans le cerveau :

tres-fouvent plus de dureté que dans les hommes

qui jouiífent de leur raifon: fouvent des concrétions

pierreufes dans

la

glande pinéale : d'autres

fois

des _

CAL

iuflammations , des callofités, des offifications dans

la dure mere.

Comme le cerveau de l'homme efi figuré, & qu'il

eít compofé de plufieurs parties d'une firuéture conf

..

tante, que de certains nerfs naiífent évidemme nt de

certaines collines de cet organe,

&

que d'ailleurs

dans l'ordre admirabfe, avec lequella mémoire rap·

pelle les idées , les idées d'une claífe fe rappellent:

les unes les autres, que les images optiques en rap–

pellent d'autres rec;ues par les yeux,

&

que les idée9

des fons rappellent des fons

~

on a été tenté de croire

que le cerveau avoit fes provinces, que les impref

...

fions de la vue fe recueilloient

&

fe confervoient

dans

un~

de ces provinces,

&

les impreíiions des fons

dans une autre.

L'anatomie ne permet pas d;adopter ce fentirnent.

D'un coté on tronve des nerfs qui fe rendent

~a

os

les organes de différens fens : il

y

a done

a

!'origine

de ces nerfs une région de la moelle du cerveau , qni

rec;oit

les

impreffions dt plus d'un fens. Tel efi le

oerf de la cinquieme paire, dont des branches

córt–

íidérables fe rendent dans les narines, d'autres dans

la 1angue

~

&

d'autres encore dans la peau : les im...

preffions de trois fens fe réuniifent par conféquent

dans la colonne médullaire du cervelet, qui produit

cette cinquieme paire. Dans la chenille du faule , le

nerf, qui fe rend

a

l'reil,

&

qui dans les aLitres claC–

fes d'animaux ne donne aucune branche

a

aucune

autre partie du corps, fe partage

&

donne des bran–

ches

a

d'autres parties ele la tete.

D'un antre coté, le meme nerf optique ne na1t pas

dans un feule partie du cerveau. Dans la vaíte daífe

des poiífons, ce nerfnait de pluíieurs partíes elu cer–

veau tres-d tfférentes les unes des autres. Une de fes

racines vient des couches optiques, une autre d'une

colline particuliere

a

ces animaux, une autre du tu·

bercule olfaétif fupérieuF, une autre _encore des

tubercules inférieurs

&

mitoyens. Le nerf olfaét:if a

deux ou trois origines dans l'homme; dans le poiifon

il

en a une dans le cerveau & une autre tres-dif–

tinét:e .... la glande pituitaire. Ces exemples prou–

vent qu'il n'y

a

point de province particuliere

&

déterminée pour !'origine des nerfs, dans laquelle

les idées d'une certaine claífe fe raffemblent. lis dé–

montrent encore, qne les impreffions des fens abou–

tiífent

a

une tres-grande étendue de la moelle feníi–

tive,

&

que ce n'efl pas une p""ti-te panie du cer–

vcau _, dans laque!le les fenfations fe réuniífent.

L'idée de Boerhaave de ient la plus probable

d'apres ces obfervations. Les impreffions des fens

paroi,ífent fe terminet par-tout o

u

la fibre médullaire

nait du vaiffeau artériel ;

&

probablement les im–

preffions des fens fontrepréfentées

a

l'ame daos toute

l'étenclue de la moel-le renfermée daos le crane. Ca

la moelle' qui produit immédiatement le nerffenfi–

tif' eíl: trop femblable a celle qui n'en paroit pas

p-roduit e ' p our qu'on puifie refufer a celle-ci une

fonétion qu'on a reconnu dans celle-la.

Les e.xpériences faites fur le mouvement ne rne–

oent pas

a

cette généralité. Il paroir probable

q~ e

,

pour troubler l'équilibre des puiifances mouvantes,

&

pour introduire des mouvemens nouveaux dans

la machine animale, il faut attaquer

le

cervelet ou

les parties inférieures du cerveau. Peut-etre n'efl-ce

que la réunion des fibres médttllaires qui fait cette

difl:erence. On pourroit croire qu'elles naiífent de

toutes les parties du

cerv~au

, mais qu'elles fe rélt·

niífent dans les colonnes du cerveau

&

du cervelet:

que dans les faifceaux de iibres nombre ufes

&

rap–

prochées , les iniures des caufes irritantes produifent

un effet viíible

&

des convulíions coníidérables,

qu'une irritation de ces memes fibres encore fépa–

rées,

&

éloignées les unes des autres, ne fuffit pas

pour produire.