S E P
le mot
flpultrire
défigne non feuleMent
tout
lieU dI'
les corps {ont enfevelis, mais meme
le~. cér~~o~lÍes
de l'enfeveliífement. Les Payens ne s mqllletoIent
pas du fépulchre, mais beaucoup de la
J.~pu¡lUre
;
parce t¡u'ils croyoient que l'ame
~e
celm dont le
corps étoit privé de
fépulture
,
re1tOlt errante,
&
ne
pouvoit etre admife au rang des autres dans les
champs élifées.
Nec
ripas datur horrtndas
,
nee rauta ftuenta
Tranffortare prius quamfedibus off'a quierrmt.
,
JEnéid.
J. 6'.
S E P
7S
Mais
~n
tetufant la
fépu/ture
~ qüetqu~uñ,
he
v~ole"
t"on point en qllelque maniere envers lui l'hllmanité
&
la jufiice? M. Thomafius
&
quelques atltres ne le
croient pas, parce que le mort ne fent point l'ou–
trage qn'on f¡'üt
a
fon cadavre; cependant ce
n'ea
pas toujours aírá pour €tre léfé, de fentir !'offenfe
que 1'0n nous fait; on fait du tort
a
un infenfé, quoi"
qu'il ne comprenne par le préjudice gu'on hli caufe.
Apres tout les raifons qui fe tirent de l'injure faite
aux vivans , fuffifent pour en inférer , que la
flp ulture
refufée malicieufement, fournit un jufie fujet de ven"
geance aux parens ou amis du défunt,
&
que les lois
Voila 'd'otl vient I'infiante priere que le pauvre
meme de la guerre ne s'étendent pas ju{qu'a refu"
Palinure fait
a
El ée, de vouloir
el
fon tour, enterrer
fer la
féplllture
aux morts de l'arméé ennemie; c'é...
fon corps, qui étoit encore porté fur les flots pr€s du
toit la du moins l'idée de Platon ,
&
a
fon autorité
port de Vélies, depuis l'heure de fon nauffrage.
on peut ajotlter
cel~es
que Grotius cite en aífez granli
Mais quant au fépulchre,
i.J.
n'étoit
répu~é
ni
~é-
nombre,
l.
JI.
e.
XlX.
(D.
J.)
teífaire, ni utile; achetoit un fépnlchre qm
VOU10l~,
SÉPULTURE ,
(Ande¡, greque
&
romo)
le foin de
car il ne confifioit qu'en une maífe de
ma~onnene
laflpulture
eH: du droit naturel
&
du droit des gens.
faite au-deífus
OU
au-devant de la
fépuLture.
Et
m@~
Tous les peuples peuples fe font accordés a
p~nfer'
me de ce genre d'ouvrage les Germains
avoien~ ce~te
ainfi,
&
l'antiquité a regardé la
fép ulture
des morts
opinion, que cela ne fervoit que de fardeau mutlle
comme un devoir inviolable , dont on ne pouvoit fe
aux corps des défunts. Mais ils pt!nfoient que la
fé-
difpenfer fans encourir la vengeance des dieux.
pulLUre
ctoit 10uable en elle-m@me, agréable aux dé-
D ans l'Iliade d'Homere, Príam obtient une fufpen-
funts,
&
pleine de confolatÍon aux vivans. Ce que
fion d'armes pour enterrer les morts de part
&
d'au..
nous avons appris de Tacite, quí dit que
flprdehrum
treo Jupiter envoie Apollon pour procurer la
fépul...
CifPes efigil: monumentorum arduum
&
operofum Izo-
ture
a
Sarpedon. Iris e1t dépechée des dieux pour en....
norem , uti gravem difunais, afpernantur GermalZi.
gager Achille
a
rendre ce devoir
a
Patrocle,
&
Thé~
A confidérer enCuite les mots
¡¿pulehre
&
monu...
tis luí promet d'empecher que ce corps ne fe corrom....
mem ,
il Y a cette différence, que le
monument
indi-
pe, au cas qu'on le laiífe une année entiere fans
Jé-
que toute forte d'édifice pour tranfmettre
¡\
la pofié-
pulture.
Homere fe fonde jci fur la c0utume des
rité la mémoire de quelque chofe;
monumentum
efl
Egyptiens qui refufoient la
f épulture
au défunt, s'ii
quod nUnloria! jervanda! grada exiflit.
Que fi dans ce
avoit mal vécu. Ce refus faifoit qu'on ne permettoit
monument on met le corps d'un homme mort, de
pas de tranfporter le corps des impies au- dela dll
íimple
monument
qu'il é1Oit, il devient vrai fépul-
fleuve pres duquel étoient les
fdpultllres
des jnfies.
chr(' , tombeau,
&
fe revet de la nature des lieux
De-la venoit l'idée que la privation de la
fépulturé-
faínts
&
rdigieux. Que ü réclifice eft fait
a
la gloire
fermoit a une ame les champs éliüens ,
&
la cou..
d'un défunt,
&
que fon corps n'y foit pas mis
enfé-
vroit d'infamie.
pultttre ,
Oll
le nomme un
fépulehre vuide,
qué les
Je me fers ici du mot de
fépulture
pour les temS
Gr es appellent
¡mOT<t.C¡>/OV.
Telle efi l'idée qu'en don-
meme d'Húmere, otll'on brCtloit les corps, d'autant
ne la loi
42,
de. religiojis
&
fllmptiblls funerum.
D e-la
qu'il refioit toujours des os OH des cendres du cada...
vient que plufieurs hommes illuftres de l'antiquité
vre qu'on mettoit en terre enfermés dans des ur-.
avoient plufieurs
monu-mms,
dont un feu! portoit le
nes.
nom de
tombeau.
C'efi ce que Denis d'Halicarnaífe
L'ufage de brlller les corps eut de la peine
a
s'éta-
rapporte au fujet d'Enée.
(D.
J,)
blir chez les Romains , parce que Ntima Pompilius .
SEPULTURE,
(Droie natureL.)
on entend en
gé~
défendit qu'on brlllch le fien; cette wutume devint
néral par
flpulture
dans le droit naturel, les derniers
cependant générale fm la fin de la république ; mais
aev 'rs rendus
á\IX
morts, foit qu'on enterre leurs
elle fe perdít au commencement du regne des em'"
corps , {oit qu'on les brule; car
10ut
dépend ici de
pereurs chrétiens ,
&
s'abolit entierement fous Gra...
la cOlltume qui détermine la maniere d'honorer la
tien.
mémoire du défunt.
Perfonne,
&
meme les criminels ne pouvoient
Le droit
defépulture
efi fonclé fur la loí de l'huma-
etre privés de
lafépulture
parmi les juifs, Jofephe
~
nité,
&
en quelque facron meme fur la jufiice. Il e1t
antie¡. judal·e¡.
l.
1
V.
e. vj.
dit que MOlfe avoit com-
a e l'humanité de ne pas laiífer des cadavres humains
mandé qu'on
donn~t
la
fépu/ture
a tous ceux qu'on
pourrir, ou livrés en proie aux b@tes. C'efi un fpe-
condamneroit
a
mort pour leurs crimes, Nousvoyons
a 'acle affrem¡: aux vivans ;
&
illeur en proviendroit
que les Romains étoient aífez dans le m@me uíage ;
un dommage réel par l'infeaion de l'air. Ainfi les
car Pilate permit qu'on détachat le corps de J. C.
&
perfonnes les plus indifférentes font 0bligées par cette
qu'on le mit dans le fépulchre , quoiqu'il l'ellt fait
f
ute raifon de donner elles-memes la
fépulture
allx
mourir comme criminel de léfe -majefié. Les empe...
morts,lor{qu'iln'y apointdegens,deparensolld'amis
reurs Dioclétien
&
Maximien marquerent par un
a
portée de leur rendre ce dernier devoir. Que
fi
l'on
de leurs refcripts , qu'ils n'empecheroient páS qu'on
emp"che les parens ou les amis de s'enacquitter, on
donnfit la
fépulture
él
cellx qu'on avoit fllppliciés.
lem
f¡
it une injure, On allgmente la doulellr qu'ils
Au commencement de la républipue , tous les Ro ...
r eífentent de la perte d'une perfonne quileur étoitche·
mains avoient leur
fépultur.:
dans la ville , mais la loí
re , on leur ote la confolation de lui rendre ce qu'ils
des douze tables le défendit pour éviter l'infeétion que
r oardent comme un devoir. C'efr fur ce pié-la que la
les corps enterrés pouvoientcaufer dansun climat auffi
chofc a ' t ' envifagée de tOut tems parmi les nations
chaud que l'Italie. La républiqlle n'accorda le droit
qui n'ont pas ' t '
plongée~
dans la barbarie, C'efi
dejépulture
dans Rome qu'aLlx vefiales ,
&
a
un pe
J
auffi en partie la-deífus que font fondées les lois qui
tit nombre de particuliers qui
a~oient
rendu des fer-
privent de
lafépuLmre
ceux qui ont comrnis de tres-
vices confidérables
él
l'état. Les Claudiens eurent le
orands crimes ; car elles fe propofent autant de re?-
privilege de confcrver leur
fépulture
fous le capitole.
cire
chacun foigneux de détourner de tels
q,';r·
Le peuple romain accorda de m"me par une ordon
J
enfans fes parens, fes amis , que d'intimi r le
cri~ce
expreífe
él
Valérius Pu blicola &
el
fes defcen-
mine!.
ans, 1honneur de la
flpullure
dans la ville, Plutar-:
T
mexr.
K
ij