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SEN

La troi.1ieme efpece,

mimoJa fpinis horridiuJcula;

a

des feuiUes larges

&

eft armée d'épines pointues;

elie

$'éleve a la háuteur de

5

ou

6

piés, pouífe des

t:ges tres-déliées. Elle graine rarement dans nos pays.

La quatrieme efpece,

mimofo LatifoLia,

parolt etre

de

toutes la plus fenfible. Elle reífemble

a

la troífie–

me, exeepté qll'elle eft

pl~ls

droite, qu'elle a mojns

d't~pines

&

qtt'elle prodlllt des fleurs

d'u~e

couleur

différente. On apporte fouvent de fa grame en An–

gleterre de File des Barbades, d'ou 1'0n juge que c'eft

l'eli)ece la plus commune de tout ce pays-13.

La cínquieme efpece,

mimoJajpuria, ítaLica diBa;

n'efl: eultivée dans les jardins que pour l'amour de la

variété, car elle éft moins eftimée que les autres,

paree qu'ene n'a aucun mouvement de contraaion

qlland on la touche.

On croyoit autrefois que ces plantes étoient an–

nueHes , paree qu'elles périífoient

a

l'approche de

l'híver ; mais depuis l'invention des lits de tan

&

des ferres , la plupart de ces efpeces fe confervent

fort bien deux ou trois ans,

&

produifent aes femen–

ces.

La (erre dans laquelle on mettra ces plantes en hi–

ver, doit etre graduée

a

la chateur des ananas ; on les

arrofera fréquemment, mais en petite quantité d'une

eau un peu tiede. On aura enconl foin d'émonder tou-

o

tes les feuilles flétries , qui ne feroient que fervir de

níd aux infeaes,

&

porter' préjudice.

Si r on manque de ferres pour conferver ces plan–

tes pendant l'hiver, il faÍlt en élever chaque année

de graine,

&

les tenir dans un lit chaud,

011

elles fub–

fi I1eront jufqu'au froid de l'alltomne

~

ainfi que divers

p:nticllliers le pratiquent.,

Des

fenfitives

étrangeres.

Ce font la les

jenfitives

le plus communes qu'on cultive en Europe. Il y en

a beaueoup d'autres efpeees dans les lndes orientales

&

en Amérique , que nous ne connoiífons point. Les

voyageurs difent qu'a Toqué pres de Panama, on en

trouve des champs couverts.

Chriftophle de la Cofte

(Chrijioplzorus

ti

Cofta),

déerit dans (on

Traité des drogues d'Amérique,

une ef–

pece de

finfiti'JIe

rampante, qlli s'appuie fur les ar–

briífeaux

&

fm les murailles voifines; fa tige eft me–

nne , prefque ronde, d'une belle couleur verte, par–

iemée par intervalles de

p~tites

épines piquantes;

fes feuilles d'en-haut reífemblent

a

cellesde la fougere

femelle,

&

ont l'odeur

&

le gout d.e la régliíle ; fa ra–

cine fr longue. Cette

finfitiye

cr91t dans les jardins,

aux lieux humides

&

pierreux.

On parle d'une autre efpece de

flnjitiye

des lndes

orientales beaucoup plus curieufe,

&

que les Mala–

bare appellent

todda- yaddi.

Elle eft auffi fenfible au

toucher que les mimofes qui le font le plus; mais au–

!ietl que toutes les autres ferment leurs feuilles en–

dehus , c'eft-a-dire en élevant les deux moitiés de

chaque feuille pour les appliquer l'une contre I'ati–

lre, celle-ci les, ferme en-deífous. Si lorfqu'elles

fom dans leur poíition orbiculaire, on les releve un

p u avec les doi tS pour les regarder de ce coté-la,

He fe ferment auiIi-tot malgré qu'on en ait,

&

ca–

chent ce qn'on ouloit voir. Elles en font autant au

coucher du fol il;

&

il Cemble que la plante fe pré–

pare

a

dormir: auffi efr-elle appellée tantot

dormeuje,

tontot

Jw.fl

.Mais outre ce noros quí lui conviennent

aúez on lui a donné quantité de vertus imaginaires;

- il n' 'toit guere poffible que des peuples ignorans

s'en difpenfaffi nt.

Les y

nus

m 'di inalesde la

fenfitive

Jom imaginaires.

uelques-unsm

~mede

no médeclns,parl'admiration

I

'ils portoient a notre

fenfitiye,

lui ont attribué les

latit ' de calmer la toux, d'éelaircir la oix, de mi-

o"

r le dout urs des reins; que ne lui donnoient-ils

plutot

la v rtu de onfotider les platés d ar.reter les

h 'morrhagies, de gu

'rir

1 s convulfions? Chimere

SEN

5S

pour

c:himeres, ces dernieres étoient plus :lttl'ayan..

tes,

&

plus analo¡!Ufs aux phénomenes de la mimofe.

(Le

cheyalier

D E

J

AUCOURT.)

S ENSORIUM ,

f. m. le úége clu feos commun'–

~'eft

cet

endroi~ ~)U

cette

par~ie

ol,ll:on fuppofe que

1

ame fenfib,le reÍlde le plus lmmedlatement.

f/oye{

A M E

&

SENS.

On fuppofe que le íiége dtl fens éornrnutl doit &tre

cette partie du cerveau ou les nerfs de tous les 01'–

ganes du fentiment viennent abolltir. On tombe

d'accord généralement que c'eíl: vers le commeñce–

m~nt

de la modle alonsée. D efcartes

prét~nd

que ce'

fiege eft dans le conanon ou glande pineale.

Voye{

CONARION.

_

M.

Newton repréfente le

finJorium

des animaux

comme une place

a

laqllelle viennent fe rendre les

efpeces fenfibles des chofes, apportées par les nerfs

&

le cerveau, ann que l'ame les puiífe appercevoi;

par lellr préfence immédiate. Les organes du fenti–

ment ne font pas capables de faire appercevoir

él

l'ame les efpeces des choCes dans fon

finforium ;

ils né peuvent fervir qll'a les y apporter.

Voye{

SIi:NS

&

ORGANE.

Ce grand homme regarde l'univers cornme

leJen–

Jorium

de la divinité.

Voy'{

DIE

U,

U

N 1V E R S ,

NATURE,

&c.

SENSOULTE,

f.

m.

CHiflo

nat.)

oifeau du Méxi–

que

&

de la nouvelle Eípagne. 11 eft a-peu-pres de

la groffeur d'une grive. Son plumage eft fort éc1a–

tant; il eft d'un gris-cendré tres -luifant; orné de

taches blanehes , fort régulieres fm les ailes

&

fur

la queue; fon chant eft tres-agréable, comme l'an–

nonce fon nom

~ndien

qui fignilie

ci.nq

cens yoix.

SENSUALITE, f.

f.

(Morale. )

La plupan des

ob~

jets qui Rattent fi fort nos fens, nous enchantenL

moins par eux-memes, que par la bizarrerie des cou–

leurs que leur prete l'imagination; mais le dégoltt

eft íi pres de la jouiífance! c'eft une fleur dont le

parfum s'évapore,

&

dont l'éclat s'éteint fous la

main qui la cueille.

(D.

J.)

S ENT EN CE,

(Art orat.)

le mot de

fintentia

chez les anciens larins, figninoit tout ce que l'on a

dans l'ame, tout ce que 1'on penfe : outre qu'il eil:

pris le plus fouvent en ce fens dans les orateurs,

nons voyons encore des reftes de cette premien:

fignincation dans l'ufage ordinaire ; car fi nous affir–

móns quelque chofe avec ferment, ou fi nous féli–

citons quelqu'un cl'un heurcux fucces, nous em–

ployons ce terme en latin

ex animÉ fententiá,

pour

marquer que nous parlons fincerement

&

felon no–

tre penfée. Cependant le mot de

finja

étoit auili.

employé aífez communément dans le meme fens.

Pour celui de

finfits,

je croi qu'il étoit nniquement

affeaé au corps ; mais l'ufage a changé. Les concep–

tions ae l'efprit font préfenrement appellées

finfus;

&

nous avons donne le nom de

fintenti~

a

ces pen–

fées ingénieufes

&

brillantes que l'on affeae par–

ticulierement de placer

él

la fin d'une période par un

gOltt partieulier a notre fieele. Alltrefois on en étoit

moins curieux; aujourd'hui on s'y livre avec exces

~

faos bornes. C'eft pourquoi je croi devoir en dif–

tinguer les différentes efpeces,

&

dire qlle!que chofe

de l'ufage qu'on en pellt faire.

Les penfées brillantes on folides les plus connues

de l'amiquité , font celles que les Grecs

&

les Latins

appellent proprement des

fenlences.

Encore que

lC1

mot de

{ementia

foit un nom générique, il convÍent

, nmoins plus particulierement a celles-ci; parce

lles font regardées comme autant de con[eils ,

ou pour mieux dire, comme autant d'arrers en fait

de mreurs.

le

dé6nis done une

fenr~nce,

une pen–

fée morale

qui

eft univerfellement vraie

&

10ua–

ble, meme hors du fujet

auqu~l

on l'applique.

Tantot elle fe rapporte feulement a une chofe?

COIll-