Table of Contents Table of Contents
Previous Page  760 / 940 Next Page
Information
Show Menu
Previous Page 760 / 940 Next Page
Page Background

73 4

COM

l'Eglife primitive fur la pénitence,

a

l'ufage prélent

de l'Eglife ; & c'ell: fans doule ce qui a donné occa–

íion

a

ce rigorifme inrroduit dans la fpéculation &

dans la pratique,

&

qu i a fait dire fans dill:in&ion,

que c'ifl une conduiu plúne: df. fagej/l., de Lamiere

&

de

charité , de donner aux ames

Ü.

u.ms

dt porter avec

ILu–

milit;!

&

de flntir l ,état du. péchJ, de demander

i'ejprit

de pénitence

&

de contrition

,

&

de

com11uncer

au moins

a

j iu isfi:ir,

a

La jujlicc de Dieu avant que de les reconci–

lier;

c'ell: la quatre-vingt-feptieme propoÍltion du

P.

Qucfnel condamnée par la bulle,

&

évidemment

fauífc dans fa généralité:

3°.

M. Arnauld

s'etforc~de

prouver que c'ell:

a

tort qu'on condamne de témé–

rité ceux aui s'elforcenr de fléchir la miféricorde de

Dicu par l·a mortification de leur chair

&

l'exercice

des bonnes reuvres avant que de s'approcher du

fan&uaire ;

&

ille prouve aílez bien par ditférentes

autorit 's qui concernenr les péchés mortels publics

0 11 d'habintde. Mai on

e

"t aífez jufqu'Otl

les

rigo-

rilles ont porté les co

ences de ce príncipe,

qui ell: vr3Í

&

inconte

e

a

quelques égards.

La

troiÍleme partie ronle litr quelques difpo–

íitions p\us parnculieres p"ur communier avec

fruit: M. Arnauld

y

examine íi l'on doit s'approcher

de J'eucharillie fans aucune crainte, dans quelque

froideur, indévorion, inapplication aux chofes de

Dieu, privation de grace, plénitude de l'amour de

foi-meme , & prodigieux attachemenr au monde que

1'011 fe trOUVe ,

&

fi

Je déJai nc peut point ferv1r

a

communier avec plus de révérence & meilleure dif–

pofttion :

il

mo ntre qu'au moins pour la

communion

fréquente

o n doit avoir beaucoup d'égards

a

toutes

ces indifpofitions.

Il

réfttlre de cer o nvrage que M. Arnauld , & tous

ceux qui penfenr comme lui, exigcnr pour la

fré–

quente com:nunion

des difpoÍlrions bien fu blimes, &

par conféquent rares dans la plí:•part des Chrériens :

auffi leurs adverfaires les ont-ils accufés de rerirer

d'nne main la

communion

aux fideles, tandis qu'ils

la leur préfentoient de l'autre.

Quoi qn'il en puiífe

etrf~

des inrentions

&

de la

conduite de M. Arnauld & de fes partifans, dans la

prari9ue; le Ji vre de la

fréquente communion

papl! im–

p6me en 164

3,

muni des approbarions de feize ar–

cheveques

&

éveques de France,

&

de vingt-quarre

<loéleurs de Sorbonne: on peut les voir

ii.

la rete de

l'ouvrage.

A

ces premiers prélats fe joignit deux ans

apres , la provincc eccléGall:ique d'Auích, compo–

fée de fon archevl:quc

&

de dix éveques futfragans,

.qui avec <J'Iantité d'eccléÍlall:iques du fecond ordre,

approuverent le livre rout d'une voix dans une af–

Iemblée provinci.ale tenue en 164 5.

Cct ouvrage des fa nai!Tance excita des plainres

tre

-viv es.

11

fur dénoncé

a

Rome. Les feize éveques

,pre1nÍ<!rs approbateurs en écrivirent, en 1644, au

p~pe

Urbain

Vlll.

une longue lcttre,

0~1

ils fonr l'é–

looc du livre ,

&

s'en décl

arenr Les défcnfeurs. Les

.me

mes éveques ,

excep.té

trois qui étoienr morts,

énivirenr l'année d'apres , fur le m6me fujet, a

u

P'lpc Innocent

X.

qni avoir fuccédé

a

Urbain

Vq.¡:.

C es deux lertres fnrent rendues au pape par M. Bour–

geois , l'un

des,.vingr.

quarre doél,eurs de Sorbonne

-<¡u~.avoient

approu.vé

le livre; ,& .il lui préfenta de:

pu,s

tm~

procnra.tion íignée de quatre archeveques

&

de> fe•>.: éveqncs , qui lui do nnoienr le pouvoir de

E:omparoare pour eux

&

en leur n om devant le pa–

P:'' pour

Y

défendre le.livre de -la

friqumt< commu–

~wn.

Ce

do&c~tr

fm

r¡,'~q,par

la congrégation en qua·

J~t

pe

<;ontra':li6i.eur ; o n lui com

mu11

iqna les plain–

~~e~

ll?

a~cufat10ns:

il

y

ré¡;ondi~

r.ar

de mémoires:

..il

1_0 ll:nuÍlr les carf!i n,owx

les

off

i~i

ers

& les

théo–

J oglens·de

J~ co~.'f~

'. atJ?~;

&,

e nfin !':afFaire

aya.nt

.é¡<\.

r~pp

O\"tee.,~,\\\1

r'

en

déiibh:¡t\<¡>n

J

tous les carr

~gpl<

jl.jl'

c~c4\re.;:u u.~e

vo¡.,'<

,¡\

.h!j'ílj;¡

t<r

li

vre íans

C O M

atteinte; & jamais depuis le livre de

Jafrlquentecom;:

munion

n'a

été

condamné

aRome.

Les lettres des

éve..

c¡ues approbateurs aux papés Urbain VIII. & lnno–

cenr X . fe rrouvent

a

la

fin

des nouvelles éditions de

cer ouvrage.

.Cependanr le

P.

Nouer Jéfuite , avoit pn!ché pu–

bhquement dans Paris centre le livre de

la frlqumtc

commumon ,

fans ménager l'aureur ni les éveques

approbareurs. D 'un aurre coté, le fam euxP. Petan

entra en lice ' tanr par une lettre qu'il adreifa a la

reme

~ég_enre M~rie

Anne

Autriche, que par un

aurre ecnt plus etendu, ou 1l combattit méthodi–

c¡uement le livre de M. Arnauld: cehú-ci répondit

a

l'un &

a

l'autre' 1

o

par un avertiíl'ement

fur

quel–

qu_es fermons prechés

a

Paris;

2

°

par une lettre a la

reme'

&

par une préface c¡u'on trouve

a

la rete de

la tradition de l'Eglife, fur le fujet de la pénitence

&

de la

cormuurzion.

'

Le livre du

P.

P~hon

Jé{uire, dont nous avons

déja rapporté le rirre, parur en 1745, muni des ap–

probations ordinaires, &annoncé avec éloge parle

¡ournahfie de Trévoux, O&ob. 1745·

art. lxxxvij.

11

fur depuis apprmwé formellemenr par M.l'arcbe-,

v ec¡ue de

Befan~on,

par M. l'éveque de Marfeille;

& par M.,J'éveque

&

prince de Bale. Le archeve–

c¡ues de París, de Sens, de Tours, de Roiien; les

éveques d'Evreux, de Lodeve, de Saint-Pons,

&e,

n'en porrerent pas le meme jugement.

Ces prélars furenr done choqués d'entendre le

P. Pichon enfeigner , 1

°.

que lorfque l'apotre dit ,

p robet auum

fi

ipfúm /zonzo,

"

c'eíl comme s'il difoit:

»

avant de COmmunÍer tOUS les jours,

a

quoi

iJ

ex•,

" horte ' examinez bien Íl vous etes exempr de pé-,

"

ché mortel;

&

fi

vous

l'etes ,

commuflie1.;

fi

vous

" ne l'etes pas, pllriliez-vous au plí:1tor, alinde ne.

, pas manquer

a

la

communion quotidicnne.

Entret~

>> JI.

pag.

212 .

2°. ,

Que la coíhume de l'Eglife déclare que cetté

" épreuve conÍlll:e en ce que nulle perfonne fenrant

" fa confciencc fouillée d'un péché mortel, quelque

" contrition qu'il hii femble en avoir, ne doit s'ap·

, procher de la lainre euchariftie fans avoir fait

p~é·

" céder l'abfolution facramenrelle ; ce que le famt

, concile de Trenre ordonnc devoir etre o&fervé par

, tous les Chrériens,

&

meme par les pretrcs qui fe

, trouvent obligés de célébrer par le devoir de leur

" emploi "· Les éveques déclarent que leP. P1chon

a puifé cette maxime dans le livre de

Molmos{u~

la

frtquent< communion,

&

ils la condamnenr, ,au!fi b1en

que le commenraire fuivanr qu'en fan le Jefmre a la

page :2.83

de (on ouvrage.

.

.

,

«

Le concile ne demande pomt en n gueur d autre

1'

difpoÍltion, paree

qu'~ n'e~

connolt pomt

_d'a~tre

, qui foir abfolumenr nece!Tatre : autremenr

il

n au–

"

roit pas manqué un point d'une...auffi

gr~náe

con–

" féqllence, fur-tout pour les

p~etres

qu! c'?mmu–

" nient tous les jours. L'exempuon du peche

m~>r" tel, ou l!érat de grace, ell: done la feu_le di(pofitwn

,. néceífaire : elle eft done une difpoúuon _!uffifanre

1 ,

pour bien communier. Bien plu_s, le conctle

~xhor" te

a

]a

communioll

de tOUS les JOllfS, fans

dire-~

, mot d'une plus grande difpoúrion : ille pouvOJt_;

, &

s'il eíh été néceífaire, ille dev01t;

c~pendan.r

t

)) fe tient ferme

a

dire' que les pretres

obh~és

par o -

, lice de célébr er tous les jours, fonr ob]•gés feule–

" mcnr, s'ils font coupables d'un péché mortel •, d,e

"s'en confeífer fans c¡uoi ils ne peuvent pas

cel~JI

brer. Avec

ce~re

difpofirion, ils le peuvenr done

., faire. C etrc difpoÍlrio n ell: done fuflila:'te

¡

~(e~e

, commandée. Une comparaifon, a¡oute e

·

1-

~•

chon , rendra la chofe lcmGble.

,Vou~

voulez

ac~e" ter une chargc; on exige dix,mJIIe hvres; ce_.n

e~

, qu'il ce prix que vous

)a

poffe~erez:

ne

[ullit-~1 p~

!'

de

dQnn~r

,e

qu'on exige?

eil: ll

né~e!Ta~e

d: .don;