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668

COM

du finge, foutient feul un intrigue

dépo~ed

art,

de

f

ns, d' fpnt ,

&

de goín. Tcl file_com_tquc;:

lt~lien ,

;míli

char~é

d'incidens , mats motns bt :n.

tntn–

gué que le comtqtte Efpagno l. e qu• acaal!nfe cn–

core plus le comique h alien

eít

_ce !""élange _d

mceurs nacionales que la commumcauon

la

Ja–

lou!ie mutuelle de; petits états d'ltalie a fait imagi–

ner

a

leurs poetes. On oit daos une méme intrigue

un Bolonnois, un énitien, un apolitain , un Ber–

gamafque, chacun avec le ridicule domina

m

de fa

patrie. Ce mclange bifarre ne pouvoit manquer de

r¡!uffir dans fa nouveauté. Les ltaliens en 6rent une

regle cfi"cntielle de leur théacre,

&

l.t

com dit

s'y vit

par-la condamnée a la grollicte uniformité qu'clle

avoit ene da ns fon origtne. Au!li dans le recucil im–

menfe de leurs pieces , n'en trouve-t-on pas une

feulc dont un hommc de go tn foftrienne la leaure.

Les ltalicns ont eux- memes reconnu la fup¿r orit

du comique Frant;ois;

tandi> que leur> hiftrions

fe foftcienncnt dans

le

centre des beaux arts , Flo–

•·ence les a prolcrits dans ton théatre,

&

a fubftitué

a

leurs farcq les meilleulcS

comédits

de !o[ierc tra–

duites en ftalien .

A

l'exemple de Florence, Rome

&

N aples admire nt

fi.tr

leur théatrc les chefs-d'ceuvre

du notre.

V

cnife fe défe nd encore de la ré,·olurion ;

mais elle

e '

dera bien-roe au torrer t de l'exemple

&

al'aurait du plaifu. París feul ne verra-t-il plu joüer

Moliere?

Un état o1t chaque citoyen fe fait gloire de penfer

avec indépendance, a dtt fournir un grand nombre

d'originaux

a

peindre.

L'a~

aacion de ne reffcmbler

a

per!o nne fait fouvent <¡u'on ne retiemble pas

a

foi–

ineme'

&

q!:''on Ol!lre fon propre caraa ere' de peur

de fe plier au caraaere d'autrui.

La

ce ne font

poi.nt

des ridicules courans ; ce font des fingularités per–

fonnelles , qui donnent prife

a

la plaifanterie;

&

le

v ice dominant de la (ociéré ell de

n'~tre

pas foc ia–

ble. T elle eft la fource du comique Anglois, d'ail–

leurs phtS limpie, plus naturel, phtS philofophic¡ue

que les deux autres,

&

daos que! la vraiffomblan–

ce eíl rigoureufement ob(ervée, aux dépens mi?me

de la pudeur.

Mais une nation douce

&

polie, ou cbacun fe fait

un devoir de conformer fes fentimens

&

fes idées

a ux mamrs de la fociéré, ott les pr 'jugés font d s

príncipes, o1t les ufages font des lots, ou l'o n ell

condamné

a

vivrc feul d s qu'on veut ivre pour

foi- mllme; cene nation ne doit préfenter que des

c araacres adoucis par les éga rds ,

&

que des vices

pallic!s par les bienfeances. Te! elllc comique Fran–

~ois ,

done le rhéatre Anglois s'efi enrichi autant que

l'oppoíicion des mceurs a ptr le permettre.

Le comíque

Fran~ois

fe divife, (uivant les mceurs

qu' il peint en

comique bas, comique bourgtois,

&

hum comique. Voy<{

COMIQUE.

Mais une divifion plus etTentielle fe tire de la dif–

férence des objers que la

coinédic (e

propofe

:

ou elle

peim le vice qu'elle rend méprifable , comme la tra–

gédie rend le crime odieux ; de-la le comique de ca–

raflcre: ou elle fai t les hommes le joiiet des é vcne–

mens ; de-Ja le comique de firua tion: ou elle préfen–

to; les v n us ommunes avec des traits qui les fon t

atmer ,

&

dans d • périls o u des malhcurs qni les rcn–

dent mt.<retrame ; de-l le omiquc attendriifanr.

D e

ces trois genres , le premicr ellle plus ut"le

~u

mo,urs le plus fon ,le plus d.iffi ile ,

&

pa r con–

"'f';~m

le p!u, rar": le plus uule au>. mreurs, en ce

u 1

~~:montt:

fl

la fource des ices

&

les auaque

1 "'" ""

pnnc•pc;

k

plus fon en

~e

qu'il préfente

e

ouro1r

a

u,_

¡.

0

&

l

(¡ .

re

imag~ ;

k

',

1

mm.

e~ , .

" es aJt ro u de

lcur

pro-

lu

pole ;:un { '"

diffic•lc

le plus rare , en ce qu'il

.o:urs delon(i~n!~utcur

une oitude

~onfommú:

des

.

-

\Jn ddcerncntCnl uíle

promp1,

e

1

r

a¡;

0

r.iuru

us

un

(.

1

COM

point de vüe les traits que fn p nét ti n n'.

lir qu'

n

d

' raíl. e

qui

manque~

la plupan d

trC' de amaere , • e que Moliere.

e

snnd

dele n rou gcnrc , po.lfcdoit minemm nr ; 'ell

ce

coup d'reil philofophiqu •, qui (aifit

n

n-fculcmcnt

les e treme>, mais

1

milieu de

b

fes: nrrc l'hy–

pocrite fcdl}ra r,

&

le d.!vot credulc. n voirl'horU–

me

de bien qui

dcm;~fque

la

(i

h!rateffe de

l'un, •

qui plaint la crédulité de l'autrc. Moli

re

meren

op–

pofition les

m~urs

orrompucs de la

(o

ic!r ,

t

t..

probité arou he du Mif.mtrope: entre

es

dcu

e<:

paroir la modénrion du

lag

e, c¡ui ha ir

1

\•ice

&

qui ne hait pas les hommcs. Quel londs de phrlo{()–

phie ne faut-il p int pour fai!ir ainú le poinr

li

de

la venu! C 'efi

~

cctte pr

1

cifion qu'

n

re

onnoit

lolierc , bien mieux qu'un p intre

de

l'anric¡uit

ne

reconnut fon rival au

tra.it

de pi.n eau qu'tl

:¡,

oir

tracé fur une toile.

Si r o n nous demande pourquoi

le

comiquc de

li–

tuation nous cxcir

a

rire,

mC:me

fansh: con our¡du

comique de carallere , nous dem.tnd

r

ns , notrc

tQUr d'oit vicnt qu'on rit de la húte imprcvilc cl'un

paifant. 'ell de ce gcnrc de

plailñnr~nc

q,uc

H

n–

!ius a eit raifon de dire:

pLtbls <IIICUpium

t{l

o-

o~/ouf~a.

Voy<{

RtRE.

11

n'cn cll p

s

ainfi dn comiquc

au

n–

driifam;

peut-~tre

0\CnlC

eft-il plus UtÍJC

JU.l<

m

'11

que la

trag~die,

vu qu il nous

intér~!l·.:

de plus

P'"'•

&

qu'ainfi les exemples qu'il nous propof.: nous r

u–

chcnt plus fcnfiblemcnr: c'ell du moins l'opi¡tion de

Cornetlle. Mais comme ce gcnre ne pell! étr ni foü–

tcnu par la grandeur des ob¡ets, ni animé

p.rr

la

{i

r–

ce des firuacions,

&

qu'il doit

uel b

(i

1)

f:Jmih r

&

int rcffanr,il ell difficilc d'y •h•itcr le doublc ccuet l

d'~tre

froid ou

romanc~1ue

· c'efl la fimplc nJ ture

qu'il fa ut faifir,

&

c'ell

e

dernier cffort de l'an d'i–

miter la fimplc naturc. Quant l'originc du omi–

que attcndr1íla nt,

il

fuut n'avoir jamais trr l.:s a

cicns pour en attríbucr l'invenrion • notre liecle ;

on ne

con~oir m~

me pas que ceue erreur ait pu lit

filler un inllant chcz une nation accoútumée

orr

joiter

1'

Andrienne de Tércnce, ob l'on

plcur~

d ..

le premier aae. Quelque critique pour

cond~mn

r

ce genre, a olé dire qu'il étoit

"'?uve~~

;

~n.l'

na

cru fur

(.,

_parolc

~

tant la lcg

re~e.

&

l•~dt!fc~en•

d'un certam pubhc , fur les optmons

ltu~rdtrci

,

donne beau jeu

~

l'effi-onteric

&

l'ignorancc.

T el font les trois genrcs de comique , parmi

~cf­

quels nons ne comptons ni

Le

comiquc de mot.S

li

ton

en ufage daos la foci té , foible rc!l'our

e

de¡

e(¡ nu

fans talen!'·fans <.ltude ,_

&

fans goi11; ni ce com•que

obfcenc, qw n'cll plu foulfert fur notrc théatrc ue

par une forre de prefcription,

&

auquel les h

res gens ne peuvem ,

i~c

fans rougir;

ni

cene

eft

ce

efe

rra vcfiiffement, ou le parodillc fe

trJtn~

-

l'ori~in

pour avilir par une imirarion burldq.

~ ,

l'afl:íon

la

plus noble ' la plus touchanr

:

g

n •

méprifable , dont Arillo hanc elli 'Jnreur.

Mais un genrc fup ricur

d

rou

!es

aurrc:.,

d i

ce-

luí qu.i réunlt le comique de fituamm le e m•

de cara8cre , c'ell-;i-dire daos Jequcl l

pcrr.

nn •

ge

fon t

en~a

..

¿.,

pa r le vi

es

du

e

·ur , u p.'

l •

t r.tvers de 1e prit, dans

de~

cJrcon nct. hum•l•a

te; qui les exl'ofent

a

la rif<!c

&

au mepns d

·~

tdrcurs. Tcl efi, daos 1'

,\ van:

de . 1olrcrc

1

rert , •

rrc d'

Arp~

on ave Ion ltls , lorfquc

(4115

fe

•–

tre ils

vu~nncnr

rcair"r cnlcmble, l'un comu • u/ -

ricr l'autrc ommc dt/Iip;ueur.

JI

efi des arailcrcs

uop

pcu marqu

's pour

(,

r–

nir une

a

io fourcnuc: l<!s habifC)

l"''"'.'d

1.

1

¡!ro upts avec des cara8 es dommJM -

,-,¡ Jan

~

Moliere

:

o u íl

0 01

a

ir con

r.otkr

phJlicu d

pctits caraéicrc> entre c.:ux; c'cllla

n1l •

re:

d

lreny , qui quoíquc

moiru

h..ur

~

d

1

111

u , <. t

lui

o

~e