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34

CAL

'Plus

au

fud,

rio

.Grílndes

Corient~s

?

felon la

!e-–

lation des Ruífes

il

y

a une grande nv1ere

&

rap1de

au

m

eme endroit; une autre chez Acorti , encore

plu'S au fud; on n'en peut rien décider, puifque

toute Cette cote n'a pas éré reconnue par les

Ru~fes; enfin tout au fttd, vers l'extrémité de !'Amén–

que ouefi:

&

nord, efr Qt ivira, avres

quoi

Tolm,

enfuiré la

Californie

,

proprement ainú no.mmée en

prefqu'ile ; toutes ces 'COtes faifoient

d~pu1s

la mer

Glaciale jufqu'au cap ' faint Lucar d1x-fepr

ce~s

lieues, fans do

u

te Efpagnoles, de d1x-fept

&

dem1e_

éfu dégré; eíl:-ce que cela n'eft pas d'accord avec la

~

difrance reconnue aujourd'hui? Mais

011

s'efr opi–

niatré

a

foutenir ( quoique

1

S

anciens aient dé laré

qu'on donnoit le nom de

CaLifornie

&

de nouveau

Mexique

a

tout ce qui efi

a

fon oUefi ) que tout ce

qu'ils ont découvert de ce coté devoít erre placé

daos ce que l'on avoit convertí en i le , en déd tire

douze cens lieues de cotes '

&

réduire tour dans cet

efpace de cinq cens lieues; entrée d'Aguilar, Cdp

Blanc, port' de Drake, cap Mendoein

&

autres, ne

pouvoient etre mis en doute ; done tout ceci

L

trouve dans cet efpace. Quivira

&

Tolm, ou Te–

guajo n'y trouvent pas place, il.faut done les tranf–

porter

a

plus de mille lieues de-la,

a

l'efi. Par quelle

raifon? on n'en indique que de tres-'frivoles;

&

M.

B.

qui a prouvé invinciblement l'authenticité des

áneiennes cartes,

&

les nomme les meilleures ,

donne enfuire cette épithete

a

celles qui

y

font

ia–

métralement oppofées. Qu'allegue-t-il en faveur de

cette opinion

?

1°.

Le témoignage de Purchaz · fon ouvrage efr

fi

rempli de fables

fi

groffieres, qL.e fon témoignage

opéreroir chez moi précifément le contraire ; car

i1

ne

prouve jamais rien .

2.

0 •

Le comte de Pignaloífa doit' avoir dit que

Quivira fe trouvoit au nord-efi du nouveau Mexi–

que. Je voudrois avoir vu cette aífertion du comte;

je A·e faurois la croire.

Il

~toit

viceroi du Mexique ,

il

devoít connoitre

ces

pays de Teguajo

&

Quivira ,

dLi moins par les informations qu'il en aura prifes.

11

efi. impoffiblc qu'il.put les pldcer au nord-efr,

&

di re

~n

meme tems que ce pays a mille lieues d'étendue;

qu'on jette les yeux fur toutes les cartes queleon–

ques ,

&

fur-tout celle de M. Buaehe,

&

on

y

verra

qu'on fe rendroit ridicule en lui donnant cetre éten–

due de ce coté' ou fe trouvent fans contredit les

Padoucas, que l'on connoit; les Miífouriíles, les

Apaches,

&

oh M. B. a trouvé

a

peine de quoi mé–

nager une place pour le nom de

Qt

ivira qui n'exige

pas mille lieues. Que d'un autre coté l'on jette les

yeux fur les aneiennes cartes, on trouvera aJiez

exaétement ces mille lieues dans les pays de Tolrrí

ou

Teguajo

~

&

Quivira, depuis la prefqu'ile de la

Californie

jufqu'au véritable cap Mendocim, ptes de

Quivira.

· En

effa~ant

tous ces pays immenfes , on étoit en

peine oü placer le Quivira; chez Allard on trouve

ce nom avec ceux des Aixais

&

Xabotai, au tren–

tieme dégré de latitude, au fud du nouveau Mexi–

que '

&

a deux cens foixante-cinq de longitude; chez

Sanfon le fils, a environ trente deux de latitude,

&

oeux cens foixante-dix de longitude; aujourd'hui a

quarante-cinq dégrés de latitude, deux cens foixante–

cinq de longitude,

&

Teguajo

a

fon fud ,

a

l'eíl: des

Panis

&

des Miífourifies, qui n'en ont pas la moin–

dre notion.

J

0

M.

Buache dit que la carte Italieone trace les

co–

tes

du

nord~onefr

de

1'

Amérique, ave

e

moins de pré–

ciflon que la Japonnoife ; gu'on jette les yeux fur

celle que nous donnons en forme de fupplément,

n°.

JI,

carte PI,

&

que l'on dife ú elle ne reífemble

pasa l'ouvrage d'un enfant'

a

qtú'

fans avoir quel–

que notion, on diroit,

il

y

a de ce

coté

des terres

,

.

· enrrecoupées de baies

&

bras de mer, ·tracez-les;

&

qui alors les traceroit au hazard

a

droite

&

a

gauche.

.4°· M.

Buache aífure que diverfes navigations ont

faa abandonner cette

~útion,qu'il

nomme

prétendue.

Il

y a bien des années que j'en

ai

cherché, avec tous

les foins poffibles, les relations; je n'en

ai

pas pn

trouver,

&

fi

l'on en trouvoit, il en faudroit exa–

miner

1

'authenticité.

5°. Ce favant allegue celles des pilotes qui vonf

des Philippins an Mexique. Je ferois curieux de les

voir; leur infiruétion porte expreífément de ne pas

aller au-dela du trente-quatrieme dégré;

& fi

Ge- –

melli ,Carreri a paífé jufqu'au trente-huitieme dégré,

c'étoit qüdque chofe d'extraordinaire; ce vaiíreau

y

a pourtant obfervé des úpnes de pro.ximité de la

terre. Le port de Drake etoit auffi

a

tr-ente-huit

dégrés.

On trouvera dans mes

Mémoires

'&

ohfervations

géographiques

&

critiques

,

&c. beaucoup d'autres

'"aifons en faveur

d.es

anciennes relations.

11

fam convenir ponrtant qu'il

y

a une objeétion

un peu conúdérable contre le giífement des pays

a

l'ouefi de

la,

Californie,

tels que les anciens les ont

repréfentés.

On die, depuis l'extremité de la prefqu'ile, on

a

fait courir la cote ' la plupart ouefi-nord-ouefi'

a

trente·hnit, quarante, quarante-deux dégrés.

017,

Tchirikou a été jufqu'au cinquante-úx

a

cin–

quante-feptieme dégré; Beering jufqu'au cinquante·

neuvieme. On marque meme fur les cartes une baie

de ce cmé' jufqu'a pres de foixante -deux dégrés,

&

ce au milieu de cette longue cóte des anciens ;

cette différenee ú grande , vérifiée récemment par

les Ruífes , doit faire difparoitre cette fuppoútion

des aneiens,

&

prouver qu'ils n'ont connu que cette

prefqu'ile de

CaLifornie,

telle qu'elle efi repréfentée

fur les cartes pofiérieures

&

les nouvelles.

Voici _ce que je réponds.

Il

efi: toujours sf'tr, comme

M.

Buaehe l'avoue;

que l'extremité de

1'

Amérique s'étend jufqu'a la

fin

des cotes les plus feptentrionales ' vis-a-vis les

Tzehutzki,

a

environ dix-fept cens lieues,

dep~Iis

le cap faint Luear ; que le détroit a été trouvé

le

moins large '

a

l'endroit meme que les ancieones

cartes l'ont repréfenté tel; que Drake a aífuré

a

la

reine Elizabeth (a laquelle il n'au.roit pas ofé impo..

fer, fon équipage ayant pu dépofer contre lui,

&

lui faite perdre

le~

bonnes graees de la reine qu'il a

confervées an plus hant dégré jufqu'a la fin de fa

vie' ) que ]e

5

juin

J

579 ' il

s'eíl trouvé

a

l'entrée.

du détroit

a

quarante-deux dégrés '

&

qu'a caufe dtt

froid il s'efi rendu a u trente-huitieme dégré; or s'il

n'avoit été que dans la prefqu'ile, cela prouveroit,

vu le détroit

a

<¡uarante-deux dégrés , que la

Califor·

nie

efi une ile,

&

pourtant on avoue le contraire.

Voici done deux points , partie faits , partie pro.."

habilité , qui me paroiífent pouvoir réfoudre ce

probleme.

1°.

Que la latitude des lieux que Beering doit

avoir reconnue, efi doublement erronée dans

la

relation meme.

Voyez l'article

LATlTUDE'

e

Géogr.)

dans ce S

uppL.

&

encore plus daos la -carte; felon

celJe.ci

il efi parvenu a environ cinquante-huit dé..

·grés

&

demi;

&

pourtant

il

a pu reconnoitre qu'une

baie s'étend jufqu'a foixante-un dégrés

&

demi , pat'

conféquent

a

foixante lieues au-dela de l'endroit ou

il s'efr trouvé. Je ne dirai pas qu'on s'eíl trompé de

díx

a

douz.e dégrés' je n'appuie pas mon fyfieme par

des abfurdités; mais

fi

l'erreur étoit dans l'un

&

l'autre pris enfemble de cinq dégrés

&

plus, en joi–

gnant ce fait

a

la conjeéture fuivant' celle-ci en de...

viendroit plus probable.

2.

0

,

D'Acofia,

en

parlant

du

'hemin

que les

foldats