~í8
S
o
1
leurs ouvrages; tes organíins dont
l'égal~té
ell
,6
re–
cherchée,
&
qlli ne fe trou e qae dans les fabnques
auxquelles le tirupe des
foitis
ea
aft aé, fe
trouv~roient pour lors egalement beaux
p;¡r,~ollt.
Le pn,x
exceffif de ces memes organfi115 appelles commune–
ment
organJim du. tiragt,
qui
ordinairemen~
eíl: de
3
a
41.
par Iivre plus cher que les mItres? fcrOlt ceí!'er,
en diminuant, celui des étoffes,
gl~1
ne fallfGlJent
etre parfaires fa ns le
f~c~UTs
,de ces
meme~
organ,íins,
conféquemrr.ellt la d1l111nUtlOn de la matlere necef–
faire a' la perfeétion de l'étofFe fe trouvant da os l'é–
toffe ¡neme, pourroit donner lieu
~
une confomma:
tion
&
a
l'établiífement de la fabnque de celles qm
ne
{~1Uroient
fúbíiaer en France, que parce que la
mati ere dont elles font compofées ,
ea
infiniment
moins parfaite,
&
plus chere que celle dont les étran-
gers fe fervétlt.,
'
Du.mouLinagedes
f Oles,
Le m,onlll1age ou filage des
foies
étantla
prépara~ion
au m?yen
~e
laquelle ?n peut
employer ou
tr~valll~r
lafole ;
{Ol~
pour les
l
eto~es,
bas,
&c.
il ea neeeifalre ,
pOll~
faclhter aux c,lIneux
l'intelligence de cette 'préparatlo,n
~
de
le~l1' fam~
l:e"–
marquer que toutes les
foies
en general qm font tlrees
fimplemenr du
~ocon
, FOllt
il~pell~e~
foie grc{e;
Cettefoie
greze rec;olt en(ulte dr!ferentes prepara–
tions, on en fait du poiI, de la trame,
&
de l'or-
ganíin.
'
Le poil eíl: compo[é
c\'UI1
feut brin de
foie
greze,
tordll foiblement fur lui-meme; cette préparation
eíl: néceifaire pour donnel' plus de coníiaance
a
ce~te
qualité de
foie,
&
afin qu'elle ne bourre pas en tem–
ture ; le poil
efl:
défendu dans toutes les ét,affes de'
f oie ,
&
n'ea employé que dans la bonnetene.
La trame
ea
compofée de deux brins de
foie
grete,
tordlls
l '
gerement eomrne le poil.
11
y en a que1-
qu'lIne a t rois bríns, mais elle n'eíl: p<1S eommune.
On donne encore le nom de
trame
a
une certaine
quantité de brins de
f oie
greze , tordlls en[emble [ur
une machine dif¡Jofée ponr cette 0pération, appel–
lée
ovalle;
mais cornme cette qualité de
Ioie
n'eíl:
propre que pour les bOflnetiers , on ne la détaillera
qu'apres avoir donné l'explicaríon de la mafliere
dont on fabrique !'orgahfi n.
L'organíin efi com.pofé de deux brins
defoie
greze,
¡¡.
y en a de trois
&
de qllatre, n'lafs les plus ordi nai–
res font de deux brins. La préparation de cette qua–
lité de
foie,
efi bien différente de eelle des autres ;
l'organfin ayant befoin d'une force extraordinaire ,
pour qu'il pui{fe réíiíl:er
a
l'exteníion
&
aux fatigues
du
travail de l'étoffe dont il compofe la chaine, ou
toile , dans laqueIle la trame efi paífée.
Il
fallt done pour
1\1
compoíition de l'organíin ,
qu e chaque brin de
foh
greze d0nt il
ea
compo[é ,
foittordn {éparément fm lui,meme,
d'une
force ex–
ttaordinaire , avee l'aide du moulin difpofé pour
eette opération. Ce tors, allque! on donne le nom
de
premier apprét,
&
qui fe faít
a
droit , efi
fi
con–
fidérable, que {elon la {upputation la plus exaae ,
trois ponces de longueur du brin, préparé comme
i1
fall t, auront re<;u plus de
800
tours. Le reglement
de
1·13
7.
donné
ad hoe,
ordonne,
arto
108.
de don–
ner au moins aux organíins , au filage, ou premier
appret, foixante points deifous ,
&
guinze deífus;
c'eíl: a-dire que le pignon qui conduit cellli de la bo–
bine fur laguelle la
joie
fe roule,
a
mefure qu'elle fe
travaille , n'ayant que quinze dents ,
&
la
bobine
un pignon de foixante, il fallt que le pignon condlle–
teur faife quatre tOllrs pour en faire faire un
el
la bo–
bine, qui par eon{équent tourncmt tres-dollcement,
donne le tems au brin de
foie
greze de reeevoir le
tors ou appr€t qui lui ea: néceifaire ; de facron que
íi
le
pignon de quinze dents en avoit trente,
&
celui
de la bobine {oix;1nte
el
l'ordinaire , le brin n'autoit
pa$'
tant de tors
0\il
appret, paree qu'elle ramaíferoit
s
O
1
1a
jote
plus vlte ,
fe
moulin
n~
don,na!1
t
que,Íe tors
ordinaire, lequel n'auO'mel1te n1 ne dlml?Ue qu au pro–
rata du mouyement lcnt ou prompt qu on donne
el
la
bobine.
Chaqtie brin
ét?ntprepaí~
de la fa<;0
11
qu'b~
vieni
de le démontrer ,
11
ea
queíl:lOn tIe donnel' a lorgan–
fin le retors, ou fecond appret , pour le finir,
ji
faut, pour parvenir
él
ectte fecond: opératio:J?
dOl!~
bler ou joindre enfemble deux bnns de
lafote
prc-'
paré~
comme il a été dit ci-de1fus,
&
lorfqu'on a le
nombre de bobines nécc{faircs, on les remet fur le
moulin , pOl1\' lem donner le tors néeeifaire , c'eíl: ce
qu'on appelle
eh'arger le
moulin;
avec cet,te, différen–
ce , que le {eeond tO!'s n'emporte que la dlxleme
par~
tie du premier, puífque l'article du reglement qU'Oll
a déja cité , ordonne que les organíins gros feront
retorclus t;lnt
[ur
rant, ou point fuI' point: ce qui
fait un quart de clítTérence pour le mouvement,
&
que dans cette feeo nde opération ,
au-li~u
d'une
bo–
bine pour ramaífér le fil, dont la circonférence eíl: or–
dinairement de fix pOllces feulement, ici c'eft
un
devidoir , auquelles artiíl:es ont donné le nom
d'ha[–
ple,
tiré de l'allemand,
aJPLe¡¡"
dont la circonférence
eacle quinze pouces environ; ce qui faifant ramaífer
ou devider la
foie
plus vite, ne donne qu'lIn tors tres–
leger dans cette fe conde preparation. (Art.
10.
da
regLement de
Piémont,
eOlleernanl le
mouLinage des
jaies,
eu
8 A
vril
171+)
I1
fant obfel'ver que les bobines pOllt le fecond
ap·
prih, tournent
el
gauche , paree que fi on les faifoit
to~rnel'
comme daos le premier, la
{oie
tol'dlle une'
[econde fois dans le m&me fens , ayant rec;u un tort
confidérablc , fe friferoit d'une telle fa<;on , qu'il fe...:
roit impoffible de l'employer ; de forte que
~es
deux
brins tordus
&
préparés eomme il vient d'etre
¿é–
montré, ces deux brins paroiifant n'en compo[er
qu'un, forment le fil d'organíin.
Les organfins
á
trois ou,quatre brins , re<;:oivent
la'
mel}1e préparation que ceux
el
deux brins , pour
le'
premier
&
fecond appret ; ave,' cette dilférenee •
que pour faire un organíin
el
trois brins
f
il faut dou–
bler ou joindre eafemble trois brins , fur une meme
bobine; ponr un organíin
el
quatre bríns, Oh eH joint
quatre , enfuite ehargeant le moulin , on leur donne
le {econd appret " eomme aux premiers.
Il
refie
el
obferver que quoique le moulin ne tourne
que d'lID meme coté, qui eft
el
gauche , néanmoinS'
Mn feul moulin peut faire toutes ces qualités de
foies ,
~ui
viennent d'ene déerites, quoique les bobines
foient de néceffité de tourner
el
droit
&
agauche,
la
di(poíition des moulins étant de fas:on que les par-ties
qUl frottent contre les fufeaux qui (outienflent les
Bobines , Ont lem mouvement en dedans pour le
premier appret,
&
en dehors pour le {econd;
c'eft
une des plus grandes perfeétiol1s des moulins,
el
la·
I
quelle les Piémontois ont donné beaucoup de luíl:re.
Ün
expliquera ces différens mouvemens , en détail...
lanttoutes les parries dtl monlin.
Lafoie
ovalée rec;oit une préparation femblable
a–
peu-pn!s,
a
eelle de la trame, avee eette différence
t
qu 'au lieu de deux ou trois brins de
jaie
greze feule'"
ment, qui compofent cette derniere quaIité , la pre–
miere eíl: compofée de huit, clouze ,
&
que1quefois
feize brins; mais comme eette qualité de foie n'eft
propre qu'aux bonnetiers, attendu qu\me étoffe ne
doit rC:\cevoir¡dans fa confeétion " qu'une certaine'
quantité de brins de trame, quantite proportionnée
au deifein, ou
a
{a
réduétion, ou
a
la groífeur
de
l'organfin , dont la chaine eíl: compofée; on ne paur–
roit pas faire une étoffe parfaite , fi on
Y'
employoit
une qualité de
foie.
dont les brins ne pourroient
pas–
etre diminués ou augmentés,
co~me
il arriveroir
,vec la
foie
ovalée.
L'art.
2.
du
reglement
Gill
mois de Févl"Íer
I67~