Table of Contents Table of Contents
Previous Page  566 / 970 Next Page
Information
Show Menu
Previous Page 566 / 970 Next Page
Page Background

:

' ~1t

I

~s.

T.

Y

La

bafféfle

du

flyle,

coníifre ptincipale.ment daos

~

r

une diUioll vnlgaire, groiIiere, feche, qm rebute

& ,

¿égoute le leUeur.

'

~

Le

jlyLe WlpOUL-é,

n'efr qn'une élévation vicieufe,

'11 reH'emble'

el

la bouffiífure des matades. 'Ponr en -

' connoltre le ridÍ/:llle , on peut lire le fecond chapi–

',tre de Longin, qlli compare Clitar.que, qni !I'avoit

' que 'du vent dans {es écrits

,a

un homme qlll

ou~re ~

'une grande

b~llche

'p0ur.

fOl~ffier .da~s

une

pe~lt~

,

"flHte. Ceu'x qll1 ont lImag1l1atlOI1 vIv-etambent alfe–

''ment dans l'enflure du

fl;;Le ,

e!1forte

qu'au.-li~l~

de

-tonner, comme ils,le croIent"

lIs

'ne font que maifer

,~

,(¡omme des enfans.

Le

jlyLe [roid

vient

~a~tot

de

l~ íl:~ti1ité, ta~tot

',de l'intempéranee des Idees. Celm -·la 'par1e '1rOlde–

' ment, qui n'échanffe point 'notre ame , & qui ne fait

.point l'élever par la v.igueur de 'fes idées & de f<,,-¡ ex-

.preffions.

. '

Le

flyle. trop'uniforme

n0US aífouplt

&

n<5its endort.

P oule{

-

vous da pubLic mlriter les amOllrs,

S ans ceffden

écrivant

var~e{

vos 1JJcours;

Un

{tyle

trop ¿gal

6>

touJours

umforme

En vain brille

ti

nosyeux"} iLfaut qu'iL

tlOUS

mdorme.

O

/Z

Lit'pm

ces tluUurs

n.és

pour noUS elllzuyer,

' Qui tóttjours-fllr

1m

ton femblem tlalmo.dier.

'La variété néceífaire en'tout,-l'eíl: daás le

difcou.rs

~plus

qu'ailleurs. Il fatit fe dé6er de la monotonie du

jly!e,

&

.favoir paífer dtLgrave au doux'" dll pla.ifant

'au févere.

Ennn,

fi

quelqu'nn me demandoit la manlere de

fe former-le

jl)'le,

je .lui répondrois en deux mots,

'av~c

l'auteur des principes de

littéra~t'tTe,

qll'il fatlt

'premierel'l1ent lir:e beaucoup

&

les miúlleurs écri–

'va-ins ; fecol'ldement, écrire foi-m&me & prendre un

"-cen[enr j-udicieux; troifiememefl..t , imiter d"excel...

lfms

mod@h~s,

&

tficher de lenr reífemhler. ,

,

. Je vot-ldrois et)core que l'imitateur étudiat les

'hommés; 'qu'll pF-lt d'apres na-ture de 'expreiIions

'qlü foient non - felllement vraies, comme dans un

portrait

qui

reífemble, mais vivafltes &

,animée~

'Comm€ le modele m&me da portrait. Les Grecs

~v0i€nt

l'un

&

l'aútre en partage, le génie pour les

:chofes,

&:

le t<tleat de rexpreílion.

n

n'y

a

jamai5

'en

d@ p@utple

qúi

ait 1:l'ávaillé avec plus de goftt

&

d e

flyLe;

iJ~

l:>I!lrino-Íent ph:t-tot ql\'ils

ni':

peignoient,

didj

)en.is

GfI--Jálycarnaífe. OFl fáit tes effbrts proqi–

gieuKqt-le ihDémofthene, pour forger ces foudres;

que Fhilippe redoutoit plus que tOutes les flottes

de la république Q.'Athenes. Platon

a

quatre· vingt

sns poliífoit encore fes df'alogues. On trouva apres

fa mort, des correfrioas qu'il aV0it faires

a

cet

ag~

fur f@stahlettes.

(Le

chevali~r

DE

J

AClCOURT.)

'STYLE,

harmonie duoVoye{

ORATOIRE, HARMO–

NIE;

ÉLOQUÉNCE. (

D.

J.. )

, STYLE, (

Logiq.)

le

flyLe

des Logiciens

&

des Phi-

10f0phes ne d0it avoir d'autre but que d'expliquer

~xa~e~ent n~,s p~nféeli

aux autres; c'eíl:,

po~trquoi

11

wnv-lent d etabhr quelques regles partlculteres

a

-ce

géme

de

fty Le;

te,lles fQnt les íltivantes.

.'1,0,

pe

ne s'écarter ja-mais des ,fig'nifications rec;ues

-des t @pmes.

2

0 .

Que les

m~mes

cer-mes foient toujours pris dans

le m&me fens.

.

3°. De fixet la fignifieation des mots qui ont un

.fens vague & indétel'mirH!.

4~.

D e défigFler les objets eífent1ellement différens

par des noms différens.

5

0.

Le logicien ou le ,philo[0phe aoit toujottrs ufer

·des expreffionsles plus pr-opres,

&

ne point employer

p lus de m0ts que cettx qui lui [ont préci{ément né–

-ceffaires pour établit la vér-ité de la propoíition qu'il

;.a

va l1ce.

l/oye{

a

ce fnjet

W,.9If,

DiJc\

prüimin. de la

j.,Q$ir¡ue, c. v,

(DJ.)

.

'

~s

T

y:

5TYLE ORIENTAL,

( Prcife

&

Poéfle.)

fe

ft)'lt

oria,.

tal

a

cet avantage, qu'il éleve l'ame, qu'il fontient

l'attention , & 9.u'il fait lire avec une forte de plaifir,

des chofes ql11

pou~

1e fond ne f-ont pas toujonrs

"ll'ouvelles.

(D.

J.)

"

STÚE ,

Pope dw,

(Poéfie.)

'la

pó?fi~

d1¿

fly1.e,

'comme M. le Batteux l'a remarqué, comprend

les

penfé es

~

les mots , les -tours, & l'harmohie. Toutes

ces ,parties fe -trOllvent dans la profe n;:eme ; mais

comme dans !es arts, tels qtte la Poéfie , il s'agit non:'

feulement de rendre la nature, & de la rendl'e a'\feé.

tous fes agrémens& [es charmes poffibles ; la Poéfie

,pou'r arriver

a

[a

fin -, '-a été en droit d'y ajouter

ufi

clt'gré de ,perfeaion-, qui les élevat en quelqtte forte

'au-deífus de leur conclition naturelle.

. ' C"efi pour cette

~aifon

que les penfé'és, 'les mot5 ';

Lles'tours , ont dans 'la Poéfie une "hardreífe, une

lj.-:"

berté, une richeífe" qui ,paro'itroit exceffive dans

le

langage ordinaire.

Ce

font des comparaifon5 toutes

nues, des 'métaphores écJatantes, des répétitions

vives, des apofrrophes fingl1lieres.

~'efr

l'Aurore;

filIe du matin, qui ouvre les .portes d'e l'orient avec

[es doigrs de roles; c'eíl: un fleuve appuyé

fur

fon

urne penchante, qui d.ort aubrnit flatteur defon onde

naiífante'; 'ce Jont 'les jeunes

z:éphlr~

'<lui folatrent

dans les prairies émaillées, ou les nayades qui fe

jouent dans 'leur's palais decrJ'ital ; ce '1l'eft ,poi:nt

"In

r

pas ., c'efi une {ete.

,

,

'.

L a-poéfie du.jly !e

cot'lfifte encare

a

pi~ter

oesre

timeris :,'ltéreílims

a

tOl.lt

ce qu'on fait parler , eom–

me

a

exprimer ,par des figures .,

&

a

préfentel' fOlls

des-images capables de nous émouvoir,

ce

qui

n,e

nous toucheroit ,pas, s'il étoit

dit

Ítmplement

enjlyle

pro[alque.

"

.

Mais chaqué ge'u,re de poeme

'a

'quelqtle chofe

de

,pa:rticuli'er 'dans la

poéjie

de

Ion

Jlyle;

la plupart des

images dont il convient que le

jlyLe

d'e, la tragédie

foit

nouff~,

pour ainfi dire ; font trop graves pOl1r

le

/JyLe

de Iv.

célm6die ; dn-moins le poeme comique

ne doit-il 'en fair@ qu'un ufage tres-labre.

Il

ne doit

les -empléyer

<:J.U€

corome Chrémes , l'Orfque ee

per[o'nnage entre l'Our un moment daús une paffion

tragique. Nous avons déja dit dans qüetques arti–

des, que les églogues emprunfoient l'eurs peintures

&

ieurs images des objets qui pareot la campagne;

& des événemens de la vie rufrique.

LapoéJiedlljly Le

de la fatyr-e. <loit

etl',e

nourri~

des images les plus

propres

a

exciter n0tre hile. Vode monte dahs les

tieux , poar

y

e-mpmnter fes image,s & fes compa–

raif011s' du tonnerre, des afrres,

~

des

dieu~ me~

mes: mais ce font des chofe

s

dont l'expérienee

a

'Mja i!'lfrmit tous ceux qui aiment la Poéfie.

,

Il

faut done que rious croyions voir, poút ainÍl

dire , en ésoutant des vers :

pifiara

poejis

,

dit

Ho~

race. Cléopatre s'attireroit moins d'attention, fi le

poete lui faif0it dire en

flyLe

profalque aux minifires

bdieux de fon frere

!

ayez peue; tnéchans ; Céfar

qui efi jufre , va venir la force

a

la main ; il arrive

avee des troupes. Sa penfée a bien un autte éclat;

elle paroit biefi plus relevée. 10rfqu'elle eíl: revétue

de f,i<>'ures poétiques,

&

lorfqu'elle met entre les

main~

de Géfar, l'iníl:rument de la vengeance de Ju,\

piter. Ce vers,

Tremble{ ,medulns

,

tremb¡e{

:

y-oici venir lafolldre.

1

me préfente Céfar armé du tonnerre,

&

les meur–

triers de Pompée foudroyés. Dire fimplement qu'il

Fl'y a pas un grand mérite

el

fe'faire aimer

~'un ~om­

me qui

devi~nt

amoureux facilement;

m~ls

qu:ll

e~

beau de fe falre aimer par un homme

qUl

ne

~e~?l­

g{la jalJlais de difpofitiQn

a

l'amol1f; ce, ferolt dlre

une vérité commune , & ql1i ne s'attirerOlt pas beau–

coup d'attention. Quand Racine met dans la

bouch~

~'Al'~~~e

.

~ette v~rité,.

revetue des b,eautés que lUl