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272

S O 1

as

bien déOlonué , &

qu'~

exige eneore le

eo~~ours

d'une habile tourueule ,

0 0

ne penfe pas devorr

s'arreter

a

ce prineipe.

Le mouvement des tours ou chevalets dont on fe

fert en Franee étant compofé du feul ¡eu

7

comme

on l'a obfervé,

n eíl: pas poffible

q~'une feu.l~

corde

ui donne le mouvement au

V~-&-vlent ,

puiife pro–

Juire le meme effet que

prod~lront

des roues fembla–

bies

a

celles dont efr

compof~

le

c~evalet

OH

tourde

Pi 'mont; un

mOllveme~t

qUl fe falt par des

roue~ ~

dents fera toujours plus Jufre.& plus egal que cellll.a

cordes

&

a

poulies : le premler p.eut ie

m~f\lrer

, dl–

vi(er

&

difrribuer

a

telle proportlOn que.1 on veut ;

on peut en déterminer & fixer les gradatlons par le

nombre des dcnts dont

ji

efr compofé, &

l'~:m e~

en

úat a chaque infian; de

~oOlpter

ces g;adatlons

JU~-

ll'a

la plus petite reduébon; ce que Ion r:e faurOlt

faire dans le fecondmouvemenr, la corde

m.t

es

p~u­

líes n'étant pas fufceptibles de cette ponct:uatlOn

.ge.o–

métrique quiíeroit

réql~~e

pour en mefurer & dlihn–

guer les progreffions : .d

~l,lleurs l~~

m?uvement com–

pofé eabien plus

m~lltlphe

&vanequ un monvement

fimple, cela efi clalr.

Enfin il n'

ir

pas de don!e que pour

~ormer

{u:

l'hafple ou devidoir les crOl{emens en zlg-zag

q.ll1

empechent qu'auClln fil de

lafoie

n~

fe couche

Íl.lr

l'autre il

faut

un mouvement extremement mulu–

p lié &

~arié,

&

qui renferme. en lui-meme un.e irré–

gulariré

repréfentati~ e

auffi-blen que pr?duct:lve de

ces zig-zags , ce qel! ne {e rencontre

Ul.ne

peu t. ~e

renconrrer que dans le rouage de la machme de

P IC–

monto

Le pignon de l'halple de certe machine a

22

dents

qui s'en!!renent ;\ une roue , non pas de

22

dents

auffi ,

ce::>ne {eroit-le'! qu'lln mouvement íimple, mais

de

:>.

5

dents ; eette

irr~glll~l:ité

, dans le nombre des

'dents en en<Yendre ncceílau'ement une dans le mou–

vem el~t

qui

1~'e{1

appellé

un jeu (art.

d ._~~ reglcm~nt

de Píélllont

8

Avrit

1724.

) ,

chez. les PlemontolS ,

q

u '~

caufe de cette irré<Yularité meme. La roue du

t>

1

d'

va-&-víent de

35

dems

re~ol~

e n .0\lveI?ent une

rOlle de

22

dents feconde lrregula¡lte qm forme un

{eeond jeu cette'double irrégularité de mou vement

s'entretena:lt exact:emeotpar la correfpondance ¿'en–

tre le va-&-vient & l'haf'ple qui lui donne le branle,

forme un mouvement inté<Yral dont l'etfet efr d'imi–

ter & de fuivre , dans la

dé~on.pofition

du cocon, la

meme méthode que le

ver-a-Joie

a employée

a

le

comporer; cal"

c'eR

un poi11t de fait conaant entre

les natmaliaes

&

les artia s, que

lafoie

du cocon

y

efi filée en zig-zags pareils

a

ceux que le tour du Pié–

mont faít former fur fon hafple ,

&

que par con{é–

quent l'operation de ce tour efr une imitatíon de la

natme dont l'indufrrie du ver infrruit par elle

el!:

le

prototype.

Ces deux mouvemens difpo{és, comme il vient

d'etre démontré , font me{urés de fa<;on qu'aupara–

vant qu'ils puiífent recommencer au meme point d'ol!

ils font partís , l'hafple doit faire

87 5

tours. O r il

n'eH ras poffible que pendant l'intervalle de eette

quamité de tours que le vent del'hafple fait {écher, il

puiífe arriver que le,fi l

qui

prcnd la mern e place qu'il

a occupée en commen<;ant les

875

tours,fe colle avec

c;ellli qlli }'a préeédé parce qu'il doit etre extreme–

ment (ee.

On pourroit donner le réglement du Piémoot en

entier concernant le tirage

desfoies

7

traduit de l'i–

talien tres-exact:ement , avec des notes fur la néee{–

lité d'obferver tous les articles qu'il contient.

OhjervatÍons fur

t'

art de tirer la foíe de deffus le co–

con, ou. i'on démontfe !'importance de cet art,

&

que la

maclzine dont je fervent les P iémontois pour

Le

tirage,

eft

lafeu/e quiy convienne.

I1

n'efr point d'art, dont les

prérogatives & la perfc¿tion ne dépendent de cer-

s

O 1

taines opération 'Iémentaires & primitives qui in–

fIlIent fllr tout

S

les opérarions {ubféqllentes , auffi

n

'ceúaírement que la caufe inflne

{m

ion effet.

Tel

efr entr'autres, ¡'art de man02l1Víer & fabrí–

quer

lafoie,

dont l'opératíon ' Iémentaire

&

pnmi–

tive efr le tirage , ou la fa<;on de la tirer de deífu 1

cocan qui la produit. ette op 'ration a un rapport

fi eírentiel

a

celles qui eoncernent la manreuvre &

la fabrication de

lajóú,

&

des érofF s dans la com–

poíition defquelles

lafoie

entre, que c'

ft

de fon plus

ou moins de perfeétion, que dépend le plu ou le

moins de facilité & de (ueces dans la préparatíon de

la

foie

,

.& dans la fabricarÍon defdites étotfes : c'efr

une vérité jufiifiée par l'expérience de toutes les

manufact:ures en

joie)

& par la réputation que les

Piémontois fe {ont acquiÚ! dans toute l'Europe ,

po ur ce qui concerne le tirage des

foies,

dans lequel

i!s excellent & l'emportent {ur les autres nations.

En €fFet , cette réplItation eíl: telle, qu'il n'efr poínt

de fabriquant qui ne {oit obligé de convenir qu'il

ea

impoíIible de faire une étoffe parfaite, {ur-tout

dans l'uní , fans le fecours des organeins, ce {ont les

faies

dont on forme la chaine des étoffes, compof,'s

avee

la foie

du tírage de Piémont, tout autre tirage

lui étant de beaucoup inférieur.

De-la, il efr aifé de condure qu'en Franee ni ail–

leurs , on n'atteindra jamais a la perfeétion de ce

tirage , qu'en imitant la pratique des Piémontois; pra–

tique d'autant plus (l¡re, qu'elle efr une imitation de

la nature,

&

que les nouvelles machines que l'on

a voulu introduíre en France, ne font elies-memes

qu'une

imita~on

, mais imparta ite de celle de Pié–

mont; c'efr ce que 1'on va développer : le détail efr

indíf¡Jenfable.

Les cocons dont on veut tirer la

foie

étant triés ,–

afi n de ne tirer qu'une meme efpece

defoie

de plu–

íieurs cocons

a

la fois? on <les paíl'e au four pour faire

mourir le

ve r

qui

y

efr renferme. Cela fait , on les

ictte dans une chaudihe qu'on appelle en terme de

f ar! ,

haJline ,

pleine d'eau chaude, dont la chaleur .

efr el1tretenue dans un certain degré par un fourneau

{ur lequel on la meto Une ouvriere en démele les

premiers brins ou fils , en les fouettant dans cette

eau avec un petit balaí ; les bríns ou fils démelés ,

elle les divífe en deux portíons égales, qu'elle croife

l'une (ur l'autre qllinze ou dix-huit fois pour

lesfoies

les plus fines

7

&

a

plus grand nonlpre de foís

a

pro–

ponion de leurs groífeurs.

Ces eroi{emens qui {e font entre une lame de fer

fixe

&

adhérente

a

la baffine, d't ne part;

&

deux

61s de fer recourbés & attachés

a

une lame de boís,

dont on parlera dans un moment, d'autre part , fonr

d'une néceffité ab{olue pour unir inféparablement les

fils de chacun de ces deux brins croifés , e,n les dévi–

dant (ur le tour dont on parlera auffi ci-apres , afin

de leur donner la coníifrance

&

la force nécellaHes

pour etre mis en reuvre.

Premiere utilité de ces croifemens ; íls eontribuent

encore

a

rendre les

faies

nettes , paree qu'ils les d '–

tergent & ils les arrondillent également, de la meme

fa<;:0n que pourroit faire une filiere, enforte qu'il ne

peut paífer allcun bouchon entre les croi(emens de

cette efpece; on appelle

bouchons

les inégalités &

groíreurs

q~ti

{e rencontrent dans les fils. Seconde

utílité de ces croifemens.

On attache chacun de ces brins

el

un tour ou de–

vidoir que l'on nomme

hafple,

fur lequel une autre

ouvriere en dévide ju{qu'a 'une certa.ine quantil:é ,

dont 1'on forme des écheveaux ; mais

com~e

les éche–

veaux doivent etre encore devidés paur préparer la

foie

fur le móulin ; íl s'agit lors du premier devidage,

de parer aux inconvéniens qui peuvent {e rencontrer

dans le fecond. Ces ineonvéniens font, la difficulté

dans ce feeond devidage, le callement des fils, & le

décl-!et