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276

S O 1

parricuueís. En genéral tout mouvement qn; fe fait

par le moyen des roues

a

derúS, efr ¡Jius jufte

.&

plus égaI que celui acorde

&

a

pou1ies : le premler

pellr fe mefurer • divifer

&

dillrib¡ler

a

.telle prol?or–

t ion que

fOR

veut; on en peur derermlOer

&

.fixer

les gradarions par le nombre des dents dont

11

eft

.compofé ,

&

l'on eíl: en état,

a

chaque

i~ftan~ ~

de

compter ces gradations

j~fqu.

a la plus perIte reDUC–

tion ce que I'on ne tauroIt falre dans le lecond mou–

vem~nr,la

corde .ni 1es

P?uli~s ~'étanr ~~fu~ceptlb~es

-<le cerre ponéluatlon

geomernql.le

qUl lerOlt reqlllfe .

pour en meftlrer

&

difringuer les progrefIions ; la

.chofe eft auffi clai"e qll'inconteftable.

2°.

Un mOllvemerH compole eft bien plus multi–

plié

&

varié qu'lIn mouvement ftmple : cela s'entcnd

de foi·m&me: or le mouvement

a

rouage eft un mOll–

v emenr compofé ; par conféquent ,

&c.

3°.

Oans la thefe particllliei'e , on comprend que

pour former fm l'hafple on devidoir ces croiíemen.s

en zigzags , qui empechent qu'aucun fil de la

¡(ue

ne fe couche l'un fuI' l'autre , il faut un mouvement

~xtt·t: mement

mlllüplié

&

varié ,

&

qui renferme en

lui.meme une jrrégularité repréfentative auffi·bien

que produétive de

ces

ZigZ<1gS ; ce qlli ne fe ren–

contre, ni meme ne pellt fe renconrrer que dans le

rouage en qúeftion.

Le pignon de l'hafple a vingt-deux dents

ql.li

s'en–

.grenent

a

une roue, non de vipgt-deux dems aufIi ,

·ce ne fe roít-Ia qu'un mcme mouvement íimple , mais

.dé' vingt-cinq dents. Cette in égularité dans le nom–

bre des dents , en engendre néceíl'airement une dans

le mouvement, qui n'eft appellé

unjeu

par l'ordon–

nance de

172.4 ,

qu'a caufe de cette irrégularité me–

me. La roue dn va-&-vient de vingt-cinq dents ,

re<;oit le mouvemcnt d'un roue de v ingt-deux dents ,

dellxieme irrégularité qui forme un fecond jell:

cette

-doyble irréglllarité de mouvemens s'entretenant

exaétement par la correfpondance d'entre le

va-&–

.viene

6>

tiza/pie

qui lui donne le eranle, forme un .

mouvement inrégral , dom l'effet

ea

d'imiter

&

de

fuivre la décompofnion du cocon, la meme méthode

.que le ver

aJoie

a employée a le compofer; car c'eft

un point de fait conaant entre les naturaliftes

&

les

.artiítes, que la

fo':e

du cocon y eft filée en zigzags

pareils

a

ceux que tour de Piémont fdit former.

{ur {on hafple ,

&

que par conféquent l'opération de

ce tour eft une imitation de la nature , dont l'índuf–

trie du ver, ínílruit par elle, eft le prototype.

C'

eft·la cette m rveille dont la découverte a coí"tté

tant de veilles , de foins

&

de recherches aux Pié–

montois

(b).

Elle n'a point frappé les fteurs le

M ...... &

~

. ..

* ..

,paree qu'ils ne la fuppofoient

pa~

dans un tour qu'ils n'avoient pas envíe de préco–

niler

a

l'exclllíion des leurs. D'ailleurs ils la connoif–

{oient

ft peu ( car on dI: bien éloigné de les taxer de

rette partialité plus opiniatre qu'avellgle que I'a–

mour-propre infpire aux ouvriers pour leurs produc–

tions), qu'ils n'y entendoient pas ·meme myftere

&

n'en follpc;onnoient point dans ce nombre

&

dan~

cet arrangement curieux de roues

&

de dents. " Le

,t

quatrieme tour, difent-ils dans leur prod:s-verbal

,t

efi celui que le feu fieur Baron a fait faire fur

1:

" modele de ceux de Piémont ; fon chaffis eft de la

" meme longueur..•.

L'hafple

donne le mouvement

" au

va

.&-vient

par le moyen d'un arbre horifon–

,t

tal, dont

tU1

bout engraine par des dents

a

I'arbre

,t

de

l'hafple,

&

l'autre

el

un plateau dentelé auquel

't

eft attaché le

va-&-vient

H.

Cette laconique defcription, ce íilence fur le nom–

bre

&

I'arrangemem des roues

&

des dents du tour

de Piémont de la part des gens qui ont pompeufe -

(h)

00

a fait en Piémont plus de roues que n'en contien–

orGient

fix:

tombereaux, auparavant de faire cecee décou–

~ertc:.

s

O 1

roent étalé des inutilités ( e) dans les autres tours;

. provient tou t all moins de ce qu'ils ne connoiíl'oient

guere ce qu'ils examinoiem, ou qu'ils n'examinoient

point aírez ce qu'ils ne connoiffoient pas ; cela eft

íi

vrai, qu'ils fe font meme imaginés que ce rouage

embarraíl'oit I'opération du tirage

(d).

Quelle in-

conféquence

!

-

D 'ailleurs une réflexion qlli fe préfente ici d'elle–

meme , c'eft qn'il n'eft pas bien certain que la m2-

chine du úeur B ...... fUt un modele parfait de celle

de

Piémont.

Ce doure eft d'autant plus raifonnable,

que le témoignage meme des fteurs M .. .. ..

&

R ...... , de

I'a

fac;on dont il en parlent, {ert plutót

el

le confirmer qu'a l'éclaircir ,

&

encore moins

el

le

réfoudre.

L'autorité dela chofe jugée

Ce)

ne milite pas moÍns

que les principes en faveur du tour de Piémont : en–

fin il a pour lui l'expérience de toure l'Europe. Muni

de tant de titres , pettt-on lui refufer une préférence

auffi juítement acquiíe ; préférence d'ailleurs dont

il

a été déja jugé digne par l'épreuve qui en a été faite

en

17

48

~

en

préíenc~

de MefIieurs les inte'ndans du

commerce , chez M. le Tourneur, l'un d'eux?

La perfeétion de ce tour n'a point échappé ame

lumieres de M. Rouillé

~

fecrétaire d'état , fons les

yeux duque! i1 a paru. «J'ai Vll

(/)

~

dit ce favant

H

miniftre, le tour du íieur Othon , qui eft celui dtI

~>

Piémont: j'ai vu fon devidoir,

&

j'ai été con–

H

tent de l'un

&

de l'autre

>l.

Cette approbation efr

un garanr affmé de celle qu'on a lien d'artendre de

tous les conl1oiíl'eurs devant qui r on renouvellera

l'éprellve du tour de Piémont

~

ft le confeille juge

a.

propos.

L'importance du,tirage ou filage de

lafole

démon–

trée par lui-meme

&

reconnue par l'unanimité des

fabriquans de l'Europe , ricn de plus intéreíl'ant pour–

le bien du commerce dn royaume en généra! ,

&

en

particulier des manufaétures des étoffes de

foie

qui

en font la branche la plus conftdérable ,que d'aífurer

la méthode de ce meme tirage , par une déciíion quío

prononce irrévocablement íllr la préférence que la

machine de Piémont mérite fur fes concuuentes.

E.t

comme cette déciíion doit porter fm ces deux objets,

10.

la ítruéture des tours ,

2°.

leur urilité; fuppofé

qu~

le confeil ne trouvar pas ,quant a-préfent

~

ces

obJet~

011

l'u~ ~es ~eux fllffifam~ent

éclaircis , par

l~s

ral[ons eXl?hquees dans ce memoire, en ce cas

nen de plus ftmple que d'en faire faire la vérifica'–

tion en préfence de noffeigneurs les commiíl'aires du

confeil , par les députés de I'académie royale des

Sciences, conjointement avec ceux du commerce

&

des manufacruriers

~

art.iftes

&

connoiffeurs.

'

. Cette précalltion , qui eft conforme

a

la faO'eífe

&

aux maximes du confei! , difIipera jufqu'au loute le .

plus leger ,

&

acquerra infailliblement a la machine

de Piémont une plénitude d'évidence

el

laquelle fes

adverfaires ,s'illlli en reftoit encore alors , ne pour-.

rom réfifter.

Au~res.

obfervations fur

Le

tirage des foies.

Ql10ique

l'exphcatlOn de la méthode dom les Piémontois fe

fervem.pour tirer leurs

foies

~ ~aroiíIe

fuf!ifante pour

parvemr

a

cette perfeétlOn qUlleur eft comml1ne

iI

feroit

n~anmoins

néce{faire d'établir un ordre , ql:i ,

fans exciter les murmures que caufent ordinairement

les.

n?~veautés, ptl~

rendre le public certain de la

fohdlte du grand obJet qu'on fe propofe.

L'ordre qu'on fe propofe d'établir, pourroit etre

(e)

Voyez la dercription de I'harple du tour du lieur

R

* *

*.

les numérations des dents de deux

roues

du meme

tour, une cOl'de finement placée.

&e.

(d)

V

oyez le proces-verbal.,

(e)

Réglemenc de Piémonr de

)71-4-

(f )

L~ttre

du

1.5

Aout

1748

a

M.

de Fourquel1x, procu'¡

reur

g~l1eral

de la chambre des

cOmpte,s.