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2
T
A B
mérique feptentrionale, dans la nouvel1e E(pagne ;
au erOH ernement de meme nom, dans la baie de
Ca~peche.
C'efr la riviere la plus re.marquable
d~
toutes celles qui
y
ont leur embouchure. E!le prend
fa {óu[ce fur les hautes montagnes de Chlapo,
&
arres s'etre groffie d'autres rivi: res, elle
cou.rtdans
la mer par une bouche qui.a pres de dellx nulles de
large; c'efr
l~
que cette n Vlere abonde en veaux ma–
rins , qui trouvent de
bonn~ p~ture
dans
pl~fienrs
de
{q
criques. Le veau mann d eau douce n efr pas
auffi , ertCls que le veau marin qui vit dans la mer ,
mais
{i
a la meme fi oure
&
1e meme goftt.
(D.
J.)
T ABATIERE ,
t
f.
en terme de B ijoutior,
font des
boetes d'or enrichies de pierres fines Oll fauífes ; il
Y en a de to'ute e[pece, unies , gravées , ci{elées , in–
crufrées émaillées , tournées ,
&c.
quarrées, ron–
des,
~
h:lit pans ,
a
contour"
a
bouge ,
~
douffine,'
en peloton ,
&c.
L'on ne fimroit pas fi 1on voulOlt .
nommer tollS les nOl11s qu'o n a donnés
a
la
tabatiere
d'or.
11
{uffit de dire en général que l'on les a tirés
des chofes naturelles
&
communes , auxquelles elles
r effemb1ent, comme artichaux , poires , oignons, na–
vettes ,
&c.
TABA
TIERE PLAINE,
en terme de B ijoutier ,
efr une
bocte don.t le corps efr maffif d'or,
&
enrichie de
diver[es manieres , felon le goftt du public
&
de 1 'ou–
vner.
La parrie la plus difficile
a
faire dans une
tabatiere
d'or ou d'argent, ou montée en l'un ou l'autre de ces
métaux'· c'efr la t!ha.rniere : voici comment on l'e–
xécuter~.
Il
faut d'abord préparer le fil 'de charnie–
re. Pour cet etfet , on prend un brin de fil d'or on
d'aro'ent , quarré ou rond, qu'on applatit partout
exc~pté
a
fon extrémité ,
a
l'épaiífeur d'ull quart de
ligne,
OH
~
peu pres , felon la force dont on veut la
charniere; il fallt que l'épaiífeur' de la partie foit bien
égale: l'on roule cette parti.e applatie, {elon fa 10n–
gU'eur ,
f~l r
un fil de fer on de cuivre rond ,
&
on la
pafl'e
a
la filiere. Cette opération aífemble
&
appli–
que exaél:ement les deux bords de la lame l'un cOntre
l'autre, détruit la cavite
&
alonge le fi1. On tire él la
fili ere, jufqu'a ce que le trou foit du diametre qu'on
deíire ;
&
quand il y eíl:, 011 a un fil d'acier tiré , bien
poli, que l'on introduít dans le trou ,
&
l'on remet
le tout enfemble dans la filiere : cette feconde opé–
ration applique les parties intérieures de la charnie–
re
c.ontre le fil,
&
Iiliminue .fon épaiíreur fans
~imi
nuer le diamctre. On a foin de graiífer le fi1 d'acier
avant de l'introduire, avec du {uifou de la cire. On
tire jufqu'él un trou marqué de la fili ere. On retire le
fil d'acier
,&
cQmment? Pour cet effet , on paífe fon
extrémité dans un trou jnfre de fon diametre de la
fiIiere. Alors l'épaiífeur du fiI-de charniere fe trou–
"\Te appuyée contre la fili ere ; on prend les tenailles
du banc,
&
on tire le 61 d'acier qui vient feu!. Ou
bien on prend le bout du 061 d'aciet dans un étau
el
main : on paífe le fil de charniere dans un tron .plus
grand que fon diametre. On prend
la
pointe t efl'errée
!~u
fil de charniere avec la tenaille du banc,
&
on tire.
Ilarrive aífez{ouvent quelefi Id'acierfecaífedansle fil
de charniere , alors on coupe le
fil
de charniere par le
milieu; on fait en{orte que dans la coupure ou entaille
puiífe etre
re~u
un fil de fer : on le tord autour;'
&
on
paífe
&
tepaífe le tout dansunefiliere,plus grande que
lefi lde charniere, mais moindre que le 61de charniere
avec le 61 de fer mis dans la coupure,
&
on tire.
Quand le
nI
d'acier efr tiré de la charniere, on la paífe
dans fon calibre , dont la différence des oUVe' tures
J}'étant pas perceptible
a
la vue , 1'entrée efi mar–
quée.
11
y a
tres -
peu de ditférence
entre.letrou
de la 61iere ,
&
le trou du calibre; c'eíl: pour cela
qu'on a marqué le trou de la filiere.
011
tire la chaI–
niere plufieurs fois par le calibre, afin qu'il pniífe y
¡entrer plus aifément ;
&
le fil de'cbarhiere efr fini:
TAB
c'eíl: de ce 61 qu'on fait des chan'ons.
Les charnons fom des
bout~
de fil de charniere.
Pour avoir des charnons on commence par couper
le fil de charniere par bouts d'un pouce
&
demi Oll
deux pouces
de· l~)I1glleur.
011
ébarbe un des bouts
&
on le préfente dans le calibre du coté de fon en:
trée; ap res 1'avoir paífé , on a un morceall de bois,
dans lequel on place le calibre
a
moitié de ron épaif–
{euro On fait entrer dans le calibre le 61 de charníe–
re avec un maillet, jufqu'a ce qu'il foit
el
ras du trou
de fortie
~
&
un peu au dela. On a une lame de con–
tean , taillée en fcie , qu'on appelle
fcie
ti
charnon,
avec laquelle on coupe le bont de charniere excé–
dant
el
ras du trou d'enu:ée. On lime en{nite les deux
faces avec ttne lime douce.
11
fam que le calibre foit
trempé dans toute fa dmete , afin que les limes ne
mordent pas fur ces faces. Cela fait, on fraife les denx
entrées du trou du charnon; puis avec un outil ap–
pellé
repouf{oir, voye{
R EPOUSSOt R,
on fait fortir..le
charnon,
&
on le repare. On a une pointe conigtIe ,
qu'on fait entrer avec force dans le charnon, pour
en écarterl 'aífemblage
&
l'appercevoir.
Il
faut obfd ..
ver que la matie're dont on a tiré le fil de charnierc ,
efr crud
&
non recuit , afio de l¡ú conferver fon éla–
fricité .
(jn a un burin,
&
afin de ne plus perdre de vue
l'aífemblay que la pointe a [ait paroltre, on tire un
trait de burin dans toute fa longueur, mais qu'o'n
r end plus fenfible fur les extrémit '
S.
Puis on barre
ce trait avec la lime, ou l'on y fai t de perites
tranchées perpendiculaires; puis avec le burin, on
emporte un pende 'la vive-arrete du tron libre , cal'
la pointe efr touj ours dans le chamoll ; puis on ébarbe
le bord extérieur; puis on chanere la pointe de trou ,
&
1'on en fait autant'
a
l'autre
bO~lt :
pour lors le char–
non efr pret
él
lier,
&
el
former la charniere.
Il faut avoir les porte-charnieres. Les porte-char–
nieres font deux parallélipipedes foudés que les Ar–
tifres appellent
quarfés,
que l'on met app liqués ¡'un
au-deífus,
&
l'autre ala cuvette : celui qui tiendda
CLlvette eíl: quelque peu profilé. Il faut que les furfaces
de ces'parallélipipedes s'appEquent l'une contre l'au–
tre.; fa ns fe deborder par dehors.Qualld cela efr tair ,
on di.vife la circonférence du charnonen trois parties
égales.
On
prend la moitié de la corde du üers,
&
r on
trace la couliífe {ur toute la longueur des quarrés ,
prenant fur la hauteur de chaque porte-charnieres la
moitié de la corde du tiers,
&
fur la profondeur, les
deux tiers du diametre.,Il efr évident que quand les
charnons feront fixés daos les cou!ifl'es , la boete s'ou–
vrira e1'un angle de
12.0
degrés.. Il eft évident que
voiJ¡\ les vive-arretes des couliífes déterminées.
Apres cela, je faís fur ces traits quí déterminentles
vive-arretes, amant de traits de paralleles qui fer–
vent de tenons aux précédens ; car il efr évident que
quand on fera la couliífe,les premiers traits difparoi–
tront. Pour faire les cent quatre-vingt couliífes , on
commence.par enleverles angles; ponr évider le refre,
on a des . échopes
a
couliífes. Ce font des efpeces de
burins qui ont la courbure meme du charnon fur leur
partie tranchante. On enleve avec cet outil la ma
tiere,
&
1'0n acheve la couliífe; pour la dreífer on a
des limes
a
couliífes. Ce font des limes cylindres , ron–
des, du diametre de la couliífe, ou un peu plus pe–
tit , afin que le charnon ne porte que fm les bords
de la couliífe. Avant que de {ouder les charnons, on
s'aífure que la couliíre efr droite au fond par le
moyen d'une pe . e regle tranchante , que l'on pofe
par-tout,
&
fur toute la 10ngueur.
11
faut que le nom–
bre des charnons foit impmr , afin que les charnons
des deux bouts qn'on laiífe p1us longs que les autres,a
di[crétion, {oient tous deux {oudés en-haut. Un en–
file tom les charnons dans un 61 de fer, on po{e les
'deux coul iífes l'une fur l'autre ,
&
on y place les