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4 46

S P E

¿e ces remedes , la maniere de les

combin~r

,

&

com-

bien de tems il fallt les continuer.

.

, NOllS n'avons donc garde d'imaginer qu'il

y.

ait

~ es

remedes qui produifent toujours un effet íalutalre

dans touS les fujets: nous n'entendons par

fo écifiques ,

comme nous l'avons déja dit, que les remedes con–

nus , quiont généralem,ent une

fa~ulté

I,a;ticllliere ,

ou fp éciale , dans certrunes malad1es pref¡ rablement

él

cl'autres.

.

. A plus

fort~

rai(o.n

[ommes~n~l!s.convain~us

qu'il

n'ya ni panacees,

J1l

(ecrets ,

m jpecifiques

lInlveriels.

Ceux qui prétepdent d'en poífeder , ne (ont que des

fourbes

&

des charlatans : íi r on croit ces gens-la,

dit

la

Bn~yere ,

le,

~em,ede

qu',ils ont

~íl:

un

bie~ ~e

familLe qUl s'efr amellOre da ns leurs mams;

de fpecifi·

que

qu'il étoit contre un feul mal, il les guérit tOllS

par les expériences qu'ils en ont faites; fo rcez un

pen votre mémoire, ajoute-t -il, nommez une

I~a­

ladie , la premiere qui vous viendra dan's l'e(pnt,

I'épilepíie dites-vous, ils la guériífent. Ils ne ref–

[llíCitent

p~rfonbe ,

a ,la .vérité , ils

n~ rend~nt, p.a~

la

vie anx hommes, malS lis les condUlfent neceílalre–

ment a la décrépitude,

&

ce n'eíl: que par hafard

que leurs peres

&

leurs ayeuls , qui

avoi~nt

leurs

foé–

cifiques

&

leurs fecrets, iont morts fort Jeunes.

(Le

clzevalier

DE JAVCOU RT.)

SPECILLUM,

ou

SPECULUM, eíl: un iníl:rument

.de chirurgie , qui fert

a

[onder

&

écarter les plaies ,

_6>c.

c'eH: lameme chofe

que j onde.

V oye{

SONDE.

(Y)

SPECTA BLLES, (Litterature )

titre d'honneur

qu'on donnoit

a~lx noble~ d~l,

[e.cond

~ang

.fous les

.empereurs roma111S; mals c etolt un tltre Inconnu

du tems de la rép,ublique.

11 y"

avoit deux autres qua–

lificatíons dans le di[cours , accordées a la nóbleífe,

,dont

l~ pr~ncipale

étoit celle dé

iUuflres,

&

la moin–

dre celle de

c!ari(jim.i. (D.

J.)

. SPECTACLES,

(Invent. anc.

6>

mod.)

repré[en–

tations publiques iinagin.ées pour amufer , pour plai-I

re, PQur

tO~tcher ~

pour émouvoir, pour tenir I'ame

ocwpée" agitée

, .&

quelquefois déchirée. Tbus les

fp e8acles

inventés par les hommes, offrent aux y eux:

du corps ou de l'eíprit, des chofes réelles ou feintes ;

!X

vOlci comme M.leBatteux:, dont j'emprunte tant

,de chofes, envifage ce genre de plaiíir.

. L'homme, dit-iI , eíl: né fpeél:ateur; l'appareil de

tout l'univers que le Créateur íemble étaler pour etre

vu

&

admiré , nOlls le dit aífez clairement. Auffi de

tous nos fens • n'y en a-t-il point ele plus vif , ni qui

nous enrichiífe el'idées , plus que celui de la vue;

mais plus ce fens eíl: aél:if , plus il a befoin de chan–

oer d'objets : auffitot qu'il a tranfmis

a

l'e[prit l'ima–

ge de ceux qui l'ont frappé , fon aél:ivité le porte a

en chercher de nouveaux ,

&

s'il en trouve, il ne

manque point de les [ailir avidement. C'eíl: de -la

que {ont venus les

foe8 acüs

établis chez prefque tou–

t es les nations.

Il

en faut aux hommes ele quelque

efp ece que ce [oit :

&

s'il eft vrai que la nature dans

[es effets la [oeiété dans fes événemens , ne leur en

fourniffe~t

de piquans que de

10

in

a

loin , ils auront

grande obligation a quiconque aura le talent d'en

créer pour eux ne fút-ce

q1.le

des phantomes

&

des

reífemblances " fans nulle réalité.

Les grimaces ,les

preftig.es

d'un charlatan mo.nté

fur

defi tréteaux , quelque

ammal .p e~l conm~,

OU 111f–

truit

a

quelque manege extraor,d1l1alre, atUrent tQut

.un peuple, l'attachent, le retlennent

com~e

mal–

gré lui;

&

cela dans tout pay s. La nature e.tant la

meme par-tout,

&

dans

to~tS

les hom;nes ') [avans

&

ignorans, grands

&

peu;s, peuple

&

non pen-

le , il n'étoit pas

poffible.qu

avec le

tem~

}e,s

fpe8a-:

~tes

de l'art n'euífent pas !Jeu dan.s1la

.fcloc~ete

humal–

, mais ele qtt.elle e[pece devolent-l s etre, pour

ne,

rr.

d 1

~fi ~

faire la plus grande impremon e p al Ir.

. On peut préfente.r les effets de la nature,

~~ne

n- ,

s

P E

viere débordée, des rochers e[carpés des

pi . ,

des forets , des villes, des combats

d'a~imaux' ~lIles.;

b"

d

-

,maLS

ce~

o Jets qUl ,ont pau e rapport

av~c

notre etre

qUl ne nous menacent d'aucun mal m ne nous

'

mettent aücun bien, {ont de pure; curioíite's ' 'IPr

Q

-

fi

l'

r -

,1 S

ne

rappent que,. a

pre~11lere

iOlS ,

&

parce qu'ils' font

l1QUVeau: : s lIs plalfent une

~eco~de

fois,

ce n'efi:

que par

1

art heureufement execute.

Il

faut

do.nc

nous donner quelque objet plus inté–

re~ant,

qUl

n~us

touch,e de plus pres; quel fera cet

obJet? nous-memes.

Qu

Qn nous faífe voir dans d'au–

tres h.ol11,mes , ce que nO'us [ommes, c'efi: de quoi

nous 111tereífer , nOllS attaeher, nous remuer vive–

mento

L'homme étant compofé el'un corps

&

d 'une am

il y a deux rortes

~e Ipe8a,~es

,qui peuvent l'intér:f.

fe~.

Les natlOns,qll1

o,n~

cultive le corps plus que l'ef–

pnt, ont donne la preference allX

fpe8acles

otlla for–

ce .du corps

&

la.[oupleífe .

d~s

membres fe mon–

trOlent. Celles, g,Ul, ont cultive

l'e~prit

plus que

le

corps , ont prefere les

foe8acles

O'U On voit

les

ref-'

[ources du génie

&

les reíforts des paffions.

II

ye

a qui om cultivé l'un

&

l'autre également

&

len

ffie8ades

eles deux efpeces, ont été

égale~ent el~

honneur chez eux .

Mais il y a cette différence entre ces deux foh es

'deJPectacLes,

que dans ceux qui ont rapport au corps

il peut y avoir réalité, c'éH:-a-dire quedes

chofespeu~

vent s'y paífer fans feintes

&

tout de bon eomme

dans

lesjjn.8acLes

des glad!ateurs, oltils'agifroitpour

e.ux

~e

.101.

":'Ie.

I1

peut,

ie.r~lre

auffi que ce ne foit

qll'–

une lmltatlOn de la reahte, comme dans ces batailles

navales Ol! les Romains flatteurs repréfentoient la

viél:oire d'Aél:ium. Ainíi dans ces [ortes de

fpeflacles

l'aél:ion pem etre on réeI1e , ou feulement imitée. ;,

, , Dans les

JPeélacl~~

ou .I'ame fait fes p:euves, iI

n eíl: pas poíftble

<;In

11 y alt"autre

~ho~e

qu'lmitation,

parce que le deífe1l1 [eul d'etre

VLL

contredit la réali–

té des paffions : un homme qui ne [e met en colere

que pour paroltre fil ché , n'a que l'image de la cole:

re; ainíi toute

'paffi~n,

des qll'elle

n:e~ ~ue pO~lr I~

fp e8acle,

eH: neceffalrement paHion lmltee femte

~O'?trefaite

:.

~

comme les op ' rations de I'efprit fon:

1I1tlmement hees avec eelles du creur en pareil cas

elles font de meme que celles du creu; feintes

&

ar~

tificiell~s.

'

D'oll il [uit deux chofes : la premiereque

lesfpec~

tacles

Olt on voit la force du corps

&

la [ouplelfe, ne

demande~t

prefque point d'art, pui[que le jeu en eft

franc, [éneux ,

&

réd ;

&

qu'au contraire ceux Ol!

l'0?

voit l'aélion de l'ame , demandent un art infini,

pm[que tout

~ ~~

menfonge ,

&

qu 'on veut le faire

paífer pour vente.

La

[ec~>nde c~nféquence

eH: que les

foeélacles

du

corps dOlvent falre une impreffi')!1 plus vive, plus

forte ; les [ecouífes qu'ils dO'nnent a l'ame , doivent

la rendre ferme, dure, q ¡elqnefois cruelle.

Les/pec–

lacles

de l'ame au-contraire, font une impreffion plus

douce, propre

el

humanifer.,

a

attendrir le ereur plu–

tot qu'a l'endurcir. Un homme égorgé dans l'arene,

a~coutume l~ [I?e~ateur

a

voir le ü1I1g avec plaiíir.

Hlppolyte dechlre derriere la {cene , l'aceoutume

a

pleurer

[ll~

le [O'rt des malheureux. Le premier

/pec–

tacle

eonvlent

a

un peuple guerrier , c'eH:-a-dire de(–

tn~~e~tr; l'au~re

eíl: vraiment un art de la paix , pllif–

qUIl he entr eux les eitoyens par la compaflion &

l'humanité.

Les derniers

fpe8acles

[ont fans doute les plus di–

gnes de.nous, quoique les autres [oient une paffion

qui remue

~'ame

&

la

tient O'ccupée. T els

ét~ient

chez les anClens le

fpeélacLe

des gladiateurs, les

Jell~

olympiques, circen[es

&

funebres ;

&

chez les mo–

dernes , les eombats a O'utrance ,

&

les jotJtes afer

émoulu qui ont ceífé. La plupart des peuples

poli~