Table of Contents Table of Contents
Previous Page  800 / 970 Next Page
Information
Show Menu
Previous Page 800 / 970 Next Page
Page Background

788

T A B

France que depuis enviro n

1600.

Le premier

arr&t

qui (urvint

a

c~

(ujet

?

~ut

pour en d, fendre

~:ttfa,g:

'

que 1'0n croyon permcleux

a

la (ante ; ce preJug: fut

promptemem détruit par,I,a ce:titnde d\l é,ontraue ,

&

le gotlt ¡Jour le

tabac

s

etenclit aífe]. gener.ale-ment

&

en tres peu de tems dans toute l'Em'ope ; 1I efr de:

v enu depuis

~1O obj~t

important de

~ol~lmerce

qlll

s'efr accru de ¡our en Jour. Cette ,deoree, s efr vendue

librement en France au moyen d un drOlt de

30

fols

qu'elle payoit

a

l'entrée jufqu'.en

1674,

qn'il

e~

a été

formé un privilege exclufif qm depUls a fubíifre pref-

que fans interruption.

"

A mefme que le gout de ceHe deoree

pr~nOlt

fa·

vcur en France , il s'y établiífolt des plantauons, .on

la

cultivoit meme avec fucces dans plufieurs provm–

.ces; mais la difficulté , pour ne pas dire l

'impoffi.bi

lité de faire concourir cette liberté avec le Conuen

¿n

~rivilege,

fit prendre le parti de fUl?primer

t?l~tes

plantations dans l'intérieur de l'exten Ílon du pnvIle–

ge; on s'efr fervi depuis de feuilles de

ditfére~s,crlls

étrangers en proponion & en raifon de quallte des

fabriques auxquelle:o chacun d'eux s'efr tronvé pro–

pre.

Les matierés premieres que 1'0n :mploie

d.an

~ ~es

manufaétures de France , fOllt les felqlles de V,1l'glOle,

de la LouifiaI)e , de Flandres, d'Hollande, d'Alface,

¿u Palatinat, d'Ukraine , de Pologne & de Levant.

Les feuilles de l'Amériql1e en général, & furtont

celles connues fous le nom de

L'in[peilion de Virginie,

font celles qui pour le corps & la qualité conviennent

le mieuxa. la fabrique des

tabacs

defiin és pouda rape,

.eeHes d'Hollaüde entrent avec fucces dans la com–

p olition des

m~m es

tabacs.;

parmi tons ces

C~ClS

diffé–

r ens, les feuilles 'les plus ¡aunes, les plus legeres &

les moins piquantes, font celles qui réuffiífent le

mieux pour les

tabaes

defrinés

a

fumer, & par cette

.rai[on celles du Levant & celles du Mariland y font

tres-propres.

11 feroit difficile de fixer le degré de fupériorité

'¿'un crll fur l'autre

~

cela dépend entierement des

tems plus ou moins favorables que la plante a eífuyés

pendant fon féjour fur terre, de la préparation qui a

été donoée anx feuilles apres

1.

récolte, & des pré–

cantions que 1'0n a pri[es enCllite pour les con[erver

&

les employer dans leur point de maturité; de me–

me il ne peut y avoir de procédé fixe fm la compo–

{¡tion des

tabacs;

on doit avoir,pour principe unique,

lorfque le gOllt du confommateur efr .connll, t:l'entre–

.tenir chaque fabrique dans la plus parfaite égalité ;

c'dl:

a

qlloi on ne parvient qll'avec une tres·grande

.eonnoiífance des matieres, une attention [uivie [ur

l a qualité aétuelle, non-feulement du crll , mais, pour

-ainú dire, de chaque feuille que l'on emploie; l'ex–

lpérience diéte enfuite s'il convient de faire des mé–

.langes , & en quelle proportion ils doivent .etre

faits.

.

Une manufaéture de

tabacs

n'exige ni des machines

_ ....:¿'une méchanique compliquée, ni des ouvriers d'une

.inte\l~gence

difficile

el

rencontre·r; cependant les opé–

rations en apparence les I?lus limpIes demandent la

:plus finguliere attention; nen n'efrindifféremdepuis

le choix des matieres jufgu'a leur perfeétion.

II fe fabrique des

tabaes

Cous différentes formes qui

>ont chacune lenr -denomination particuliere

&

leur

ufage·particulier.

/

Les

tab.aes

en ,carottes defiinés

a

etre rappés

&

ceux en rolles propres pour la pipe, font l'objet prin–

cipalde la ,confommation.

On fe contentera-donc de faire ici le détail des opé–

.rations néceífaii'es ponr parvenir

a

former des roles

.&

des

car~ttes ,

&

on a cru ne pouvoir donner une

idée plus nette & plus précife de cette manoouvre

~

<¡u'en faifant paíTer le lefreur, pour ainíi dire, dans

~ha~un.

des atteliers'q1Ji la compo[ent, pa¡;: te luoyen

TAB

des Planches placees fuivant l'ordre da travaiI, avec

une explication relative

a

chacune.

Mais pour n'erre poiot arreté dans le démil de

la

fabrication , il parolt néceíTaire de le faire préceder

de quelques reflexion$ , ta!1t fur les batimens necef–

[aires pour une maOl.lfa,éture &

le~lr difrribl~tion,

que

fur les magafins

de~1I1es

a

co~te~lr

les matIeres pre–

mieres

&

celles ql\l fo nt fabnquees.

,

MJgajins.

L'expoíition efr la premiere de tontes

les attentions que,l'on doit avoir pour placer les ma–

gafins; le foleil

&

l'humidité font également contrai–

res

a

la confervation des

tabacs.

Les magaíins de1linés ponr les matieres premieres

doivent etre

vafre~ ,

& il

~n

faut

d~

deux e[peces,

l'une pour

conte~llr l~s fe~lllles

anCle,nnes qui n'om

plus de fermentatlon a cra1l1dre,

&

1

autre pour les·

feu'lles plns nouvelles qui devant encore fermenter

. doivent etre fouvent remuées , travaillées

&

empi~

lées

a

differentes hauteurs.

La qualité des

matier.es

de chaque envoi efr recon–

nue

el

ion entrée dans la manufaéture, & les feuilJes

[ont placées fans confllúon dans les magaíins qui leur

[ont propres , afin d'etre employées dans leur rana

lorfqu'elles[om parvenlles

a

leur vrai point de

mat~:

rité; fans cctte précaution, on doit s'attendre

a

n'é–

prouver aucun 1l1cces dans la fabrication,& aeífuyer

des pertes & des déchets tres-coníidérables.

Il

ne faudroit pour les

tabacs

fabriqués que des malo'

gaíins de peu d'étendue, íi les

tabaes

pouvoient

s'ex~

po[er en vente

a

la fonie de la main de l'ollvrier;

mais leur féjour en magaún efr u!1 dernier '¿egré de

préparation

tres-eífenti~1

; ils doivent.y eífllyer une

nouvelle fermentation indifpen(able pour revivifier

lesfels dont l'aétivité s'étoit aífoupie dans lecours de

la fabrication; ces magaúns dotventetre proportion–

lIés

a

la confommation,

&

doivent contenir une

proviíion d'avance coníidérable.

A l'égard de l'expolition, elle doit etre la

mem~

que pour les matieres premieres, & on doit obfer–

ver de plus d'y ménager des ouvertures en oppoíi–

tions droites , afin que l'air puiífe

y

circuler & fe re–

nouveller fansceífe.

.

Ba~imens

&

atteliers.

Les magafins de toute efpece

dans une manufaétllre de

tabac

devant fllpporter des

poids énormes • il efr bien difficile de pouvoir les éta–

blir aire]. folidement [ur des planchers ; on doit

au–

tant qu'il efr poffible , les placer

el

.rez-de-chauífée; la

plupart des atteliers de la fabrique font néceífaire–

ment dans le meme cas , parce que les uns font rem–

plis de matieres préparées entaíTées , & les autres de

machines dont l'effort exige le terrein le plus [olide;

ainíi les bihimens deilinés

el

l'exploitation d'nne ma–

hufaétur~

de

tabac,

doivent occuper une fuperficie

coníidérable.

Cepe~daot

rien n'elt plus eífentiel que de ne pas

'excéder la proportion néceíTaire

a

une manutention

facile ; fans cette précaution , on fe .mettroit dans le

cas de multiplier beaucollp la main·d'ceuv're, d'aug·

menter la pene & le dépériíTement des matieres ,

&c

de rendre la régie plus difficile & moins utile.

, O

pératlOTlS deLa fabrique,

1.

opération, Epoulardage.!

L'épouLardage

efr la pfemiere de tontes les opérations

dé la fabrique; elle confifie a féparer les manoqlles

( on appelle

malZoque

une poignee defeüilles plus ou

moins forte ,.fuivant I'nfage du pays, & liée par

1~

tete par une feuille cordéé' } ;.

a

les ftotter aífez

fou~

la main pour"déma1l:iquer les feuilles, les ouvrir,

&–

les ,dégager des {ables & de la

pouffi~re

dont elles

oo,t pu fe charger.

Dans chaque manoque ou botte'derfe-üilJes de qüel•

. que crú qu1elles viennent, il s'en trouve de qualités

différentes ; rien de plus eífentiel que d'en faire un

triage exaét; c'efr de cetie opération que dépend le

íucces.q'une JJl

<ln.lJ

,fa{ture

~

i1

en.réúüte

í!.llíIi

une

tre¡~