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SUB

les befo'íns ¿;opinion qu'i1 Veut profcrire

é

e ),

Ge

qu'il ya encore de plus fingulier, c'eíl: que fon ad–

verfaÍre qui devoit faire valoir uniquement une con–

tradiaion

íi

frappante , l'a négligée, De la [eule ex':'

pofition qu'íl en ellt faite, dérivoient des conféquen–

ces fi oppofées aux principes de l'

ami des ¡wmmes ;

que la

tlzéorie de l'impót

étoit ruinée, Il efr vrai que

cela n'auroit pas fait

uri

livre; mais une note qui dé-

I

truit une erreur; vaut bien trois cens pages de décla–

mation,

111. Un peuple ne doit s'aúendre a aucun foul¡j.–

gement, quand fes intérihs font dirigés par une ame

pare{feufe

&

timide, qui redout"e les travaux qll'e–

:xige toute réforme,

&

qui s'effraye des dangers

qu'eUe pré[ente,

Il

faut rénoncer aux changemens.;

on a réfolu de fi'admettre que.ceu·:y: qui 11,e 10nt fut–

ceptibJes d'aucun abus : il efr fimplement quefriori

de confidérer fi J'abus qU'OI1 fait naltre eíl: paífager ,

particulier,

&

foible;

&

fi celuí qu'on fupprime efi

permanent, général,

&

confidérable : alors il a'y a

point

¡\

balancer:

un malléger

&

momentané poltr un

• "'¡(,IX

f olide

6-

durable,

T el devroit etre la fl1ax.i;ne d'un

miniíl:re édairé, laborieux,

&

hardi,

IV,

On a demandéíi cians une inonarchie il pouvoit

e'xifrer ün bon minifrre

(f),

c'eíl:-a-dire un homme,

qlli ayant les moyens de faire le plus gr:lOd bien de

l'état, en auroit auffi la volonté, Ceux qui ont pro–

pofé

cette

quefrion , font convenus qll'on découvri–

roit peut-etre un génie rare, édairé par l'étude , for–

mé par la méditation, múri par les voyages,

&

qui

auroit ra{femblé, di{cuté ,

&

combiné une a{fez gran-

de

quantité de faits politiques, pour avoir acquis

<lans la vigueur de 1'age une expérience confommée.

Mais ils ont nié qu'un te! fujet voulllt porter fes con–

hoi{fances

&

fes talens dans l'adminifrration, D ans

un royaume, ont-ils dit, la profpérité de l'état n'eft

jamais liée

~

la fortune du particl1lier; eelle-ci ne

peut meme fe faire

tres-fO~lVent

qu'aux dépens de

l'alltre ;le miniftre réformateur n'obtiendra rien pau!'

lui, ni pour les fiens ; car il fera traverfé par une

cour fm lcrquelle porteront les premiers et!orts de

ion éCOtfOmie, &. il ne plaira point

a

un maitre qu'il

ne fervira qu'au préjudice de fes favoris

( g ),

11 Y

a (

plus;

les

innovations qu'il entreprendra ) ne devar:t

produire qu'lIn avantage éloigné , il fera d'abord dé–

tefré du peuple : il faudra qu'il facrifie fa réputation

atl:uelle, la feule dont il pui{fe jouir,

a

la jufriee de

la poíl:érité , qlli ne

s'éle~era

que fm fon tombeam

Enfin, il ne tiendra qu'a lui de pre{feI1tir que la rage

de la multitude profanera fes cendres

(h),

Quel

hOl)1me apres ces confidérations aüra

aífe~

d'intré-

I

pidité pour immoler au bien pubIie tout ce cju'il a

de plus cher,

&

tout ce qui doit lui etre le plus faeré?

Je

ne {ais que répondre

a

des objeétions de cette

na~

t~lre

; tout ce que je fais, c'efi qu'il faudroit avoir la

folie de la vertu pour braver des peines fi ameres (

i

)~

( e)

Nous ne pouvons nous difpenfer de remarquer id que

¡mus ne fommes point du tout de I'avis de I'ameur de ces conli–

dérations, Slil

y

eut jamais un befoin d'opinion , c'efl

I<i

den–

telle, par ex:emple ; cependant qu'il calcule le prix énorme

du chanvre manufatturé de cette maniere, le tems

&

le nom o

bre des mains employées,

&

il yerra combien ce befoin d'o–

pioion rend

a

la terre,

( f )

On con!foit que I'on fatisfait mal

a

la quelHon, en

d–

tant

d'Amboije

,

Richelieu

ou

Mat.a,¡n

:

on peut faire de gran–

des chofes, fans erre un

bon

minijln.

Celui qu i auroit vendu

le royaume pour acheter la dare, ce\ui qui racri6qit tour

a

Ion orgueil

&

a

fa vengeance , ce!ui qui faifoit fervir fon pou–

voir

a

fon infatiable avarice, ne mérirent point le tiere de

hon

minijlre,

(g)

Si le bon, I'adorable Henri

IV,

s'aigri{foit fouveFlt

COntre le vertueux

Sully

,

que! fouverain pourra fe promet–

tre d'etre plus inaccellibJe que lui

aux calomnies travailUes de

mains de cc>urtifan,

(

h)

On fait jufqu'ou la fureur du peuple pou{fa I'atrocieé

apres la mort de

Colhm ,

qU'OD ne nomme aujourd'hui que

pou~·en

faire I'éloge.

(t)

Je oe

tIQuve

daos l'hiflC'ire de fraoce que

Sully

qui

SUB

Mais le fuis perfqadé , qU'Uri roi qui ne lairreroit

a

(on

mini~re ~'atltre

re{foy!ce pour augrr.enter [a forrune

&

fatlsfalre ron ambJtJon , que de travailler au bon–

hem de fes flljets , qui le foutiendroit contre

fes

en:'

nemis ; qui le con(oleroit par une confiance entiere'

de la l:aine

ave~lgle;

je.

f~lÍs

,

dis~je,

perfuadé qu

'u~

tel pnnce aurolt un

mll11frre.qm

re{fembleroit b'eau::.

coup

el

un !llinifrre patrioté (

k

),

V. Il

efr des tems malhemel1x o!II'homme le plus

fage efr forcé dé recourír

el

des expédiens qu'il con–

~a~?e,

pom f\lbvenir

el

des dépenfes urgentes

&

mevltables, Mals fi cet homme connoiífoit mieux

q\l'~uc,un autr~

la finance de fon pays

&

ceHe des

deux etats qm font fur

cet~e·

partie la deíl:inée des

deu,,:: rpondes par Ieur banque , lem commerce

&

leur

~rédit;

il faudroit

bi~ri

fe garder de céder .a'des

c;is frupides

&,.

a l

'ora.ge

du J?0':lent, en le privant

d

un~

place qu

ti

~eut

remphr dlgnement, qui dans

le

fal~

efr lª- plus Importante du royaume

&

qui .

qu~nd

elle efr

m~l occupé~.,

;nJeve

~

la gnerre f;

glolre ,

el

la manne fon utlhte ,

&

toute conftdéra.:.

tion aux affaires

étrangeres~

.

V

1.

C'efr fans doute une opération inlparf.1ite

~

'1ue celle par la9.uelle ;oulant cohvertir en efpece

1

argent ouvrage , on n en remer cependant qu'uné

parrie

a

celui qui apporte la matiere : car qué! efr le

but de cette opératiQn

?

De faciliter les

emprunt~

.

de donner une plus granc;l.e aaivité au commerce

~

effets qui {nivent l'a,ugmenta¡ion de l'argent 'mon:

noyé,

Or

fi on ne fatisfair qu'a une partie de la

re~

mi{e, quelqne promeife que 1'0n ;a{fe dé l'entier

r

ay e.ment:1 on

infpire.la

méfiance ; on engage le par.:.

t1cuher

¡\

la foufrraalOn da fon argenterie ..

&

1'on

manque le réfllltat qu'QP s'étoit propofé;

VIL

C'efr encore une bien mauvaife cipJration

~

.

que la fufpenfion du payement de tous les papiers

fm lefquels porte le feul crédit dont jouiífe une na–

tion , parce que fdn eo¡nmerce; qui rieot

a

une fol-:

vabilité protnpte

&

sllre , en eH interrompu pour le

préfent;

&

diminué pour l'avenir, Le,11égociartt efl:

101:g~tems ar~e~é.

par la crai.nte d'un événement qlli

nmt

a

[es expedltlOns,

&:

qm met fa forqme el décon-'

vert, J'ajonte au fuj et de cet expédient

&

clu précé_:

dent , qu'ils prouveñt qU'Qn efr réduit aux dernieres

re{fources,

&

qu'ils peuvent a¡nfi 'c;!ans

UJ;1

tems de

guerre, rencire l'ennemi plus fi er

j

&

les condiiions

de la paix plus dures,

.

.

VII

I.

Mais fi ces fa.tltes

fon~

excufées par les

cir~

confrances,

fi

le travmlleur qUIles a C01l\mifes a été

forcé par des raifons antérieures

el

fa gefrion; fi en

~har~eant

leJuxe

c?nforn'lé~ent ~

fes

pr~ncipes,

&

1

agnculture

ma~~r~

fes maxunes,

11

con<;-Qit que c'eft

te-feul moyen

d

eVIter

ti

la nation la hOl1te

&

le

de~

fafrre d'tme banquerollte :1 ,qui; en tombant fur

lid

grand nombr6! de citoyens , la difcréditeroit

entiere~

ment,chez

l'étr~n~er,

on fera fien de ne ríen repro. '

cher a un tel mm1Ítte ,

&

de s abandQnner aux íoins

de fon

intelügen.ce

,

~ontit.1,u~nt,

puifql1e le fujet le

comporte, l.e

P?rt~aIt

que 1.al.com.mencé plus hatit;'

(ameLé .5.

)

1e dIral : fi ce mlntfrre 10int

el

l'économie

févere, qui efr l.a fource de tome jufrice , le reífort:

d~

toute entrepnfe

h~ureufe,

&

l'ame d'un régime

vlgoureux, les e.onnol{fanr;:es les plus vafres; s'il faii:

comment on dOlt encollrager l'Agriculture , (ans al.:.

térer la conCllrrence; s'il·[aít c6mment le labomeur

pourra trouver l'aifance dans ron travail,

&

né la

trouver que la ; s'il peut confu!ter dans la répartition

de l'impot , la fortune générale

&

la fortune particu::.

ait confl:amment voulu le bien; mais il éroit parvenu dans ces

tems orageux qui fomlent les ames vigoureufes

&

fublimes :

il avoit partagé les malheurs de fon maitre ; il ¿toit fon ami;

& iI

travaiUoit fous les yeux

&

pour la gloire de cet ami,

(le)

Si le maítre ne s'étoit point trompé dans fon objeq

c'efl·¡¡·dire s'il n'eut pas pris pour la gloire ce qui n'en étoit

que le faotome,

Colóm

a1Jroiepréféré l'milité

a

la fplendcur;

D Ddd

ij