Table of Contents Table of Contents
Previous Page  144 / 960 Next Page
Information
Show Menu
Previous Page 144 / 960 Next Page
Page Background

IJ2

CAL

pas

f~ire conjeéh~rer.

q.u'ih

o~t

rée~e';len,t

la

connoiÍfance du detro.t.t en quefhon , & 'l'tdee d une

fuite de cotes que leurs fucceífeurs ont trop rabaif–

{ée'

&

qu'ils ont rrop remplie de diverfes. chofes

a

!'aventure

?

Les cartes les plus anci:ennes

que

j'aie vues,

&

q,ui font toutes latines, marquent

cependa~t

ce

~~troit en ltalien,

St.retto

ái

Anian;

ce

(jllll

me ta1t

foup<;onmer que le premier qui en a fait menti'G>n

eft quelque marhématicien d'Italie, o

u

apres les d'é–

couvertes des deuxlndes qu'on a fait

a

ce fuiet d'es

cartes ,.enc0re aujourd'hui curieufes,

&c.

Benedetto

Scotto ,,Génois, dit , dans fon d1fcours

d~

r

7

r

9,

&a..

ce qui fuit :

·

(( Certe par.tie occidentale du Cana·da,

qu~i:l

met

dans une de fes calftes pres dn cent

quatre~vingtieme

dégré,. felon notre fa<;on de compter , fut reconnue

par les Portugais en l'année

1

5

20,

a la hamteur de

ioixante dégrés ' pour etre hahitée

el~

gens raifon–

nables

&

humains,

&

remplie de quantité dranimaux

&

de bons pa-turages.lls n'abandormerent cette terre

qu'a caufe de la trop grande naviga1:i0n qui contient

quatre miile éinq C(ms quatre-vingt-dix liemes , en y

venant par la mer des Indes,

&c.

Je crois devoir

ajonter que dans quelques-unes des plus

ancienn~s

cartes, on repréfente les terres de l'Amérique fep–

tentrionale, cómme une continuité de celles du nord·

efr de

1'

Afie ,

&

elles

y

font jointes par un ifthme

aífez large, qui efl au nord du Japon

H.

L'auteur des

Conjidérations

géqgraphiques

(a),

parle encore ailleurs d'une maniere conforme fur

la

Californie.

<(

Il

efr étonnant, dit-

il,

qu'on ait eneore

fi

peu

ce connoiífance de ce pays, quoique Fernand.Cor–

tes, conquér-ant du Mexique,

y

air fait,

lui -meme,

un voyage en

15

3

5,

& que depuis les Efpagnols

.Y

en aient fait plufieurs autn¡s qui n'ont abc>Uri qu'a

en reconnoitre les cotes, auxquelles ils ont doncé des

nomsavec beaucoup de diverfité:ilsjugerent €epays,

des

1

584 ' etre tres- bon

&

fort habité: ils fe font

uniquement occupés

a

traverfer lamer du fud pour

leur commerce des lndes. Cependant il paroit qué

q.uelques vatifeaux , au moins dans les commence–

mens, ont poy.ífé au nord, & ont reconnu la fuite des

cotes du nord- ouefr deJ'Amérique jufqu'au détroit:

c'efl: de quoi je vais' donner un nouvelle preuve.

Laet,

&c.

fait une remarque,

&c.

en 163 3·

On

~ppelle,

dit- il, communément,

Californie,

tout ce

qu'il

y

a de terre au-devant de la nouvelle Efpagqe

&

Galice vers l'ouefl:, qui efi certes, de fort grancJe

étendue, & attouche les dernieres fins de 1'Amérique

feptentrionale

&

le détroit d'Anian. Ce font des ré–

gions fort amples

&

connues légéremeat en le ur plus

petite partíe, & feuiement aupres rivage: \Vytfliet

difoit la meme •chofe

~n

1598. Les Efpagnols aífu–

roient dans leur relation de 168 3, que felon telles

anciennes relations elle efl: l'ongue de dix- fept cents

lieues

(b).

La meme

rema~ue

fe trouve pofitivement

fur pluíieurs cartes dre11'ées depuis l'an 16

20.

Le fa–

vant P. Riccioli, en 166

L,

ciroit d'autres relations qui

n'ayant apparemment pas égard a la finuoúté des

cotes , &c. faifoient la

Califomie

longue de douze

cents lieues, depuis le cap Saint- Lucar jufgu'a celui

de Mendocino; ce cap étoit différent de celui que

nous connoiífons aujourd'hui fous ce meme nom ,

&

qui

n~efl:·

qu'a quatorze dégrés environ, du. cap Saint–

Lucas; mais l'autre devoit etre peu éloigné du port

oit les Ruífes, commandés par M. Tfchirikow, ont

abor

dé en

17

4 r. Puifqu'on mettoit ce cap vers l'en–

tr.ée

du détroit que l'on croyoit féparer 1'Amérique

de J'

Afie,

&c.

(a)lbid,p.64 ., 65a71.

(b) Efpagnoles

a

dix~fept

lieues

&

demle au dégré · ainfi paffé

.

1~40

grandes lieues de

France.

'

CAL

Il réfulte de-Ía clairement qu'on· doit ájouter foi:

aux Carres que nos anciens , o

u

les premiers g '0gra,

phe~

modernes,

orlt

dreífées, par le récit d'e queiques

nav1gateurs Efpagnols ou Portugais, quLont réelle-·

mem vu cette fuíte des cotes.

~a

plus a_ncienne carte que .i'aie .trouvée ju{qu'<l'

prefent

~ qu~ m~rq~1e

cette contmuatlOn

~e

renes juf....

q:u~au d~tro1t

d

Aman,

efi une carte Ltérhenn€ de

1'

ftt_¡

mérique feptentrionale , faite en

1

5

66 :'

mais· l~s

cote§

du nord- ouefl: de

1'

Amérique y font tracées a

vé~·

moins de préciíion q:ue dans la Jap0lll0Ífe,

&c.

-

~

J'ai déja remarqué qa'e la prolongation de la

Ca-li...;

fomie-au

nord- oudt jnfqu'au véri.tab1e détroit

d'

A¿

ni~n' ~

été

dan~

la

fui

te bai_ífé

~e

hnit a

di~

dégr€s ,

M:

quapres

cela-~

d1verfes

nav~gauons

aya

m

fait abaadon...

ner cette pretendue pofit10n, l'on

a

perdH émiére-"

ment l'idée de la cote ráelle que les Ruífes oneretrou...

vée au nord de la grande mer.

M.

~reen ac~ufe

de fauífeté

~

mais fans preuve

1

la

~elat10n

du voyage .que

Ca,bn~o

fit

en

1

542,

ju'f~

qu au quarante- quatneme degre.

·

Les prétentions Ruffiel!nes ,.

&,~·

devr<Di<mt enga•

ger les Efpagnols a prodture ce qu Ils ont de relations

co~cernant

leurs voyages

au

nord cle la

Califomie,

&

JUfqu'au farneux détr0it d'Anian

qui

téprend a

u-

t

jourd'hui fes droits d'exifl:ence,

&c.

~

A

parler

e,xaél:~ment,

la

Califomie

ne s'étend att

nord qu.'nn peu a

u-

dela du quarante:trGiMeme dégré

f

&_les pilotes les plus entendus , qut vont-conti'rnuel..:

lement du Mexique

a.u:x

Philippines , ou de c€s iles

an Mexique

~ on~ trou~é

qu'elle ri'étoit que de cinq·

ou. fixcents

~1eu~s ~epms,

le

~ap

Saint-Lucar

jufqu'a~

cap Mendocm

d

au7ourd hut. Quand on e¡,It ainfi ré–

duir

la

Ca

lifor

nie

a

fes jufres bornes,

&

qu'on eut

r~con~u,

í.ur-

~Ol'lt

<íD 1

6oJ, par Ia navigation

de

Sebaíhen·

B1

f~a1en

,

l?'

de Martin

d'

Aguillar, que

la

rnei'

retournolt en onent uro peu au-dela du quarante....

troifieme dégré, plufieurs Efpagnols flrent de Ia

C(ili-

forn·ie

un

ile.

·

,

Cependant il

y

avoit long- tems que les premiers1

geographes model'nes , d'apres les navigations· de

Francois d'Unoa, & Hernand de Alan;on clans lamer

Vermeille en

I

53 9

&

1

5

40,

repréfen.toient Ia

Cali–

fomie

telle que nous la connoiífons auj'Ourd'hui c'efr–

a-din,

comme une prefqn'ile

(e) ..

De Laet obferve

q~e

de.s l'a?

~

539, i},Y

~

eu des Efpagnols qui s'é–

tOie~t 1magm~s

.que e eto1t une ile ;

&

il dit en

J

6 33,

av01r vu de Vleilles canes quila repréfentoient de

certe fas:on.

l..es Ho landois ayant pris en

r62o,

fur un vaif-–

feau_

Efp~gnol, ~me

earte de 1'

~mérique,

orl' la

Cali–

fornze.

etolt figuree comme une 1le & lamer Vetmeille'

comme un détroit, on fuivit cette idée comme cer–

taine dans

les

cartes que l'on fit enf'tlite en Hollande

&

en Angleterre

(d);

malgré cela , Janfon donae

a

cette ile, nonfur la carte, mais par la note ajoutée ·

dix-fept cents lieues fur cinq cents de large.

'

O~~ contin~e

M. Buache , il efr impoffible de

conc1her ces d1frances avec la

Californie,

que Janfon

repréfentoit en meme tems comme terminée auca¡>

Mendocin d'aujourd'hui', c'eft-a-dire, réduite

a

fes

juftes bornes

'>·

11 rapporte la relation du

F>.

Kino en

1702,

qui a

déclaré avoir trouvé que la

Californie

étoit une pref–

qu'ile,

&

l'a repréfenrée ainfi dans fa carte.

Depuis que

le

P. Kino a donné fa carte & rétabli

la

Califomie

en prefqu'lle, on n'ofe plus révoqner en

doute la vérité dece fait, tel que les anciens nÓus l'ont

tranfmis,

&

cependant on perúfl:ea conferver a cette

prefqu'ile fa longitude erronnée ,

&

le gilfemenr de

(e) Ici.

il

cite Orrelius, Mercator, Hondius, Cluvier,

Ber·

tius,

Laet, Blaeu,

&c.

en

un

mot,

dir-il, tous les

meilleurs

des.

premiers géographes

modernes•

(d)

De

Dan~rt~

2

Taverrtier

~

l?nfon,

&e~

'1