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TAB
l'apprendre ; la févérité des lois royales faites pour
un pellple compofé de fugitifs , d'efclaves
&
de bri–
gands , ne
convenoi~
plus aux, Romains. ,
L'efp~it
de la république aurOlt demande que les
decemvl~s
n'eutrent pas mis ces lois dans leurs
dou{e lables;
malS
des gens qui afpiroient
a
la tyrannie, n'avoient garde
de fuivre l'efprit de la république..
, .
T ite-Live,
ti",.
1.
dit, fur le fupplice de MetlllS–
Fuffétius diUateur d'Albe, condamné par Tullus–
Hoililius'
a
etre tiré par deux chariots , que ce fut
le premi;r.& le ,derI!-ier fupplice
?t~ l'~>n
témoigna
avoir perdu la memOlre de
1
humarute;
11
fe trompe;
le code des
dou{e lables
a
pluíieurs autres difpoíitions
tres - cruelles. On
y
trouve l.e ftípplice du feu '. des
peines prefqtle touJours capitales, le vol pum de
mort.
Celle qui dé.couvre.1e mieux le de,ífein des décem–
virs eíl: la peme capltale prononcee contre les au–
teur~
des libelles
&
les poetes. Cela .n'eíl:
gue.redu
gépie de la république, Olt le peuplc: alme a.VOlr les
grands
h~mili~s. ~:lÍs ~es
gens,
ql~I vo~IOlent ~en
verfer la lIberte, cralgnOlent des ecnts ql11 pouvolent
rappeller l'efprit de la liberté.
On connut íi bien la dureté des lois pénales , infé–
r ées dans le code des
dOll{e lables
,
qu'apres l'expul–
flon des décemvirs , prefque tontes leurs lois quí
avoient fixé les peines ., furent otées. On ne les abro–
gea pas expre!fément;
ma.isla loi
Porc~a
ayant dé[en–
du de mettre a mort un CitOyen romalO, elles n eu–
rent plus d'application. Voila le vrai nems auquel on
peut
rappor~er
c: que
Tite-~ive
,
li~. ~.
dit des
~o
mains, que ]amalS peuple n a plus alme la modera-
tion des peines.
..
Si ron ajoute
a
la douceur des pemes , le drOlt
qu'avoit un accufé de fe retirer avant le jugement ,
on yerra bien que les lois décemvirales s'étoient écar–
tées en pluíieurs points de l'efprit de modération, íi
convenable au génie d'une république,
&
dans les
autres points dont Ciceron fait l'éloge, les loís des
dOll{e rabLes
le méritoient fans doute.
e
D. J.)
T
ABLE DE CUIVRli ,
(Jurifp. romo
)
teS
,
table
fur
laquelle on gravoit chez les Romains la loi qui avoit
éte res:ue. On affichoit cette
tabie
dans la place pu–
blique ;
&
lorfque la loi étoit abrogée, on otoit
l'affiche ,c'eíl:-a-dire, cetti
rable.
De-la ces
motsfixit
legern , 'arque refixit.
Ovide déclare que dans l'age
d'or , on n'affichoit point des paroles menas:antes
gravées fur des
labLes
d'airain.
Nec yerba minantia fixo
./En ligaballtJtr.
Dans la .comédie de
Trinummus
de Plaute , un plai–
fant dit, qu'il vaudroit bien mieux graver les noms
des auteurs des mauvaifes aUions , que les édits.
(D. J.)
.
. T ABLE ABBATIALE,
(Jurifprud.
)
eíl: un droit
pti
en quelques lieux
a
la menfe de l'abbé par les
prieurs dépendans de fon abbaye.
Voye{
le
DiC!ion.
"des
~rréts
d.e Brillon, au
mOL
A<BBÉ
,n.
10
7.
e
A)
T AJ3LE
DE
MARBRE,
e
Ju.rifprud.
)
eíl: un nom
-comll1un
a
plufleurs jurifdiüions de l'enclos du Pa–
lais , favoir la connétablie, l'amirauté
&
le íiege de
la réformation sénérale des eaux
&
forets. Chacune
de ces jurifdiUlOns , outre fon titre particulier, fe
dit etre au fiege
de
la
tabIe de marbre
du
palais
a
Paris.
L'origine de cette dénomination , vient de ce
ql,l'an.ciennement le connétable , l'amÍral
&
le grand–
maitre des eaux
&
forets tenoient en effet leur jnrif–
diél:ion fur une grande
table de marbre
qui occupoit
toute lalargeur de la j?,rand'falle du palais ; le grand
chambri.ery tenoit auffi fes féances.
Ce.Hetable
fervoit auffi pour les banquets royal1x.
.J)u
Tillet , en
Con
recueil des rancs des crands de
T A B
Franc: ,pag:
97. dit que'le
?i~an ~e
16
Juin
T
549,
le ROl Henn
n.
fit fon entree a Pan ,;
~tle
le foir fut
fuit en la arand'falle dn palais le foup ro al' que
ledit
feign~ur
fllt affis au miliell de la
cable de
m~rbre.
Cette
laMe
fut détruite lors de I'embrafement de
la grand'falle du palais, qui arriva fous Louis
XlI(,
en
1618.
.
Outre la
table de marbre
dont on vient de parler .
il y avoit dans la cour du palais la pierre de marbre '
que I'on appelloit auffi qllelqtlefois la
tabú
de
marbre:
Ql1elques-uns ont meme confondu ces deux
labLes
l'une avec l'autre.
Mais la pierre de marbre étoit différente de la
la–
ble de marbre
,
&
par fa íituation,
&
par fon objeto
La pierre de marbre étoit au pié du grand degré dll
palais. Elle exiíl:oit encore du tems du roi l ean en
1359. Elle
ferv.oi~
a faire les proclamations publi–
ques. Elles fe falfOlent pourtant auffi q11elqu foís fur
la
table de marbre
en la grand'falle du palais.
Voyet
le
recuál des ordonllances de
la
rroijieme race, tome JII.
p.
347.
aux nores.
Quand on pa.rle.
d~ l~
tabie de marbre
íimplement,
on entend la )unfdlUlOn des eaux
&
forets qui
y
tient fon íiege. Elle connolt par appel des
fentenc~s
des maitrifes dn reífqrt. Les commiíraires du parle–
ment viennent auffi y juger en dernier reífort les
.matieres de réformation.
Voye{
EAux
&
FORgTS.
11
y a auffi des
tables de marbre
dans plufieurs autres
parlemens du royal1me ,mais pour les eau'x
&
forets
feulement. Elles ont été créées
el
l'inflar
de celle de
Paris; elles furent fl1pprimées par édit de
17°4,
quí
créa au lieu de ces juritCliUions une chambre de ré–
formatíon des eal1X
&
forets en chaque parlement;
mais par différens édits poíl:érieurs , pluíieurs de ces
tables de marbre
ont été rétablies.
Voye{
EAUX
&
Fo–
RETS , GRURIE , MAlTRISE , AMIRAUTÉ ,CONNÉ–
TABLIE, MARÉCHAUSSÉE.
eA)
TABLE DU SEIGNEUR , t'ignífie
domaine du fei–
gneur;
mettre en fa
tabLe,
c'eíl: réunir
el
fon domaine.'
Ce terme eíl: uíité en matiere de retraít féodal.
Voyet
l'artiete
2/
de la coutltme de Par:is.
Quelques-uns pré–
tendent que
tabie
en cette occaíion íignifie
catalogue
,.
&
que mettre en fa
table
,
c'eíl: comprendre le fief
fervant dans la liíl:e des bíens
&
droits qui compo–
fent le fief dominant.
Foye{
FIEF RETRAIT FÉO–
DAL.
e
A)
T ABLE RONDE, f. f.
(Hifl. mod.)
chevaliers de
la
table ronde :
ordre militaire qu'on prétend avoir
été iníl:itué par Arthur , premier roi des Bretons ,
vers l'an 516.
Voye{
CHEVALIER.
On dit que ces chevaliers, tous choiús entre les
plus.braves de la natíon, étoíent au nombre de vingt–
quatre ,
&
que la
tabLe ronde,
d'ol! ils tirerent leur
nom, fut une invention d'Arthur , qui voulant éta–
blir entr'el1x une parfaite égalité, imagina ce moyen
d'éviter le cérémonial,
&
les difputes du rang all
.fujet du haut
&
bas bOllt de la
tableo
Le{)y nous aífure ql1'il a Vl1 cette
table ronde
a
Winchellre , íi on en veut croire ceux qui y en
montrent une de cette forme avec beancollp de cé–
rémonies ,
&
qu'ils difent etre celle meme dont fe
fervoient les chevaliers ;
&
pour confirmer la vérité
de cette tradition, ils montrent les noms d'un grand
nombre de ces chevaliers tracés autour de la
tabLeo
Larrey ,
&
pluíieurs al.1tres écrivains , ont débité
férieufement cette fable comme un fait hiíl:orique.
Mais outre que Camdem obferve que la íl:ruétute
de cette
table
eíl: d'un gOllt beaucoup plus moderne
que les ouvrages du íixieme íiecle , on regarde le roí
Nrthur comme un prince fabulel1x,
&
le P. Pape–
brok a démontré qu'avant le dixieme fiecle on ne
favoit ce que c'étoit que des ordres de chevalerie.
11
parolt au contraire que la
table ronde
~'a
point
~té
un ordre m,ilitaire, mais une efpeee de JOllte ou