CAB
ennemis d'un poete, qui donne
une
piece de rhéatre,
vont Jever daos les carrefours
&
dans les cafés de
Paris, quelquefois meme dans le monde, pour fe
r épandre dans le parterre
&
dans les loges,
&
pour
bUimer
ou applaud·ir, au gré de celui qui l'aífemble.
On
peut juger d es lumieres d'un íiecle, par
le
plus
<>U
le moios d'a fcen dant que la
cabale ,
amie o u en–
nemie, a pris fur l'opinion
publique~
&
par l'efpace
de remps qu'elle a foutenu de mauvais ouvrages, o
u
qu elle en a déprimé de bons.
Le chef d'une
cabale
am.ieefi communément un
connoiífeur, un amateur, qui veut erre important,
&
n'eft fouvent que ridicule. Le chef de
la
cabaü
ennemie eíl: prefque toujours un envieux, lache &
has; mais ardenr ,
&
don ' d'une éloquence popu–
laire;
il
parle avec facilit
1
;
il prononce ;
il
décide;
jl tranche; il .annonce avec impudence qu'il connoit
<:e qu
'il
n'a point vu; o
u
s'il ne peut m ' dire de l'ou–
vrage,
il
d
1
clame contre l'auteur, l'accufe d'orgueil,
d'infolence, & le peint quelquefois des plus noires
couleurs, afin de le rendre odieux. J'ai oui parler
dans ma jeuneffe d'une fcene qui peut donner l'idée
d.e cette efpece de ligueurs. Dans un café que les
gens de lettres fr.équentoient alors, un de ces chefs
de cabale fe déchainoit contre le jeune poete dont
on alloit jouer la piece : l'un de ceux qui l'écou–
toient lui demanda s'il connoiífoit ce jeune h om–
me: aífurément, dit-il, je le connois,
&
je m'intéref-
ois
a
lui; mai fa préfomption
opini ~hre
me l'a fait
a . andom er : la piece qu'il donne aujourd'hui, il me
l'a lue: je lui en ai montré les défauts; IUais il eíl:
ú
plein de lui-meme , qu'il n'a rie voulu corriger: j'ai
eu tort, lui dit le jeune homme auquel il répondoit:
mais, Mon!ieur, ce n'eft pas aífez de connoitre les
gens,
il
faut les recoono:itre.
Du refie , dans un íi ele dont le gout efi formé,
ces
cabales
íi effrayantes pour de jeunes poeres, ne
Ieur font
du
mal qu'un moment; jamais un bon ou–
vrage n'y a fuccomb ' ,
&
c'efi ce que doivent favoir
ceux qui entrent dans la carriere, pour n'etre pas
décour. gés.
La
cabale
en faveur des talens médiocrcs ne leur
efi guere plus mile; elle les fouti ent quelques jours,
rnais ils
1
etombent avec eH
e~
&
a
la longue rien ne
peut empecher l'opinion publique d'etre iufie
&
de
rnarquer a chaque chofe
le dégré d'-ªdmirarion ,
d'efiime
Oll
de m
1
pris qui lui efl: dü.
e
M..
lvfAR–
MONTEL.)
CABARDIE
ou
KABARDINIE
'e
G éogr.)
portion
de la Circaffie qui femble féparer en
Afie
l'empire
Ruffien d'avec le Turc
&
le Perfan, mais dont le
premier fait encore entrer la principauté dans fes
titres. Elle efi au pied du Caucafe, au nord-ouefi de
la province de Dagillan,
&
faifoit
autrefoi~
partie
de l'Lbé rie ou de la Coichide: c'efi un pays de pldi–
nes
&
de monragnes, habité de gens peu laborieux
&
peu civilifés, qui n ont aucune ville propremenr
dire, mais feulement quelques villages mal arran–
gés'
&
qui obéiífent
a
un pnnce ' tantot careífé &
tantot maltraité par les puiífances voiíines ,
felon
que fa prudence
& .
fon courage font plus on moins
en défa ut.
e
D . G.
)
CABBELLAU,
f.
m. (
Hijl. nat.
lcluhyolog
)
poiífon d' Amboine, fon bien gravé
&
enluminé fous
ce nom
&
fous celui de
cabellaau de l'íle Maurice,
par Coyett, a
u
n° .
61
de la premiere partí de fon
Recueil des poif!ons
d'
A
mboine.
·
ll
a le corps médiocrement along'
&
prefqne cy–
lindrique' peu comprimé par le
oté ; la t0te
&
les yeux médioc res; la boucbe grande
&
montante.
· Ses nageoires font au nombre de fept , íavoir,
deux ventrales, perites, placées fous le milien du
ventre' aífez loin derriere les peéto rales qui font
rondes
&
petites; une dorfale fort longne, un peu
Tome
ll.
CAB
plus.baffe devant que derriere; une longue
&
baífe
derne;e l'anus; enfin une derriere la queue qui eft
guarree.
Son corps efi jaune avec une large bande noire,
étendue de chaque coté depuis le fommet de la tete
jufqu'a la queue; la tete efl: brune, piquetée de noir;
fes yeux ont la pruneHe bleue, entour
1
e d'un iris
ro
u
ge; fes nageoires font cendré-no
ir.
Remarque.
Le
cabbellau
fait, avec le voorn d'Am–
boine, un gen re particulier de poiífon dans la famille
des remores.
e
M.
ADANSON. )
CA~IAI,
f.
m.
e
Hijl. nat . Quadruped.)
petit ani-·
mal ainfi nommé au Brefil,
&
dont nous a vons fait
graver une figure dans le
volume
XXI11,
a
la
planche
Yl1,
nc
3
du
Recueil d'Hijloire naturelle.
M.
de
Buffon l'avoit fait graver avant au
volume
XII
de
íon
Hijfoire naturelte , in-4°.
On le nomme eneo re
cabionara,
&
M.
Briífon l'a dé!igné fous le nom
d'hydrochoerus
,
du Grec
hydro-choiros ,
c'eíl: -a~di re,
coc/wn-d'eau;
mais ce nom lui convienr d'aurant
moins, qn'il ne reífemble nullement au cochon.
~1 reífem~le
au contraire'
a
bien des égards' au
lap1n
&
au hevre.
ll
en a les d
tX
dents Íncifives
a
chaque machoire' la levre fupérieure échancrée '
plus avancée que l'infé rieure,
&
les oreilles courtes
du tapeti, appellé auffi. improprement
cochon d'
1
nde..
Ses doigts font a
u
nombre de quatre aux p1eds de
devanr'
&
de rrois feulement
a
ceux de derriere,
&
ils íont tous réunis par une membraoe aífez lache;
il n'a pomt de queue.
Son corps eft couvert de foies rouífes, melées de
noir
&
de brun, mais moins rudes que celles du
cochon.
Mamrs.
Le
cabiai
eíl: commun
a
la Guiane
&
mi
Brefil.
Il
fe pla1t
a
refier dans l'eau, ou il nage tres–
aifement; il y cherche du poiífon pour fa nourri–
rure;
il
vit
auffi
de grain
~
de fruits
&
d'herbages:–
(M.
ADANSON.)
CABlNET D'OR
GUE, (
Luth.) Voye{
BUFFET
D'ORGUE,
D ia.
mif.
des Sciences ,
&c.
(F. D. C.)
-~~
§
CABIT
A,
e
Géogr.) une des lte!J Philippmes,
avec un port,
a
deux lieu¿s de M.znitla.
Cabire
Oll
Ca–
vire n'eíl: point une ile, c'eíl: le port de
1
ile Ma–
nille ou Lu<;on.
Lettns fur l'Encyclopédie.
*
§
CABLAN, (
Géogr.) ville
&
royaume d'Ajie,
dans L'lnde au- dela du Gange
,
dépeudant da roí
d' Av
a.
Ce royaume
&
cette vil!e n'exifient proba–
blement pas.
Lettres fur l'Encyclopédie.
§
ABLÉ,
ÉE;adj.
etermedeBLafon,)
repréfen–
tauon d'une fafce, d'une croix on autre piece ,
fa1te de cr1 bles tortillés.
Aldart de Mignieres , en Gatinois ;
d'argent
a
la fafce ab.'ée de gueules
&
J .¿
.finopü, accompugn!.e
en chef de deux étoites du fe ond émail,
&
en pointe.
d'un croijfam de meme ; fur la fa
fe
e un écu.f!on du
cltnmp, chargé d'une main fenejlre u.ppaumée de gueu...
les.
e
G.
D.
L.
T.)
CABOES LAOWE,
f.
m.
eHifl. nat. lchtfzyolog.)
'
no
m
d'un poiífon des iles Moluques , rres- bten
gravé
&
enluminé p r Coyett, au
n°.
42.
de
la
premiere partie de fon
R
ecueil des poijfons
d' A
m..
boine.
Son corps eft cylindrique aífez long: fa tete
&
fes yeux font m ' diocres,
&
ía bouche fort grande.
Il a fept nageoires, dont deux ventrales plac¿es
fous les deux peétorales, toutes quatre
m '
dio cre–
ment grandes, rriangulaires; une dorfale fort lon–
gue , un peu plus baífe devant que derriere; une
derriere l'anus afrez longue '
&
une
a
la queue
quarrée
&
échancrée d'une quatrieme parrie en
are.
Son corps efi brun dicheté de noir, ainíi que
fes nageoires dorfales
&
anales qni font Jaune •
Ses autres nageoires font venes,
&
celle de la
M