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786

TA B

fut qu'incapacité ,

(00

éruditioo o' ' toit que

p~dante­

ríe.

(D.

J.)

T

ABAC

culture du, (Comm.)

ce fnt vers l'an

1

5

~o

que ies E{p.agools trouverent cene

p~an,te

dans

le Jucatan provInce de la T erre·ferme ;

&

c eíl: J e–

la

que {a ;ulture a palfé

a

Saint-Domingue,

a

i ari–

land,

&

a

la Virginie.

Vers l'ao 1560, Jean Nicot,

a

ron . retour

d~ ~~r;;:

tugal, pr'renta cette plante

a.

Ca.thenoe de

M~dICIS;

ce qui tit qu'on

l'~ppella

la mcotta'!e.

Le cardmal de

Scúote-Croix

&

NJcqlasTornabom la vanterent en

ltalle fOlls le nom

d'lzerbe Jainte,

que les Efpagnols

lui avoient donné

a

cauCe de {e yertu5;

Cep.e~dal}t

l'herbe [aiote , loin d'erre également accuellhe de

tout le monde, alluma la guerre

~ntre

les ?avaos ;

les igno'raos en grand nombre y pnrent partl ,

&

les

femmes memes [e déclarerent pour ou contre une

chofe qu'elles ne

c<?nooiífoi~nt

pas mieux que les

affaires [érieufes qUl fe paífolent alors en Europe,

&

qui en.changerent toute la face.

On tit plus de cent volumes

a

la louange ou an

blame du

tabac;

un allemand n?l1s en a. con[ervé les

titres. Mais malgré les

a~verfalres ,qu~

attaqllerent

l'u[age de cetté plante , fon luxe feduJÍit toutes les

nations ,

&

fe répandit de l'Amérique jufqu'alJ. Ja-

pon.

,

II ne faut pas croire qu'on le combatht feulement

avec la plume ; les plus pu-iífans monarques le pro[–

crivirent tres-{éverement. Le grand duc de Mofco–

vie Michel Féclerowits ,voyant que la capitale de

fes états batie de maiíons de bois , avoit été pref-

t

íi' .

d'

1

que entierement con umee

l?a~

un meel? Íe, (<;)I1t

l'imprudence des fumem s ql1I s endormolent la pIpe

á

la bouclle fut la eaufe, défendit l'entrée

&

l'hfage

du

tabac

da~s

fes états ; pr-emierement fons peine de

la bafionnade , qui eíl: nn chatiment tres-cruel en ce

pays-la ; enfuite [ous peine d'avoir le nez coupé;

&

enfin de perdre

1a

vie. Amurath

IV.

empereur des

Turc;

&

le roi de Pel'[e Scach-Sophi firent les

m~mes dÜenfes-dans leurs empires ,

&

[ous les memes

p eines. Nos monarques d'?ccident? plus, rufé; po–

htiques, chargerent de droIts exo:bltans

l ,entr~e

du

tabac

dans leurs royaumes ,

&

lalíferent etabl1l' un

ufage qui s'efi

a

la fin changé en néceíIité. On mit

en F 'anee en 1629 trente fols par livre d'impot (ur

le petlln cm' alors le

'tabac

s'appelloit ainíi; mais

COnime

l~

con[ommation de ce nouveau luxe efi de·

venue de plus en plus coníidérable, on en a multi–

plié proportionnellement les

pla~tations

d.ans tous

les pays du monde. On peut VOlr la mamere dont

elles fe font

a

Ceylan, dans les

Tranfa8.

philo[

nO.

:2.7 8.

p.

11 45

&

fiúv.

Nous avons iur-tout des ou–

vrages précieux écrits en anglois , fur la culture du

tabac

en MaFÍland

&

en Virginie; en voici le précis

fort abrégé. .

On-ne connolt en Arnérique que .quatre [ortes de–

tabacs

;

le petlln , le

tabac

a langue, le

tabac

d:ama–

zone', &' le

tabac

de Verine ; ces quatre e{peces tleu–

r-iífent

&

portent teutes de la gra-ine bonne pour fe

r eproduire; toutes les quau'e peuvent croltre a la

hallteur ele

5

ou

6

piés de haut ,

&

durer

ph~eurs

années, ma-is ordinairement on les arrete

~

la hau–

teur de deux piés ,

&

on les coupe tous les ans.

Le

tabac

demande une terre graífe, médiocrement

forte, unie, profonde ,

&

qlli ne foit pas fujette aux

inondatioJ.1's ; les terres neuves lui [ont innuiment

plus ln-opres que celles qui ont déja [ervi.

Apr€s: avoir choiíi Con terrein, on mele la graine

<iu

tabac

avec íix fois autant de cendre ou de fable,

parce qtte

ú

on la femoit feule, (a petiteífe la feroit

poufl'er trop épa·is ,

&

--il (eroit impoffible de tranf–

plantel'

la

plante {an61'endommager. Quand la plante

a deux{louces d'élevation h&rs de terre, elle efl bOIl–

ne

a

et:,e .traníplant1be; On a grand foin de farcler les

T AB

couches,

&

de

n y laiíIi r allcunes mativaifes herbes

des que l'on peut difiingu r le

tabac;

il doít toujour

etre {eul

&

bien n t.

Le terreín 'tant nettoyé, on le partaae en all 'es

difiantes de trois piés les unes d'es autr

~

&

paral..

leles , fur lefquell on plante en quincollce des pi–

quets 'loignés les uns des autres de trois piés. Pour

cet effet , on ' tend un cordeau divifé de trois eo trois

piés par des nceuds , OH quelqlles autre marques ap"

parentes,

&

l'on plante un piquet en t rre a chaque

nceud ou marque.

Apres qu'on a aehevé de marquer les nceuds du

coreleau , on le 1 ve, ?n l'étend trois piés plus loin,

ob[ervant que le premler nreud ou marque ne cor–

Tefponde pas vi5-a·vis d'un des piquets plantés mais

au milieu de l'efpace

. [e trouve entre del:x pi–

quets,

&

on continu e marquer -ainíi tout le ter–

rain avec des piquets , afin de mettre le plantes au

líeu des piquets, qui ,de cette maniere, (e trouvent

plus en orelre , plus

~i[ées

a farder ,

&

éloign .es les

unes des éatrres fuf!ifamment pour p'rendre la nonr–

riture

qui

leur efi néceilaire. L'expérience fait

eon~

noirre qu'il efi p u ' a-propos de planter en qulneon.

ce, qu'en quarré,

&

que les plantes ont plus

d'e{~

,

pace pour érendre leurs raeines ,

&

pouífer les feuil–

les , que

ii

elles fiúfoient des quarr .s parfaits.

Il

faut qlte la plante ait au-moins fix feuilles pou!'

pouvoir etre traniplantée. 11 faLlt encore que le tems

{oít pluviellx ou t 1 ement couvert, que l'on ne doute

point que la piUle ne foit prochaine ; car de tranf–

~lanter

e? tems fec ., c'efi; ri{quer de perdre tout

ion travall

&

fes plantes. On leve les plantes

dou~

cernent,

&

fans endommager les r¡¡cines.

011

les

couche proprement dans ees paniers ,

&

on les

pone

a

cellX qui uoivent les menre en terreo Ceux–

ci {ont munis d'un piquet d'un pOllce de diametre,

&

d'environ quinze pouees de longueur , dont un bout

efi poíntu ,

&

l'a ¡tr arronai.

lIs font avec cette efpeee de poin<;:on un tron

a

la

place d chaque piquet qu'i s levent ,

&

Y menent

une plante bien droite , les racines bien étendtles : ils

l'enfoncent jufqll'a l'reil , c'eíJ:.a-dire , jllfqu'a la qaif–

fance des feuilles les plus baífes ,

&

preífent moHe–

ment la rerre autour de la racine, afi n qll'elle fouti en–

ne la pldnte droite fans la comprimer. Les plantes

ainfi mires en terre ,

&

dans un tems de pluie , ne

s'arretent point,leurs feuilles ne [ouffrent pas la m01n–

dre altération , elles reprennent en

24

heures,

&

profitent

a

merveille.

Un' cham

~

de cent pas en quarré contient environ

dix mille plantes: on compte qu'il faut quatre per–

fonnes pOl.r les entretenir,

&

qu'elles.peuventrendre

quatre milIe livres pefant de

tabac

,

{elon la bonté de

, la terre, le tems qu'on a planté ,

&

le foin qu'on en a

prís; car il ne faut pas s'imaginer qu'il n'y a plus ríen

a faire, quand la plante efi une fots en terreo

Il

faut'

travailler fans ceífe a fardel' les mauvaifes herbes ,

gui confommeroient la plus grande parrie de [a nour–

ritme. I1 faut l'arreter , la rejettonner , oter les

feuil~

les piquées de vers , de ,chenilles ,

&

atltres infeB:es;

en un mot avoií"toujours les yeux

&

les mains deífus

j¡,¡fqu'a ce qu'elle f0ít coupée.

Lorfque les plantes font arrivées

a

la hauteur de

deux piés & demi ou environ,

&

avant qu'elles

fleuriífent, on les arrete , c'efi-a-dire, qu'on coupe

le Comme! de chaque tige, pour l'empeeher de crol–

tre

&

de fleurir ;

&

en meme tems on arrache les

feuilles les plus bailes, comme plus difpofées a tou–

cher la terre ,

&

a

[e retnplir d'ordur . On ate auffi

toutes celles qui [ont viciées , piguées de vers , ou

qui ont quelque difpoíition

a

la pourriture,

&

on {e

contente ele laifrer huit ou dix feuilles tout-au-plus ;

fur chaque tige , paree que ce petít nombre men en–

tretenu rend beaucoup plus de

tabac ,

&

d'une

qua~;